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Maria Ida Bernabei

Une émotion purement visuelle. Films scientifiques entre expérimentation et avant-garde, 1904-1930.

Mercredi 21 juin 2017 à 15h00
A l’UniversitĂ© IUAV de Venise (Italie)

Maria Ida BERNABEI soutient sa thĂšse de doctorat : « Une Ă©motion purement visuelle. Films scientifiques entre expĂ©rimentation et avant-garde, 1904-1930 » (en italien : « Un’emozione puramente visuale. Film scientifici tra sperimentazione e avanguardia, 1904-1930 »).

En présence des membres du jury  :
Monsieur Dominique WILLOUGHBY (Directeur de recherche)
Monsieur Marco BERTOZZI (Directeur de recherche)
Madame Viva PACI
Madame Giulia CARLUCCIO
Monsieur Guglielmo PESCATORE

Résumé

Par sa systĂ©matique inclusion au sein de la programmation de salles spĂ©cialisĂ©es et cinĂ©-clubs qui poussent nombreux tout au long de la deuxiĂšme moitiĂ© des AnnĂ©es Vingt dans les principales villes d’Europe, le film scientifique se trouve Ă  jouer un rĂŽle dĂ©terminant dans la construction de l’avant-garde cinĂ©matographique. Notamment en raison des techniques spĂ©cifiques qu’il dĂ©veloppe, il peut revendiquer sa propre place dans la rĂ©flexion sur la spĂ©cificitĂ© du mĂ©dium, tout en catalysant la dĂ©finition de quelques concepts fondamentaux des thĂ©ories esthĂ©tiques de l’époque. Pourquoi l’avant-garde est-elle si magnĂ©tiquement attirĂ©e par le film scientifique? Comment est-il possible que des films qui ne sont pas de l’art soient entrĂ©s, de façon programmatique, dans son horizon esthĂ©tique? AprĂšs avoir proposĂ© une cartographie du film scientifique et avoir passĂ© en revue sa rĂ©ception esthĂ©tique d’avant-guerre, j’essaye une rĂ©ponse Ă  cette question, en proposant une  “taxinomie de la rĂ©vĂ©lation” Ă  travers laquelle l’objectif cinĂ©matographique, potentialisĂ© par les techniques scientifiques, rĂ©vĂšle aux avant-gardes les occurrences multiples de ce que Walter Benjamin appellera dans ces mĂȘmes annĂ©es l’inconscient optique. Cette taxinomie suit deux axes, dont le premier est dĂ©diĂ© au Janus constituĂ© du ralenti et de l’accĂ©lĂ©rĂ©, qui foudroient l’avant-garde en raison de leur capacitĂ© Ă  modifier la temporalitĂ© en travaillant sur la cadence variable de l’échantillonnage et de la reproduction des photogrammes, et le deuxiĂšme traite du rapprochement aux corps et est dĂ©diĂ© au film animalier, aux prises de vues sous-marines, Ă  la micro et radiocinĂ©matographie.

Mots-clĂ©s : CinĂ©ma scientifique, Avant-garde, Film expĂ©rimental, Culture visuelle, AnnĂ©es vingt, Inconscient optique, Techniques cinĂ©matographiques, Programmation,Films scientifiques, Avant-garde (esthĂ©tique), Films expĂ©rimentaux, AnnĂ©es 1920, CinĂ©ma – Technique, Inconscient – Et l’optique

Abstract

Systematically included in the screenings of film societies and cinĂ©-clubs emerging in the late Twenties throughout Europe, scientific film took a pivotal role in the construction of the film avant-garde. In particular, through the special techniques that it developed, it carved its own niche in the growing discourse on medi­ um specificity, catalysing the definition of several key concepts of the aesthetic theories of the time. Why was the avant-garde so magnetically attracted to scientific film? How was it possible that films that are not art could have entered its aesthetic horizon in such a programmatic way? In the first part of the dissertation I propose a cartography of the scientific film, while in the second I review its pre-war aesthetic reception. In the third part I finally try an answer this question, by proposing a “taxonomy of revelation” through which the cinematographic objective, potentiated by scientific techniques, reveals to the avant-garde the multiple occurrences of what Walter Benjamin will call in these same years the optical unconscious. Avant-garde’s investigation of the invisible through the powerful eye of cinema is twofold, so the first axis of this taxonomy is dedicated to the Janus made up of slow motion and time-lapse, two techniques that dazzled the avant-garde by virtue of their ability to modify temporality through the different speeds of filmed and and projected frames. On the other hand, since the avant-garde’s eye gradually gazed upon bodies – enveloping, penetrating, sectioning and x-raying them –, the second axis is dedicated to animal and underwater films, microcinematography and x-ray films.

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