La TĂŽei DĂŽga, fondĂ©e en 1956 et aujourdâhui nommĂ© TĂŽei Animation, est dans lâaprĂšs-guerre lâun des plus importants studios dâanimation japonais, lieu de formation privilĂ©giĂ© aux mĂ©tiers de lâanimation et de lâĂ©mergence de lâanime. Son directeur Hiroshi Ăkawa qui veut en faire le « Disney de lâOrient », oriente sa production vers le long mĂ©trage pour le cinĂ©ma, une gageure pour une industrie de lâanimation naissante. (...) Cet ouvrage explore lâhistoire de cette structure depuis les mois qui prĂ©cĂšdent sa crĂ©ation jusquâĂ la disparition de son directeur historique, en la replaçant dans le contexte de la production cinĂ©matographique mais aussi des Ă©volutions sociales du Japon de lâĂ©poque...
Le corps de Donald Trump est presque partout, hors de nous, sur nos Ă©crans, pris dans des canaux dâinformation qui en dissĂ©minent sans dis- continuitĂ© les images fixes et animĂ©es. (...) Deux questions parcourent cet essai: quel est cet Ă©trange amour pour le pouvoir, vĂ©hiculĂ© par les images dâun dirigeant autoritaire, auquel adhĂšrent des individus qui nâont pourtant aucun intĂ©rĂȘt Ă voter pour lui ? Quels contre-feux filmiques, rĂ©els ou imaginĂ©s, sont susceptibles de mobiliser les puissances des images pour se soustraire Ă ce pouvoir, voire pour le contrarier ?
Ce volume rassemble pour la premiĂšre fois une sĂ©rie de textes qui ont jouĂ© un rĂŽle fondateur pour le dĂ©veloppement de la rĂ©flexion historique dans le champ du cinĂ©ma. Durant prĂšs de quarante ans, MichĂšle Lagny (1938- 2018) en a arpentĂ© en tous sens les territoires, des documentaires aux fictions, des films populaires aux oeuvres de crĂ©ation. En historienne rigoureuse animĂ©e dâune intense curiositĂ©, elle a contribuĂ© dans les annĂ©es 1980-90 aux dĂ©bats transatlantiques sur la « New Film History »...
BaptisĂ© « art du peuple » dans ses premiers jours, le cinĂ©ma aura accompagnĂ© les mutations de ce sujet si fluctuant. On inspecte ici quelques unes de ses figures contemporaines piochĂ©es dans des scĂšnes bien distantes : les films de Jia Zhangke, un cinĂ©ma français opposant le rĂ©alisme Ă la RĂ©publique, des documentaires rĂ©alisĂ©s sur des places insurgĂ©es et dâautres tournĂ©s auprĂšs de migrants clandestins. LâĂ©cart des uns aux autres fait saillir des traits partagĂ©s dessinant la silhouette dâun peuple prĂ©caire, plus indĂ©terminĂ© et moins substantiel que le prolĂ©tariat dont il est le successeur...
Si Katharine Hepburn est indĂ©niablement une star de cinĂ©ma, on connaĂźt moins sa carriĂšre de comĂ©dienne et la façon dont le thĂ©Ăątre de Broadway a nourri ses rĂŽles Ă lâĂ©cran. Les traits quâon lui associe â modĂšle dâĂ©mancipation fĂ©minine, hĂ©roĂŻne archĂ©typale des comĂ©dies hollywoodiennes, icĂŽne yankee â dissimulent une construction complexe. Hepburn incarne par excellence les paradoxes des Ă©changes entre la scĂšne et lâĂ©cran. Elle reprĂ©sente une troisiĂšme voie dans le jeu dâacteur, entre la neutralitĂ© ou lâunderplaying hollywoodien et lâĂ©cole de lâActors Studio, qui se rattache Ă un hĂ©ritage indirect duparadoxe sur le comĂ©dien dĂ©fini par Diderot...
