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Les syndicats et les organisations professionnelles dans le secteur cinématographique en France

JournĂ©e d’études le 1er dĂ©cembre 2023

Appel Ă  communication jusqu’au 25 septembre 2023

Les syndicats et organisations professionnelles jouent un rĂŽle central dans l’organisation, les Ă©volutions et les rapports de force au sein du secteur cinĂ©matographique en France, comme en tĂ©moignent les nĂ©gociations, divergences et luttes des derniĂšres dĂ©cennies autour des conventions collectives, de l’intermittence ou du droit d’auteur. MalgrĂ© un taux de syndicalisation plus faible qu’aux États-Unis ou au Canada notamment, ces organisations se rĂ©vĂšlent nombreuses et trĂšs diverses, structurĂ©es autour d’une profession (chefs opĂ©rateurs, scĂ©naristes, distributeurs, etc.), d’un champ artistique ou secteur d’activitĂ© (syndicat des producteurs de films d’animation, syndicat de l’Ă©dition vidĂ©o numĂ©riques, syndicats des producteurs de courts mĂ©trages, etc.) et de mots d’ordre ou de lignes politiques distinctes (revendication de l’indĂ©pendance, dĂ©fense de l’Art et essai, appartenance Ă  des organisations syndicales plus vastes comme la CGT Spectacle, etc.). La diversitĂ© de ces organisations atteste des enjeux de la dĂ©fense des conditions de travail propres aux professions artistiques, entre temporalitĂ©s spĂ©cifiques, incertitude, hiĂ©rarchies dues Ă  l’Ă©valuation du talent (Menger, 2009), de la domination Ă©conomique de certains acteurs et de la reconnaissance progressive de nouveaux champs artistiques. Si les syndicats et organisations professionnelles participent Ă  la formation de leurs membres, aux nĂ©gociations collectives et aux luttes sociales, ils produisent Ă©galement de prĂ©cieuses analyses de l’Ă©tat de l’industrie ou de l’étude des trajectoires professionnelles de leurs membres, de mĂȘme qu’ils ont parfois pu lutter d’une maniĂšre spĂ©cifique au moyen de films militants.

Les travaux existants ont permis de mettre clairement en lumiĂšre la maniĂšre dont ce point d’entrĂ©e est prĂ©cieux pour enrichir les connaissances existantes sur les conditions de travail dans le secteur cinĂ©matographique français Ă  diffĂ©rentes pĂ©riodes, les rapports de force entre les diffĂ©rents secteurs de la filiĂšre et au sein d’un mĂȘme secteur, ou encore les liens qui se tissent entre syndicats, monde professionnel et pouvoirs publics. La richesse de cette matiĂšre transparaĂźt ainsi dans les textes regroupĂ©s par Tangui Perron dans L’Écran rouge (2018), dans diffĂ©rents articles parus dans la revue 18951, ou encore dans des travaux de sociologues du travail artistique2. Il s’agit donc d’un poste d’observation particuliĂšrement privilĂ©giĂ© de l’évolution des mĂ©tiers, des techniques, des pratiques et des hiĂ©rarchies. Pour autant, si de nombreuses Ă©tudes se sont intĂ©ressĂ©es aux liens historiques entre cinĂ©ma et mouvement ouvrier ou Ă  l’essor de syndicats comme la CGT Spectacle, la pĂ©riode plus contemporaine a Ă©tĂ© moins Ă©tudiĂ©e et de nombreux terrains demeurent Ă  explorer.

Cette journĂ©e d’étude se propose de dĂ©plier les diffĂ©rentes Ă©chelles auxquelles opĂšrent ces regroupements professionnels et de documenter leurs modes d’action et activitĂ©s de façon Ă  mieux comprendre leur rĂŽle et leur positionnement dans le champ français. En particulier, les syndicats et organisations professionnelles reprĂ©sentent des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s des pouvoirs publics et participent Ă  la dĂ©fense et Ă  la construction des politiques culturelles en se regroupant autour d’intĂ©rĂȘts communs. La proposition commune du BLIC, BLOC et de l’ARP d’un nouvel accord sur la chronologie des mĂ©dias en 2021, visant Ă  dĂ©fendre le principe de circulation des Ɠuvres cinĂ©matographiques et la prĂ©servation de son systĂšme de financement, l’illustre. Leur capacitĂ© ou difficultĂ© Ă  ĂȘtre reconnus par les pouvoirs publics et leur contribution Ă  la dĂ©finition des orientations du secteur justifient ainsi pleinement d’en faire un vĂ©ritable objet d’étude de socio-Ă©conomie du cinĂ©ma.

Les propositions de communication pourront s’articuler autour des axes d’études suivants :

1. L’histoire des syndicats et des organisations professionnelles
2. L’histoire et la sociologie des mĂ©tiers / secteurs via l’étude des positionnements syndicaux
3. L’influence des syndicats et organisations sur les politiques culturelles

Comité organisateur :

ClĂ©mence Allamand (Université Paul ValĂ©ry Montpellier 3), Caroline Guigay (UniversitĂ© Paris 8 Vincennes Saint-Denis) et Marie Pruvost- Delaspre (UniversitĂ© Paris 8 Vincennes Saint-Denis)

Les propositions de contribution prendront la forme d’un rĂ©sumĂ© de 200 Ă  300 mots environ accompagnĂ© d’une bio-bibliographie de quelques lignes. Elles sont Ă  envoyer avant le 25 septembre 2023 Ă  : clemence.allamand@univ-montp3.fr ; caroline.guigay@univ-paris8.fr ; marie.pruvost-delaspre@univ-paris8.fr

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