Ce programme de recherche PRCI (International Collaborative Research Projects) « Émergence de l’art vidéo en Europe : historiographie, théorie, sources et archives (1960-1980) », de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et du Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS), est conduit par Grégoire Quenault (ESTCA, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis) et François Bovier (ECAL/École d’art et de design de Lausanne et Université de Lausanne) en partenariat avec la BnF. 

À ce jour, il n’existe pas d’histoire de l’art vidéo à l’échelle de l’Europe. C’est cette lacune que le présent programme de recherche propose de combler. D’une part en rassemblant des données sur les artistes, les œuvres et les événements qui ont permis l’émergence de cette nouvelle pratique artistique dans les années 1960, ou qui ont été importants pour son développement dans les années suivantes en Europe, et d’autre part en mettant en lumière les conditions nationales spécifiques de production et de diffusion.

Ce programme s’appuie sur une première cartographie de l’art vidéo à l’échelle européenne réalisée entre 2016 et 2020 grâce à l’organisation de séminaires de recherche à la Bibliothèque nationale de France (BnF), à l’Institut d’histoire de l’art de Paris (INHA) et à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL / HES-SO) en partenariat avec l’Université Paris 8. Un premier programme de recherche a été mené conjointement par l’Université Paris 8 et l’ECAL, cofinancé par le laboratoire d’excellence Arts-H2H puis par l’EUR ArTec, en partenariat avec la BnF. Cette indexation doit être poursuivie dans une perspective de réécriture transnationale.

L’objectif de ce nouveau chapitre de recherche (2021-2025) est double. D’une part, il s’agit de réévaluer la production continentale, de prendre la mesure de sa richesse et de sa variété, et d’identifier une voix européenne – mixte, plurielle, ouverte, mais formant néanmoins un regard culturel – dans la pratique de l’art vidéo. D’autre part, il s’agit de réécrire l’histoire de ce médium à l’échelle internationale, en offrant une alternative à la littérature spécialisée américaine sur le sujet pour dessiner d’autres topographies (qui incluent également le Japon ou l’Amérique du Sud), l’Europe constituant un nœud au sein d’un réseau plus large.

Pour mener à bien ce projet en renouvelant l’approche de l’art vidéo – tant sur le plan historiographique que théorique –, le programme s’appuie sur un réseau d’une cinquantaine de spécialistes nationaux et internationaux, chercheurs, archivistes, artistes et témoins que les recherches précédentes ont permis d’établir. En interrogeant le médium vidéo, il s’agit également de contribuer à la création d’une archéologie des nouveaux médias en Europe à travers une série de publications et une exposition.