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Esthétique et politique du passage de la période de la Stagnation à la Perestroïka en URSS : compte à reboursavec Olga Kobryn (Paris 3, Université de Lorraine Metz), Eugenie Zvonkine (Paris 8) / discussion avec Birgit Beumers (Aberystwyth University) |
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Assa (1987) est un film réalisé par Sergueï Soloviov peu de temps avant la chute du mur de Berlin (1989) et la dislocation de l’URSS (1991), en pleine période politique de la Perestroïka et au tout début de la glastnost. Devenu culte, ce véritable manifeste politique et esthétique réunit pour la première fois sur grand écran et rend « visibles » l’ensemble des artistes de la culture « underground », principalement issus du milieu bohémien saint- pétersbourgeois et moscovite (milieu Rock, conceptualisme de Moscou, mouvement AptArt – « apartment art », cinéma expérimental). Si le film se construit sur des éléments documentaires et historiques, un grand nombre d’anachronismes (évocation de l’histoire de la Russie du début du XIXème siècle, références au cinéma expérimental des années 1950 – 1960, présence des éléments historiquement postérieurs à l’action du film qui se déroule en 1980) complexifient le rapport à l’Histoire et soulèvent la question de la stratification et de la « crise de temps » définie comme tension et distance entre le champ d’expérience et l’horizon d’attente (Hartog). Loin de représenter un simple symptôme de l’« époque des changements », Assa participe à la réécriture du régime historique dominant et à la construction d’un nouveau régime d’historicité.
Leto de Kirill Serebrennikov, qui sort le 5 décembre en France, dialogue à son tour avec Assa et d’autres films des années 1980 dans un rapport intertextuel serré et inventif et s’éloigne du biopic, proposant à son tour un nouveau régime d’historicité.
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« La lettre à Serge Daney » de Gilles Deleuze : les trois âges de l’imageavec Dork Zabunyan (Université Paris 8) / Discussion avec Ophir Lévy (Université Paris 8) |
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Il s’agira de rebondir sur la périodisation esquissée par Deleuze dans sa « lettre à Serge Daney », qui distingue trois âges de l’image. Les deux premiers sont traités en profondeur dans L’Image- mouvement et L’Image-temps, mais le troisième – où le cinéma affronte toujours davantage d’autres types d’images animées, dont celles de la télévision – est surtout investie dans la « lettre », et un peu, mais à peine, à la toute fin de L’Image-temps. Cela nous permettrait de rejouer certaines réflexions sur l’impureté du cinéma, et de les investir à partir du cinéma italien (Fellini, Moretti, mais aussi Lina Wertmüller), pour ensuite étudier comment ce nouveau « régime d’historicité » qui apparaît là-bas dans ces années-là permet d’entrer, ou du moins de penser ce troisième âge dont parle Deleuze.

Présent en crise et stigmates du passé dans le cinéma d’Avi Mograbi
avec Macha Ovtchinnikova (Université de Picardie Jules Verne) / discussion avec Tamara Erde (réalisatrice et artiste).
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
La filmographie d’Avi Mograbi se forge à partir d’une douloureuse actualité israélienne lacérée de traces, de stigmates du passé sanglant. A chaque film, le cinéaste plonge dans le présent impétueux de son pays qu’il traite comme une urgence. Loin d’être un espace d’explosion désintéressée, les films de Mograbi sont un lieu de réflexion permanente autant sur la société israélienne que sur le cinéma. Je m’intéresserai particulière à son film de 2001, Août, avant l’explosion dans lequel le cinéaste s’adresse au spectateur en lui confiant son projet : filmer tous les jours du mois d’août le quotidien de ses compatriotes israéliens. Il s’agira d’analyser comment ces images du présent en crise dévoilent les différentes strates du dispositif cinématographique, en exhibent les coutures afin de le transformer en lieu de résistance politique.
Tamara Erde est diplômée de Bezalel Academy à Jerusalem, et du Fresnoy, la réalisatrice et artiste franco-israélienne Tamara Erde explore différents médiums: réalisatrice de documentaires et de fictions, elle crée également des performances de danse et des installations vidéo. Ses œuvres sont présentées dans les plus grands festivals internationaux. Ses films documentaires This is my land et le récent Looking for Zion interrogent le conflit israélo-paléstinien à travers le prisme de l’enseignement de l’histoire dans les écoles israéliennes et palestinienne ou de sa propre histoire familiale.

