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Ariane Papillon

Partages de la mise en scÚne : enjeux de la délégation de la caméra aux personnages dans le cinéma documentaire contemporain, entre représentation et autoreprésentation

Jeudi 5 décembre 2024 à 14h00
Salle A2-201 (maison de la recherche) Université Paris VIII

Ariane Papillon soutient sa thÚse de doctorat : « Partages de la mise en scÚne : enjeux de la délégation de la caméra aux personnages dans le cinéma documentaire contemporain, entre représentation et autoreprésentation ».

En présence des membres du jury  :
Marion Froger (examinatrice) – Professeure. UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al.
Paul Lacoste (rapporteur) – Professeur. UniversitĂ© Toulouse Jean JaurĂšs.
Anna Roussillon (examinatrice) – CinĂ©aste.
Antonio Somaini (rapporteur) – Professeur. UniversitĂ© Sorbonne Nouvelle.
Dork Zabunyan (directeur de thĂšse) – Professeur. UniversitĂ© Paris VIII.
Caroline ZĂ©au (examinatrice) – MaĂźtresse de confĂ©rences. UniversitĂ© Paris CitĂ©.
EugĂ©nie Zvonkine (examinatrice) – Professeure. UniversitĂ© Paris VIII.

Résumé

Cette thèse vise à analyser ce qui se produit lorsque l’essentiel des images d’un film documentaire ne sont pas tournées par le·la cinéaste – et/ou une équipe de professionnel·les – mais par le personnage documentaire, qu’il soit crédité comme co-auteur ou non. Il s’agit d’une thèse de recherche-création, composée d’un film documentaire de 74 minutes, À nos amies, et d’un manuscrit théorique en deux parties, la première consacrée à l’analyse d’un corpus de films, la seconde à une recherche par la création.

L’étude montre comment la conjugaison de facteurs historico-politiques – et en particulier l’évolution des débats autour des politiques de la représentation – et de facteurs technologiques permet de constater la production croissante de ces films de partages de la mise en scène entre documentaristes et personnages-filmeurs. La thèse propose de définir ce partage en distinguant les gestes de mise en scène qui performent la subjectivité des personnages et les gestes et interventions formelles des documentaristes qui emmènent les images au cinéma tout en affirmant leur auctorialité. Les films manifestent des conflits de subjectivités et de points de vue, en conjuguant celui d’une personne endogène à la situation et/ou au groupe social représentés, et celui d’une personne qui en est le plus souvent exogène, le ou la cinéaste.

La première partie de la thèse produit l’analyse d’un corpus d’une vingtaine de films produits entre 2005 et 2023 à travers une typologie des dispositifs. D’abord, il s’agit d’étudier des films de montage d’images trouvées sur internet, puis des films utilisant le dispositif intitulé délégation de la caméra et travail à distance. Le troisième chapitre s’intéresse à la coprésence des documentaristes et des personnages-filmeurs sur la scène d’enregistrement et à la cohabitation de leurs images dans le film, tandis que le quatrième est consacré au dispositif de délégation de la caméra en coprésence et s’interroge sur l’effacement de la présence du ou de la cinéaste. Enfin, le cinquième chapitre propose la notion de triangulation de la relation documentaire.

La seconde partie de la thèse interroge à nouveaux frais les notions présentées en première partie à partir d’une expérience pratique. À nos amies est un film tourné entièrement au téléphone portable, au format vertical, par quatre adolescentes qui ont entretenu une correspondance numérique et filmée. L’analyse interroge ce qui relève de la mise en scène lorsque la réalisatrice travaille à distance avec ses personnages et ce qu’implique le parti-pris de distinguer complètement la cinéaste de la caméra. Il s’agit également de penser la relation documentaire à travers la médiation des outils numériques.

Mots-clés : documentaire ; autoreprésentation ; recherche-création ; pratiques filmiques ; point de vue ; caméra ; numérique.

Abstract

ESTCA