Que peut la recherche-crĂ©ation pour l’histoire du cinĂ©ma ?

Ce volume propose de questionner, depuis l’intĂ©rieur, les spĂ©cificitĂ©s d’une recherche-crĂ©ation menĂ©e au sein de l’universitĂ© Paris 8 et ayant pour objet le cinĂ©ma. Il s’agit de revenir sur les intensitĂ©s que la recherche-crĂ©ation permet de libĂ©rer lorsque celle-ci, privilĂ©giant l’écriture du multiple et la poursuite de l’image manquante, fait obstacle au dĂ©sir de s’installer dans un passĂ© familier et rassurant. L’idĂ©e Ă©tant alors de voir en quoi cette pratique spĂ©cifique offre l’occasion d’écrire l’histoire autrement, de traquer au cƓur des images filmiques ce qui y Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ  mais restait informulĂ©, et de revendiquer aux cĂŽtĂ©s de Patrick Boucheron une « poĂ©tique de l’histoire » qui « n’affaiblit en rien son rĂ©gime de vĂ©ridicitĂ© ». C’est que nous sommes convaincu·es que le dialogue entre la recherche et la crĂ©ation permet de concevoir d’autres maniĂšres de travailler collectivement et de rĂ©aliser une Ɠuvre, en apprenant Ă  faire des dimensions affectives de nos expĂ©riences un ressort de luciditĂ© bien plus que d’aveuglement.

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Travestissons-nous ! Quand l’acteur se dĂ©guise en femme

Figure incontournable du cinĂ©ma de fiction, l’homme qui se travestit le fait toujours pour de mauvaises raisons. Personnage de vaudeville, il s’efforce de fourguer en contrebande son dĂ©sir. Anti-hĂ©ros burlesque, il joue Ă  cache-cache avec la mort
 À moins qu’il n’éprouve Ă  s’habiller en fille un plaisir, ou un trouble, qui viennent rebattre les cartes. Jean Renoir et Éric Rohmer, Certains l’aiment chaud ou Tootsie tĂ©moignent de ces frissons nouveaux, qui, au passage, touchent au cƓur de l’art de l’acteur.

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TotĂČ des origines Ă  l’original

Antonio de Curtis (1898-1967) dit « TotĂČ Â» est considĂ©rĂ© comme l’un des plus grands acteurs du XXe siĂšcle, aussi bien au cinĂ©ma qu’au thĂ©Ăątre : figure comique, burlesque, grotesque, provocatrice, mais aussi lĂ©gĂšre et parfois sublime. Cet ouvrage s’appuie sur des Ă©lĂ©ments anthropologiques et historiques afin d’analyser le phĂ©nomĂšne TotĂČ dans toutes ces dimensions. Par une observation minutieuse des origines de l’acteur, nĂ© Ă  Naples, et de ses rĂŽles spĂ©cifiquement liĂ©s Ă  la culture napolitaine, toute la richesse de son jeu et de sa gestuelle est Ă©clairĂ©e : l’élĂ©ment carnavalesque, l’utilisation du comique, de l’ironie et de la dĂ©rision.

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Jacques RanciĂšre et le monde des images

À ce jour, aucun ouvrage n’a Ă©tĂ© consacrĂ© aux liens Ă©troits qu’entretient Jacques RanciĂšre avec le cinĂ©ma. Cet essai aimerait combler ce manque. Dans la masse abondante des textes que le philosophe a dĂ©diĂ©s aux images en mouvement – livres monographiques, articles rassemblĂ©s en recueil, recensions de ïŹlm dispersĂ©es dans des revues, interviews –, Dork Zabunyan propose un parcours raisonnĂ© qui montre comment la pensĂ©e de RanciĂšre nous permet d’explorer en retour les relations convulsives entre le septiĂšme art et d’autres rĂ©gimes d’images (tĂ©lĂ©vision, internet, mĂ©dias sociaux
). En traversant le western, le documentaire, la comĂ©die musicale ou encore la ïŹction historique, RanciĂšre tisse la toile d’un « monde des images » moins prĂ©occupĂ© par la puretĂ© du mĂ©dium cinĂ©matographique que par l’actualitĂ© de sa puissance de crĂ©ation.

