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Dans le cadre du programme homonyme de recherche de l’EUR ArTeC et de la MSH Paris-Nord

Faire communauté(s) face à l’écran de cinéma

19/02/2021

16h30-19h30

Jacqueline Maingard (University of Bristol) : « Historical Film Audiences in Africa: A Research Matrix »

Dong Hoon Kim (University of Oregon) : « Film Spectatorship in Colonial Korea and the Tensions of Modernity »

26/03/2021

15h30-18h30

Gabrielle Chomentowski (Centre d’histoire sociale, CNRS) : « Ivan the Terrible on African screens: distribution, exhibition and reception of Soviet films in Africa in the second half of the 20th century »

Nadi Tofighian (Stockholm University) : « Early Film Exhibitions and Audience Demographics in Manila »

07/05/2021

15h30-18h30

Patricia Caillé (Université de Strasbourg) : « The FIFAK (Festival international du film amateur de Kélibia) ritual: Finding the right spot to enjoy in one’s own way the ephemeral show »

Gill Toffell (Queen Mary, University of London) : « Proletarian Jewish Cinema-going in Interwar Britain – a Geography of Consumption »

Discutante : Judith Thissen (Université d’Utrecht)

04/06/2021

15h30-18h30

Aydın Çam et İlke Şanlıer Yüksel (Université Çukurova, Adana) : « Cinema activities of People’s Houses as a means of nation versus community building in the Çukurova Region during 1933–1951 »

Lina Kaminskaitė-Jančorienė (Lithuanian Culture Research Institute) : « Building Soviet identity: changing film exhibition practices and audience in Lithuania »

Séminaire « Faire communauté(s) face à l’écran de cinéma »

Dans le cadre du programme homonyme de recherche de l’EUR ArTeC et de la MSH Paris-Nord

Ce projet résulte de la réflexion impulsée lors de l’atelier méthodologique « Community Building at the Cinema » (MSH Paris-Nord, 14 juin 2019). Il entreprend d’interroger les interactions intra et intercommunautaires suscitées par l’implantation des projections cinématographiques en dehors des pôles dominants de la production de films dans la première moitié du XXe siècle. Le projet articule un programme de recherche mobilisant l’histoire sociale et culturelle, l’anthropologie, les sciences de l’information et de la communication et les études cinématographiques, avec des recherches en archives sur des terrains peu explorés, la constitution d’un réseau international de chercheur.es, une programmation de films et un volet formation (avec l’organisation d’un séminaire et la participation de professeur·es invité·es).

Le public de cinéma peut être compris comme un groupe en permanente restructuration et réinvention, variant selon le film mais aussi les identités culturelles, ethniques, nationales, religieuses des spectateurs qui le composent. Or ce collectif mouvant au fil des séances mérite d’être confronté plus frontalement qu’il ne l’a été jusqu’à présent dans les études historiques aux trajectoires des communautés le fréquentant. En quoi le spectacle cinématographique fait-il communauté ? Doit-il être considéré comme une instance de division ou un moteur consensuel au sein de celles-ci ? Comment se forgent les publics en situation de domination ? Rares sont les travaux historiques sur les rapports entre le cinéma et le « faire communauté » en dehors du cadre colonial et des rapports de pouvoir particuliers qu’il induit. D’autres études de cas ont porté sur l’aire occidentale, c’est-à-dire des territoires possédant leur propre industrie cinématographique et leurs propres représentations nationales depuis les premiers temps du média. Ces études n’ont toutefois pas engagé de réflexion d’ensemble pour la compréhension de ces phénomènes.

Il s’agit pour nous de déplacer ces questionnements sur des terrains peu étudiés où la notion de communauté constitue une entrée pertinente et où les enjeux transnationaux se posent de façon cristallisatrice. La notion de communauté nous permet d’appréhender des groupes qui existent a priori en dehors du temps de projection et dont l’existence n’est pas uniquement déterminée par le film. Nous nous intéressons aux communautés dites « fragiles », qui ne disposent pas ou peu d’institutions destinées à construire l’identité de groupe, dans des régions où coexistent différentes communautés. C’est la raison pour laquelle nous avons privilégié des territoires multiculturels et multilingues de différents statuts : sous le joug colonial stricto sensu(Maghreb), dans une situation semi-coloniale (Balkans) ou subissant un impérialisme qui se déclare anticolonial (Sibérie soviétique).

En jonglant entre différentes échelles d’analyse, nous voudrions interroger les dynamiques collectives au sein des publics de cinéma pour découvrir ce qui se situe en deçà de la notion abstraite de « public de masse ». Le projet entend questionner deux types de processus : les phénomènes d’homogénéisation culturelle et ceux de coexistence, forcée ou consentie, entre des groupes multiples au sein d’un même territoire en explorant le large éventail de pratiques collectives politiques et sociales émergeant au sein et en marge des espaces de projection.

Comité d’organisation : Morgan Corriou, Caroline Damiens, Mélisande Leventopoulos

Avec le soutien des laboratoires CEMTI et ESTCA de l’université Paris 8, HAR de l’université Paris Nanterre.

© Centre des archives diplomatiques de Nantes, Protectorat Maroc, série C : section d’iconographie, 20MA/102/105;  Séance de cinéma donnée par une caravane cinématographique à Teroual (photographe anonyme).

Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord
Salle 413 (en hybride ou distanciel selon la situation sanitaire)
20 avenue Georges Sand
93210 Saint-Denis La Plaine
Métro : Front Populaire (ligne 12, sortie 3)

Website : https://eur-artec.fr/evenements/mip-seminaire-faire-communautes-face-a-lecran-de-cinema/

ESTCA