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Paysages perdus, paysages retrouvés

À la redécouverte du territoire italien dans le cinéma muet

Appel à communication jusqu’au 1er décembre 2024

Colloque international organisé par le Groupe de recerche Interuniversitaire du Projet Prin 2020 « RevIS » (Universités de Torino, Padova, Roma Tor Vergata, Venezia IUAV) et par l’Université Paris 8 (ESTCA), en collaboration avec la Direction du Patrimoine du CNC, Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et la Cinémathèque française.

Présentation 

Le colloque international « Paysages perdus, paysages retrouvés. À la redécouverte du territoire italien dans le cinéma muet » entend réexaminer, plus d’un siècle après, les liens fascinants et évocateurs entre le nouveau médium cinématographique et les paysages italiens.

À travers un programme réparti sur plusieurs jours et articulé en panels thématiques, une réflexion sera développée sur les paysages et les lieux dans les films tournés en Italie, dans la fiction comme le documentaire, tout au long de la période du muet, à partir de la mise en commun de plusieurs problématiques. En particulier : à partir de quelles formes et de quels récits les films muets tournés en Italie ont-ils représenté les territoires et les paysages de la nation, ainsi que la vie qui s’y déroulait ? Comment ces films témoignent-ils de la coévolution entre les êtres humains et leur environnement quotidien, ainsi que des transformations de la société et des écosystèmes environnementaux ? Quelles traditions iconographiques et culturelles, quelles esthétiques, quelles représentations de l’identité nationale et quelles expériences sociales émergent des paysages filmés ou recréés dans les productions tournées sur le sol italien ?

Les thèmes du colloque 

Les communications proposées porteront sur des études de cas représentatives, centrées sur l’analyse non seulement d’œuvres aujourd’hui reconnues comme faisant partie du canon cinématographique, mais également et surtout sur des films moins connus et peu étudiés qui ont été remis en lumière ces dernières années, grâce aux politiques d’accès au patrimoine cinématographique proposées par les archives audiovisuelles. Les axes du colloque se concentreront sur les thèmes suivants :

  • Lieux et paysages des grandes agglomérations : entre tradition et modernité (dans la fiction, le documentaire, les actualités filmées, les vues, les dal vero).
  • Le paysage des catastrophes naturelles et humaines : le regard du cinéma muet sur les tremblements de terre, les inondations et les désastres de la guerre.
  • Identité locale/nationale et pittoresque : comment le premier cinéma contribue-t-il à la représentation symbolique de l’identité locale ou nationale et à la promotion internationale de cette image. Quels regards posés sur la capitale, Rome ? Quelles fictions cette ville inspire-t-elle ?
  • Mobilité et transport : Le cinéma des premières décennies s’intéresse aux migrations internes à l’Italie, aux moyens de transport traditionnels (charrettes, chevaux, voitures) ou liés à la modernité (trains, voitures, vélos, bateaux, dirigeables, avions). Il explore également la capacité des individus à s’approprier ces nouvelles mobilités, tout en promouvant une perception dynamique et moderne du territoire.
  • Paysages et lieux reconstruits ou réinventés : Cette thématique explore comment le cinéma, à travers l’utilisation de toiles de fond peintes, d’effets spéciaux et de grandes reconstructions scéniques, a su redonner vie à des espaces disparus ou imaginaires, ainsi qu’à des lieux historiques provenant d’un passé lointain.
  • Paysages en transformation/paysages disparus : Cette section propose une étude comparative des paysages représentés dans les films muets et de l’état actuel de ces mêmes sites ayant servi au tournage. Les films muets apparaissent souvent comme les dernières traces de paysages et de lieux qui n’existent plus aujourd’hui, offrant ainsi un regard précieux sur un patrimoine en mutation.
  • Paysages et lieux « entrelacés », entre réalité et fiction : Il s’agira d’envisager les nombreux cas où des espaces réels sont utilisés pour évoquer des contextes géographiques différents. Par exemple, certaines fictions peuvent être tournés à Turin tout en affirmant, à travers le récit, que les protagonistes se trouvent à Paris, ou inversement, des œuvres réalisées à Paris peuvent prétendre représenter des territoires italiens. Cette dynamique soulève des questions sur la construction de l’identité géographique au cinéma, ainsi que sur la manière dont les lieux sont réinterprétés et transformés par le récit cinématographique.
  • L’apport des nouvelles technologies de l’information : Cette thématique examine comment les avancées technologiques, telles que les bases de données, les logiciels de géolocalisation et les outils de recherche visuelle, notamment ceux issus des dernières avancées en matière d’intelligence artificielle, peuvent enrichir notre compréhension des décors et des paysages dans les films muets.
  • Regards exogènes : quand les cinéastes internationaux filment l’Italie. De nombreuses bobines tournées en Italie ont été réalisées par des cinéastes non italiens, comme en témoignent les films de voyage de la société Pathé Frères comme Dans Excursion en Italie. De Naples au Vésuve (Camille Legrand, 1904). Les exemples sont également nombreux du côté de la fiction. On peut citer les œuvres les œuvres de Charles Kraus, Israël (André Antoine, 1919) ou encore L’Appel du sang (Louis Mercanton, 1920), tourné en Sicile. Quelles spécificités se dégagent de ces réalisations et productions non italiennes dans la manière d’appréhender les paysages italiens ?

Direction du Patrimoine du CNC
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
Université Paris 8

Comité scientifique  :

Silvio Alovisio (Université de Turin), Marco Bertozzi (Université IUAV Venise), Francesca Bozzano (Cinémathèque de Toulouse), Béatrice De Pastre (CNC), Céline Gaileurd (Univeristé Paris 8), Luca Mazzei (Université de Rome Tor Vergata), Dominique Moustacchi (CNC), Hervé Pichard (Cinémathèque française), Farah Polato (Université de Padoue), Stéphanie Salmon (Fondation Pathé-Seydoux).

Comité d’organisation :

Silvio Alovisio (Universitè de Turin), Béatrice De Pastre (Direction du Patrimoine du CNC), Céline Gaileurd (Univeristé Paris 8), Luca Mazzei (Université de Rome Tor Vergata), Stéphanie Salmon (Fondation Pathé-Seydoux).

Les propositions de communication, d’environ 250 mots, doivent être adressées par mail à l’adresse reviscolloque@gmail.com, avant le 1er décembre 2024. Elles seront accompagnées d’un bref profil bio-bibliographique et seront évaluées avant le 15 décembre 2024. Le temps de parole est de 20 minutes. Les langues de la conférence seront le français, l’anglais et l’italien.

ESTCA