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Harun Farocki, du cinéma au musée

Ce livre rĂ©unit un ensemble de textes publiĂ©s au fil d’une vingtaine d’annĂ©es, dessinant la carte d’une vision critique de l’Ɠuvre de Harun Farocki. Suivant une rĂ©flexion double (cinĂ©ma/musĂ©e), cet ensemble de textes n’oppose pas des cultures ou des dispositifs de projection, suggĂ©rant plutĂŽt l’idĂ©e que Farocki avait fini par choisir le musĂ©e en tant qu’espace « autre », site et laboratoire d’un cinĂ©ma qu’il n’avait jamais arrĂȘtĂ© de considĂ©rer comme un art de la mĂ©moire, et comme un art des possibles.

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Guy Gilles – À contretemps

Temps qui passe. Temps qui s’arrĂȘte. Temps qui fuit, qui s’enfuit. Qui revient. À la recherche du temps. C’est ce que MĂ©lanie Forret cherche Ă  chaque page de cet ouvrage. Guy Gilles, qui, n’ayant connu qu’un succĂšs « confidentiel » de son vivant, jouit depuis quelques annĂ©es, d’un regain d’intĂ©rĂȘt. CinĂ©aste Ă  « contretemps » Guy Gilles ? À contretemps du cinĂ©ma de son Ă©poque ? À contretemps de son temps ? À contretemps du temps. Du temps qui passe.

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Delair / Clouzot

Ce Delair/Clouzot regroupe des documents inĂ©dits — lettres, tĂ©lĂ©grammes, cartes postales ou photos —, qui dessinent la relation orageuse et crĂ©ative entre Henri-Georges Clouzot et Suzy Delair. A travers cet ensemble Ă©pistolaire, c’est tout un pan autobiographique de l’Ɠuvre de Clouzot qui se rĂ©vĂšle, ainsi que les Ă©tapes de sa reconnaissance, au long des annĂ©es quarante, en tant que scĂ©nariste et rĂ©alisateur : Le Dernier des six, L’assassin habite au 21, Le Corbeau, Quai des OrfĂšvres.

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Le film-aprĂšs-coup

Ce premier recueil de textes inédits ou introuvables de Claudine Eizykman, flamboyante cinéaste-théoricienne, constitue une refondation radicale de la théorie du cinéma, élaborée et approfondie de 1970 à 2018. 

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Il est difficile d’ĂȘtre un dieu

Le scĂ©nario "Il est difficle d’ĂȘtre un dieu", Ă©crit en 1968 par Arkadi et Boris Strougatski et AlexeĂŻ Guerman, est un bel exemple de la tradition du scĂ©nario littĂ©raire soviĂ©tique et un objet fascinant qui marque le dĂ©but de l’histoire de la fabrication d’un film, laquelle va s’étendre sur plus d’un demi-siĂšcle. L’action se situe sur une planĂšte imaginaire, au pays d’Arkanar qui rappelle fortement notre Moyen-Âge sur Terre. Avec une puissance littĂ©raire en mĂȘme temps qu’imagĂ©e, est dĂ©peinte l’insinuation du Mal dans un esprit Ă©levĂ©, la contamination de celui-ci par le milieu violent dans lequel il se trouve plongĂ©...

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Regardez attentivement les rĂȘves

"Regardez attentivement les rĂȘves" de Kira Mouratova et Vladimir Zouev fait partie des scĂ©narios soviĂ©tiques restĂ©s lettre morte Ă  la fin des annĂ©es soixante, Ă©poque Ă  laquelle la censure se renforçait en mĂȘme temps que grandissait la mĂ©fiance devant tout projet tendant Ă  sortir des normes. Il nous semble que ces textes doivent ĂȘtre aujourd’hui exhumĂ©s, tant ils font partie de plein droit de l’histoire du cinĂ©ma soviĂ©tique. Le scĂ©nario qui Ă©voque explicitement La Porte dans le mur d’Herbert G. Wells, raconte l’histoire d’Ania, une peintre dĂ©chirĂ©e entre, d’une part, son dĂ©sir de se consacrer pleinement Ă  son art, et de l’autre, les soucis quotidiens mais aussi son amour pour ses proches.

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