Dans la masse des images qui nous entourent, certaines possĂšdent une force politique propre. Elles ont la facultĂ© de tĂ©moigner dâune situation ou dâun Ă©vĂ©nement et dâen rĂ©vĂ©ler la signification singuliĂšre. Elles peuvent Ă©galement incarner le fantasme dâhĂ©gĂ©monie visuelle dâun pouvoir qui souhaite sâopposer Ă des images concurrentes ou critiques. Du conflit israĂ©lo-palestinien au mouvement SolidarnoĆÄ en Pologne, des formes de visibilitĂ© propres aux Ătats-Unis entre omniprĂ©sence mĂ©diatique de Donald Trump, sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es et vidĂ©os de violence policiĂšre, jusquâaux terrains de guerre et ceux oĂč sĂ©vit le dĂ©rĂšglement climatique partout dans le monde, cet ouvrage pluridisciplinaire entend mettre au jour la puissance politique des images.

Ă ce jour, aucun ouvrage nâa Ă©tĂ© consacrĂ© aux liens Ă©troits quâentretient Jacques RanciĂšre avec le cinĂ©ma. Cet essai aimerait combler ce manque. Dans la masse abondante des textes que le philosophe a dĂ©diĂ©s aux images en mouvement â livres monographiques, articles rassemblĂ©s en recueil, recensions de ïŹlm dispersĂ©es dans des revues, interviews â, Dork Zabunyan propose un parcours raisonnĂ© qui montre comment la pensĂ©e de RanciĂšre nous permet dâexplorer en retour les relations convulsives entre le septiĂšme art et dâautres rĂ©gimes dâimages (tĂ©lĂ©vision, internet, mĂ©dias sociauxâŠ). En traversant le western, le documentaire, la comĂ©die musicale ou encore la ïŹction historique, RanciĂšre tisse la toile dâun « monde des images » moins prĂ©occupĂ© par la puretĂ© du mĂ©dium cinĂ©matographique que par lâactualitĂ© de sa puissance de crĂ©ation.

Quâest-ce quâune Ă©quipe de film? Comment des individus parviennent-ils Ă collaborer, afin de crĂ©er ensemble? Cet ouvrage observe lâĂ©quipe de film au travail, en adoptant des Ă©chelles dâobservation diverses: du gros plan â Ă hauteur dâindividu, parfois sur un geste ou une parole Ă©changĂ©e â, au plan moyen, celui du collectif de lâĂ©quipe de film, jusquâau plan panoramique â au niveau de lâĂ©laboration et de la standardisation, voire de la recomposition, des modĂšles de production. Embrassant une vaste pĂ©riode, des annĂ©es 1920 Ă nos jours, et couvrant des espaces divers (Europe, Etats-Unis, Union SoviĂ©tique, Inde), il se penche sur des configurations industrielles et artistiques variĂ©es, mais dont chacune met en Ă©vidence un collectif de cinĂ©ma pluriel. Ainsi abordĂ©e par ce prisme de lâĂ©quipe, la crĂ©ation cinĂ©matographique se lit comme lâart de la conciliation dâenjeux financiers, dâaspirations esthĂ©tiques et dâĂ©quipements technologiques au service dâun projet commun.

AprĂšs trente ans et 120 numĂ©ros, Trafic, « Revue de cinĂ©ma », soutenue par son fidĂšle Ă©diteur, P.O.L, a cĂ©dĂ© au dĂ©sir de faire peau neuve. AnimĂ© par une Ă©quipe trĂšs largement renouvelĂ©e (Raymond Bellour, Bernard Benoliel, Christa BlĂŒmlinger, Jean-Paul Fargier, Judith Revault dâAllonnes, et son secrĂ©taire de rĂ©daction Jean-Luc Mengus-Peyle), Trafic, « Almanach de cinĂ©ma », paraĂźtra dĂ©sormais une fois lâan sous la forme dâun important volume collectif.

Ce livre rĂ©unit un ensemble de textes publiĂ©s au fil dâune vingtaine dâannĂ©es, dessinant la carte dâune vision critique de lâĆuvre de Harun Farocki. Suivant une rĂ©flexion double (cinĂ©ma/musĂ©e), cet ensemble de textes nâoppose pas des cultures ou des dispositifs de projection, suggĂ©rant plutĂŽt lâidĂ©e que Farocki avait fini par choisir le musĂ©e en tant quâespace « autre », site et laboratoire dâun cinĂ©ma quâil nâavait jamais arrĂȘtĂ© de considĂ©rer comme un art de la mĂ©moire, et comme un art des possibles.

Temps qui passe. Temps qui sâarrĂȘte. Temps qui fuit, qui sâenfuit. Qui revient. Ă la recherche du temps. Câest ce que MĂ©lanie Forret cherche Ă chaque page de cet ouvrage. Guy Gilles, qui, nâayant connu quâun succĂšs « confidentiel » de son vivant, jouit depuis quelques annĂ©es, dâun regain dâintĂ©rĂȘt. CinĂ©aste à « contretemps » Guy Gilles ? Ă contretemps du cinĂ©ma de son Ă©poque ? Ă contretemps de son temps ? Ă contretemps du temps. Du temps qui passe.

« Ăcrire la ville au cinĂ©ma » propose de renouveler notre regard sur les reprĂ©sentations de la ville au cinĂ©ma Ă travers plusieurs entrĂ©es dans le maillage cinĂ©matographique et urbain. Chaque proposition entre dans un jeu dâimbrications et de dĂ©placements des termes, des pĂ©riodes et des formes. Les textes prĂ©sentĂ©s convoquent ici diffĂ©rentes approches et Ă©critures, venant dâartistes, de cinĂ©astes, dâuniversitaires, en portant une attention Ă un regard fĂ©minin sur la ville lĂ oĂč trĂšs souvent le regard masculin domine.

Premier ouvrage collectif explorant le cinĂ©ma muet italien des annĂ©es 1896 Ă 1930. GrĂące Ă la recherche, la restauration et la numĂ©risation, de nouvelles perspectives sâoffrent Ă nous. DirigĂ© par CĂ©line Gailleurd. Contributions de Marco Bertozzi, Ivo Blom, Stella Dagna, Raffaele De Berti, Elisabetta Gagetti, Fernando Gizzi, Laurent Guido, Denis Lotti, Maria Assunta Pimpinelli et Elisa Uffreduzzi. Participation de Silvio Alovisio et Luca Mazzei.

Ce Delair/Clouzot regroupe des documents inĂ©dits â lettres, tĂ©lĂ©grammes, cartes postales ou photos â, qui dessinent la relation orageuse et crĂ©ative entre Henri-Georges Clouzot et Suzy Delair. A travers cet ensemble Ă©pistolaire, câest tout un pan autobiographique de lâĆuvre de Clouzot qui se rĂ©vĂšle, ainsi que les Ă©tapes de sa reconnaissance, au long des annĂ©es quarante, en tant que scĂ©nariste et rĂ©alisateur : Le Dernier des six, Lâassassin habite au 21, Le Corbeau, Quai des OrfĂšvres.