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Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !

L'appel de 130 universitaires

Après la destruction de Marioupol, les carnages commis contre des civils à Boutcha, l’étendue des crimes de guerre et le nombre de femmes et d’enfants violées découverts parmi la population civile sous occupation russe renforcent l’urgence de cet appel. L’État français doit impérativement couper toute relation commerciale avec la Russie, interdire toute activité économique des entreprises françaises sur le sol russe et fournir toutes les armes demandées par le gouvernement ukrainien.

Dans le contexte d’une poursuite d’une guerre d’usure où se multiplient les crimes, il faut empêcher la banalisation et la démobilisation des sociétés européennes et de leurs opinions publiques. Depuis le 24 février, Kyiv est la capitale de la liberté, en Europe et dans le monde. En défendant le peuple ukrainien et sa résistance courageuse, il s’agit de se battre pour leur liberté et la nôtre.

Nous, universitaires, chercheuses, chercheurs, étudiantes et étudiants, sommes bouleversés par la guerre d’agression menée en Ukraine, dont Vladimir Poutine est l’initiateur et l’entier responsable.

Nous sommes révoltés par les multiples crimes de guerre documentés et les possibles crimes contre l’humanité, commis depuis plus d’un mois. C’est pourquoi, nous exigeons avant tout l’arrêt immédiat de tous les actes de guerre dirigés contre l’Ukraine.

L’avalanche de mensonges déconcertants utilisés pour les justifier a pu tromper une partie du peuple russe, mais ils se sont brisés sur la réalité des faits et, au premier chef, sur la résistance courageuse du peuple ukrainien, femmes et hommes, et sur la solidité des institutions démocratiques de l’État ukrainien.

Nous appelons le gouvernement à intensifier encore l’envoi des aides humanitaire, matérielle et militaire, nécessaires pour soulager les populations, renforcer la résistance et lui permettre de vaincre et repousser l’envahisseur.

Nous appelons tous les dirigeants politiques et syndicaux à se prononcer sans ambiguïté pour le retrait préalable et total des troupes russes et la soldatesque de mercenaires qui les accompagnent, hors des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, dont nous exigeons le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale.

Nous demandons instamment qu’aucune pression ne soit exercée sur le gouvernement et l’État ukrainien, au cours des futures et souhaitables négociations de paix.

Nous appelons à refuser aussi les amalgames qui voudraient faire porter une responsabilité collective au peuple russe, soumis depuis des années à une dictature brutale, meurtrière et croissante, et nous sommes solidaires de celles et ceux qui, en Russie et Biélorussie, essaient courageusement de s’opposer à la guerre.

Nous appelons la communauté universitaire et, au-delà, l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens à amplifier le généreux mouvement de solidarité engagé en faveur des réfugiés et des Ukrainiennes et Ukrainiens victimes de la guerre.

La résistance ukrainienne contre des forces supérieures en nombre et en armement dépasse, par son courage et l’esprit de solidarité de tout le peuple, les frontières de l’Ukraine. Elle doit marquer le réveil des démocraties et des consciences qui ont assisté passivement au massacre de la population civile syrienne perpétré ou couvert par le même agresseur. Il y va de la défense des valeurs démocratiques et sociales, des principes du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, de la démocratie politique et de la liberté, mais aussi de la démocratie comme forme d’action et de vie dans l’esprit de l’insurrection de Maïdan en 2014 et du Printemps des peuples.

C’est un trésor inestimable pour nous tous et toutes, pour l’Europe et au-delà.

ESTCA