Si le rire procĂšde de dĂ©sordres, lâart comique relĂšve dâordonnancements et dâagencements. Buster Keaton en fut le grand maĂźtre, avec ses enchaĂźnements de gags rĂ©glĂ©s comme du papier Ă musique, tant scĂ©naristiquement que visuellement. "FiancĂ©es en folie" (Seven Chances, 1925) lâatteste de forte et rĂ©jouissante façon. Lâauteur le fait valoir, en suivant le fil du film, au plus prĂšs de ses effets visuels, tout en convoquant au passage plusieurs autres opus keatoniens. Apparaissent ainsi en chemin, peu connus, divers ingrĂ©dients et ressorts formels du comique... Pour autant, la prĂ©cision de lâanalyse, faisant Ă©cho Ă celle du film, nâenlĂšve rien Ă la drĂŽlerie de lâoeuvre.
Ingmar Bergman rĂ©alise Sarabande Ă quatre-vingt six ans alors quâil pensait en avoir fini avec le cinĂ©ma. Ce tournage apparaĂźt comme la seule issue aux tourments qui sâemparent de lui en cette fin de vie. Le cinĂ©aste y pose la question du dialogue avec les morts : la rĂ©ponse tient ici Ă lâutilisation de la photographie. Ainsi, place-t-il au cĆur de son film le portrait dâune dĂ©funte : câest paradoxalement cette image fixe qui va mettre en mouvement les personnages, et provoquer leur dĂ©placement. La sarabande nâest-elle pas dâabord une danse ? Ultime et subtil renversement dâun cinĂ©ma quâon pensait hantĂ© par la mort.
La « cinĂ©fable » ne se loge dans aucun plan ou aucun son dâun film en particulier, elle les irrigue tous et se projette dans la salle obscure. En ce sens, elle se tient Ă lâopposĂ© du scĂ©nario, ce texte qui se trouve, lui, en amont dâun film et qui en est lâoutil. Il ne sâagit donc pas ici de donner des recettes pour Ă©crire un scĂ©nario ni une bonne histoire. Pourtant le but de cet anti-manuel nâest en dĂ©finitive pas thĂ©orique. Il vise Ă faire entrer le lecteur â Ă©tudiant, scĂ©nariste ou cinĂ©aste â dans lâĂ©tat dâeffervescence qui prĂ©lude Ă toute crĂ©ation dans le champ de la fiction cinĂ©matographique...
PoĂšte, romancier, essayiste, polĂ©miste et cinĂ©aste, Pasolini tĂ©moignait volontiers dans ses entretiens de « sa vocation pour le pastiche ». En plongeant aux origines critiques et poĂ©tiques du pastiche pasolinien, cet ouvrage offre une clĂ© dâanalyse de la crĂ©ation pasolinienne tout en Ă©clairant des notions aussi complexes que fameuses que sont le « cinĂ©ma de poĂ©sie » ou « la subjective libre ». Lâouvrage est composĂ© de deux parties, lâune thĂ©orique tissant des liens entre la notion de pastiche et le concept du Discours indirect libre forgĂ© par Pasolini, lâautre faisant le lien avec la pratique artistique pasolinienne et sâappuyant plus particuliĂšrement sur le film, La Ricotta.
Quels procĂ©dĂ©s esthĂ©tiques et cinĂ©matographiques dans lâoeuvre dâAbdellatif Kechiche ? Et quel contexte particulier que celui de lâĂ©volution de la reprĂ©sentation cinĂ©matographique de la population dâorigine maghrĂ©bine en France ? Une analyse esthĂ©tique dâun corpus de films choisis permet dâobserver les prĂ©misses de cette oeuvre en devenir et dâapprĂ©hender la spĂ©cificitĂ© dâun mouvement qui dĂ©bute dans les annĂ©es soixante-dix et sâaffirme au milieu des annĂ©es quatre- vingt avec la sortie du film "Le ThĂ© au harem dâArchimĂšde" de Mehdi Charef...