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Date :
13-14 juin 2024

Titre :
Genre et Émancipation dans le cinéma arabe

La Cinémathèque Tunisienne
Colloque International

 

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Genre et Émancipation dans le cinéma arabe
Colloque International
La démocratisation de l’accès à la réalisation filmique par le biais du numérique ainsi que les bouleversements politiques et les mouvements contestataires survenus dans le monde arabeont donné un nouvel essor au 7e art.

On assiste, depuis le dé but des années 2000, à l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes, bénéfi- ciant pour certains d’une reconnaissance à l’international, et témoignant de la vivacité de ce champ cinéma- tographique. Ce renouveau est ainsi perceptible, tant au niveau de la diversification des styles qu’au niveau des thématiques abordées. Dans ce nouveau vivier créatif, plusieurs œuvres n’hésitent pas à franchir les sys- tèmes normatifs en surfant sur les marges et en repérant les failles des systèmes de contrôle. En témoigne la révélation de 2igures sociales dissonantes, comme un étendard vers une affirmation du droit à une indivi- duation de l’intime et de la défense du droit des minorités.

Nous pouvons citer, à titre d’exemples, les dernières créations arabes : Les filles d’Olfa de Kaouthar Ben Hania (Tunisie, 2023), Amal de Mohamed Siam (Egypte, 2018), Le bleu du Caftan de Maryam Touzani (Maroc, 2023), L'air de la mer rend libre de Nadir Moknèche (Algérie, 2023). Les deux derniers films tunisiens, Take my breath (2023) de Nada Mezni Hafaiedh et The Needle (2023) de Abdelhamid Bouchnak, vont même jusqu’à aborder le sujet des enfants (1) intersexes, interrogeant, par là-même, la question du « trouble dans le genre».
Dans la lignée d’un cinéma qui a, assez rapidement dans son évolution historique, porté une vision critique des rapports de domination patriarcale et questionné les tabous sociaux, politiques et religieux, nous assistons à l’avènement de cinématographies qui interrogent les contraintes et les barrières sociales qui entravent le déve- loppement de l’individu, et stigmatisent souvent le différent. Cette remise en question des tabous sociaux est ainsi constitutive du geste cinématographique arabe, depuis au moins Gare Centrale (1958) de Youssef Cha- hine où le cinéaste aborde la question de la frustration sexuelle, ou encore L’homme de cendres (Tunisie, 1986) de Nouri Bouzid (2) traitant de la question de l’homosexualité et de la pédophilie. Il s’agira donc d’observer de quelle manière, la période contemporaine reconfigure et redéfinit ces interrogations.

Ce colloque se donne pour objectif de mettre en lumière la question de l’é mancipation à l’aune du genre, à travers les dernières productions cinématographiques arabes qui émergent au début des années 2000, mais aussi dans une perspective tant historique que politique, car toute libération individuelle (et davantage encore pour cette sphère socio-culturelle interrogée) ne peut se penser en dehors d’une lecture du contexte social et géopolitique dans lequel elle s’inscrit.

(1) Nous faisons ici référence à cette notion telle que conceptualisé e par Judith Butler dans son ouvrage Trouble dans le genre : le féminisme et la subversion de l’identité, Ed La Découverte, 2007.
(2) Nouri Bouzid est représentatif de ce que l’on a nommé « l’âge d’or » du cinéma tunisien. Sonia Chamkhi : Le cinéma tunisien à la lumière de la modernité : 1996-2006; Centre de publication universitaire, Manouba, 2009

Comité organisateur
Tarak Ben Chaabane (Maître de conférences, ESAC – Université de Carthage, Tunisie), Katia Ghosn (Professeure, Université Paris 8, France), Ons Kamoun (Maître-Assistante, ESAC – Université de Carthage, Tunisie), Boualem Khelifati (Doctorant, Département Cinéma/ Université Paris 8, France), Emna Mrabet (Maître de conférences, Université Paris 8, France), Sihem Najjar (Professeure, IPSI, Université de la Manouba, Tunisie).

Comité scientifique
Meryem Belkaid (Professeure associée, Bowdoin College, Etats-Unis), Tarak Ben Chaabane (Maître de conférences, ESAC – Université de Carthage, Tunisie), Katia Ghosn (Professeure, Université Paris 8, France), Ons Kamoun (Maître-Assistante, ESAC – Université de Carthage, Tunisie), Emna Mrabet (Maître de conférences, Université Paris 8, France), Sihem Najjar (Professeure, IPSI, Université de la Manouba, Tunisie), Benoît Tadié (Professeur, Université Paris Nanterre, France), Dork Zabunyan (Professeur, Université Paris 8, France).

Détail du programme
9h30

Allocution introductive
Monsieur Noomane Habassi, directeur du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), Madame Hamida El Bour, directrice de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI), Madame Ons Kamoun, enseignante chercheuse, Université de Carthage – Présidente de l’ATPCC, Madame Emna Mrabet, enseignante chercheuse – Université Paris 8.

Session 1

Modération : Tarek Ben Chabane, École Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma (ESAC), Université de Carthage

10h00

Penser le genre et l’émancipation au prisme de l’invisibilité des femmes dans le cinéma
Sihem Najjar, Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI), Université de la Manouba

10h30

La question de l’émancipation masculine dans le cinéma tunisien
Slim Ben Cheikh, École Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma de Gammarth (ESAC), Université de Carthage

11h | Pause café
11h30

Projection Moonscape de Mona Benyamin, (Palestine, 17min – 2020)

12h00

De La terre à la lune : réalisatrices palestiniennes au combat
Meryem Belkaïd, Bowdoin College

18h00

Fleur d’oubli (Tunisie, 107min,2005)  » خشخاش « 
En présence de la réalisatrice Selma Baccar et de la cheffe monteuse Kahena Attia
Séance présentée et animée par l’Association tunisienne de la promotion de la critique cinéma- tographique (ATPCC)

Session 2

Modération : Katia Ghosn, Université Paris 8

10h00

Nadir Moknèche : Transgression et subversion d’un réalisateur algérien
Boualem Khelifati, Université Paris 8

10h30

Au de-là de l’ombre ou le miroir de l’altérité genrée en Tunisie
Monia Lachheb, Université de la Manouba

11h | Pause café
11h30

Filmer le genre à l’université tunisienne
Le mur et le fil de Sarra Ben Achour (Tunisie, 13min – 2013)
L’Absent de Sana Ben Zaghdane (Tunisie, 15min – 2014)
Ons Kamoun
, École Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma de Gammarth (ESAC), Université de Carthage

18h00

Projection
Leïla et les loups de Heiny Srour, (Liban, 90min – 1984)

Séance présentée par Emna Mrabet – Université Paris 8 et l’Association tunisienne de la promo- tion de la critique cinématographique (ATPCC)

20h15 | Cocktail de clôture
ESTCA