SâAPPROPRIER LâEFFONDREMENT
Workshop de recherche et de création
 AprÚs les Réseaux Sociaux
Candidatures jusqu’au 15 mai
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SâAPPROPRIER LâEFFONDREMENT – Workshop de recherche et de crĂ©ation OrganisĂ© par AprĂšs les RĂ©seaux Sociaux www.after-social-networks.com
FinancĂ© par lâEUR ARTEC et la Fondation de France
Cet atelier de pratiques artistiques mobilisera les mĂ©thodologies de la recherche-crĂ©ation pour penser, concevoir et crĂ©er collectivement des Ćuvres sâimprĂ©gnant du dĂ©veloppement exponentiel des discours de lâeffondrement de la sociĂ©tĂ© termo- nuclĂ©aire. Ces discours, plus gĂ©nĂ©ralement rĂ©unis sous l’appellation de « collapsologie », envisagent la chute et la fin inĂ©luctables non seulement de la finance ou de certains pays, mais aussi de la biodiversitĂ©, de la biosphĂšre et, a fortiori de la civilisation occidentale et mĂȘme de lâespĂšce humaine. Sâil y a toujours eu des Cassandre et des rabat-joies pour annoncer le pire, la collapsologie fait florĂšs depuis une dizaine dâannĂ©es, notamment en France, et son succĂšs prouve quâelle rĂ©pond Ă certaines hantises de la population. Des survivalistes ou « preppers » aux adeptes du mouvement de transition, cherchant Ă crĂ©er des petites communautĂ©s rĂ©silientes, les collapsologues ordonnent leur vie Ă lâhorizon de la catastrophe pour mieux sây prĂ©parer, face Ă lâinaction des gouvernements.
Pourtant, ces rĂ©ponses semblent pour certains fallacieuses, et les penseurs de lâeffondrement sont trĂšs critiquĂ©s par certains universitaires comme Pierre Charbonnier ou Catherine LarrĂšre. Si les collapsologues sâappuient sur des peurs bien rĂ©elles et lĂ©gitimes, la collapsologie serait profondĂ©ment dĂ©missionnaire, individualiste, dĂ©politisante. Selon Pierre Charbonnier, au lieu de mener Ă une « rĂ©orientation des luttes sociales vers un rapport de forces avec les intĂ©rĂȘts attachĂ©s au rĂšgne de lâaccumulation et de la production », elle nous ferait entrer dans une communautĂ© de croyance au sein de laquelle il faudrait abandonner tout espoir, notamment en lâinstitution dâune justice sociale, bien mise Ă mal par temps de crise. Mais ces critiques doivent-elles pour autant nous faire balayer dâun revers de main tous les discours collapsologues ? Ne peuvent-ils pas ĂȘtre des leviers intĂ©ressants, en imaginant des scĂ©narios catastrophe
Ă une Ă©chelle court-termiste (2030, 2050) seule Ă mĂȘme de mobiliser les populations et les dirigeants contre le dĂ©ni organisĂ© ou subi ? Ces discours et les images qui les accompagnent, sâils sont relativement peu prĂ©sents dans les mĂ©dias dits mainstream,apparaissent avec de plus en plus de force sur Internet et notamment sur les rĂ©seaux sociaux, blogs et autres forums. Comment ces espaces peuvent-ils nous permettre de nous saisir de cet imaginaire de lâeffondrement sans y succomber ? Dans quelle mesure le geste d’appropriation de ces reprĂ©sentations et discours peut-il transformer la solastalgie, dĂ©tresse paralysante, en agentivitĂ©, en dĂ©sir d’action et de liens collaboratifs ?
En mobilisant la mĂ©thodologie de la recherche-crĂ©ation, il sâagira de crĂ©er Ă partir du matĂ©riau divers et protĂ©iforme disponible sur Internet et de sâinterroger, Ă travers lui, sur l’emboĂźtement des crises climatique, sociale et mĂ©diatique, Ă la lumiĂšre de la thĂ©orie guattarienne de l’Ă©cosophie, qui prĂŽnait une mise en Ćuvre simultanĂ©e dâune Ă©cologie environnementale, sociale et mentale. Lâobjectif de cet atelier sera aussi de rĂ©flĂ©chir collectivement aux enjeux politiques, Ă©thiques et esthĂ©tiques des pratiques extractivistes des donnĂ©es par les plateformes, â et Ă la rĂ©appropriation crĂ©ative de contenus et donnĂ©es en ligne par les artistes â, qui pourront ĂȘtre mises en parallĂšle avec l’exploitation massive des ressources naturelles et lâextraction mortifĂšre des Ă©nergies fossiles. Ces comparaisons confrontent notamment Ă un dilemme, qui rappelle la thĂ©orie du pharmakon dĂ©veloppĂ©e par Bernard Stiegler Ă la suite de Jacques Derrida : si Internet et les rĂ©seaux sociaux ont un impact sur lâenvironnement croissant du fait de lâĂ©nergie qui est dĂ©ployĂ©e pour les faire fonctionner, peuvent-ils cependant ĂȘtre des outils pour sensibiliser Ă la cause Ă©cologique ?
page du projet
http://after-social-networks.com/fr/projects/
DATES
Le workshop se tiendra sur 3 semaines, 2 jours/semaine. 10-11 ; 17-18 ; 24-25 juin 2021
LIEU
POUSH. Incubateur dâartistes accueillant plus de 200 artistes sur 15 Ă©tages.
6 Boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy. RER C et Métro Saint-Ouen (l.14) ou Porte de Clichy (l. 13)
INSCRIPTION
Envoi dâun CV, un portfolio (facultatif) et une courte prĂ©sentation expliquant votre intĂ©rĂȘt pour le workshop avant le 15 mai Ă ecologiedescgu@protonmail.com. Les participant.e.s sĂ©lectionnĂ©.e.s en seront informĂ©.e.s le 25 mai.
PARTICIPANT.E.S
Ce workshop dispose de 15 places et est ouvert aux jeunes chercheurs et chercheuses en lettres, en art ou en sciences humaines et sociales, ainsi quâaux artistes Ă©tudiant dans des Ă©coles et universitĂ©s membres de lâEUR ArTeC, dont les travaux personnels rĂ©sonnent avec le thĂšme de lâEffondrement, ou qui tĂ©moignent dâune curiositĂ© plus largement pour lâanthropocĂšne, lâĂ©cologie ou lâappropriation artistique des contenus gĂ©nĂ©rĂ©s sur Internet.
Les participant·e·s seront encadrĂ©.e.s par des artistes (exerçant dans le domaine des arts plastiques, de la littĂ©rature, de la performance…), des curateur·ice·s et des universitaires. Ils et elles travailleront ensuite de façon collaborative pendant six jours, rĂ©partis sur 3 semaines. Le workshop donnera lieu Ă une restitution.