Le changement de régime a-t-il eu lieu ? Expériences du temps depuis le cinéma hongrois (1985-1994)
avec Mario Adobati (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle)
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Comment reconstituer un régime d’historicité à partir du cinéma ? Cette étude de cas proposera une réponse partielle à cette question, à l’aide d’un groupe d’œuvres hongroises produites autour du changement de régime (principalement les films de Tarr Béla, Fehér György, Janisch Attila, Szász János et Szabó Ildikó). L’accent sera mis sur la façon dont l’analyse de la poétique des films peut soutenir l’exploration des relations affectives au temps entretenues par la société artistique d’alors. Ces relations se déclineront autour de thématiques temporelles comme la nostalgie, le désenchantement, l’attente, le pessimisme, la passivité ou encore la résignation, témoins de la complexité des va-et-vient entre passé, présent et futur au sein d’une expérience complexe de crise du temps.
Mario Adobati (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle) sera en discussion avec Sylvie Rollet (Professeure des universités Émérite en Études cinématographiques, Université de Poitiers, membre de l’IRCAV) et avec Damien Marguet (Université Paris 8) – sous réserve.

La voie expérimentale du cinéma polonais : enjeux politiques et formels
avec Dario Marchiori (Université Lumière Lyon 2) /en discussion avec Olga Kobryn (Sorbonne Nouvelle Paris 3 / Université de Lorraine Metz)
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Interroger l’expérimentation esthétique dans le cinéma polonais, notamment dans la période du milieu des années 1950 au début des années 1980, cela revient à repenser trois gestes historiographiques distincts : interroger ce que nous appelons « cinéma expérimental » ; mettre en crise le récit officiel de l’histoire du cinéma polonais ; repenser les relations entre le cinéma et l’Histoire. Pour ce faire, nous allons traverser plusieurs ensembles de films en nous intéressant aux implications ou aux retombées politiques des inventions formelles : le documentaire de création, le cinéma d’animation et le cinéma d’artiste, et les passerelles ou les points de contact qui les relient. Ce panorama de la production « expérimentale » polonaise nous permettra de comprendre comment, loin de se désintéresser de la question historique, le travail de ces cinéastes fort hétérogènes entraîne une reconfiguration critique de la théorie de l’Histoire tout comme de ses enjeux subjectifs.

LES ÉTATS DU CINÉMA, SÉMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Les films du retour : une poétique documentaire dans le Chili de l’autoritarisme [1983 – 1989] » par Ignacio Albornoz (doctorant Université Paris 8, ESTCA)
Les traumatismes liés aux spoliations et crimes de la dictature (1973 – 1989) se manifestent dans le cinéma documentaire chilien selon au moins trois modalités. La première d’entre elles concerne, à grands traits, les films réalisés entre 1983, année de la restructuration des forces partisanes et des premières lueurs d’une mobilisation antidictatoriale organisée (Dabène, 180), et 1989, année du retour à la démocratie.
Frôlant parfois les codes du reportage télévisé et du cinéma direct, les films de cette catégorie cherchent à « montrer des réalités ayant été cachées pendant des années », selon les mots d’Andrés Racz, réalisateur de Douce Patrie (1983). Que ce soit en montrant les affrontements des manifestants avec les forces de l’ordre ou tout simplement en enregistrant les témoignages des principaux leaders des mouvements partisans, dans ces films il s’agit, par conséquent, d’enregistrer in situ, sur le vif, les actions et les paroles des protagonistes d’une résistance qui émerge et commence à prendre forme sur la scène publique.
Ces objets filmiques imposent enfin la question de leur interprétation. Comment approcher en effet ces films hybrides, quelque peu bétonnés et fonctionnels dans leur forme ? Quelle séquence, scène ou plan faut-il en isoler pour la description ? La présente communication cherchera à donner réponse à ces questionnements, prenant appui sur des éléments para-filmiques (titres, entretiens), filmiques et contextuels (circuits de diffusion).
« Des spectres chez Garrel » par Elcio Basilio (doctorant Université Anhembi Morumbi, Sao Paulo)
Les derniers films de Philippe Garrel sont marqués par une mélancolie angoissante, souvent matérialisée en spectres, parfois dans les rêves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. À partir d’extraits de Les amants réguliers (2005) et La frontière de l’aube (2008), on discutera l’influence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport à l’amour et au suicide. On verra aussi comment l’onirisme dans Le révélateur (1968) est repris et intégré dans un contexte narratif.
→ Consulter le programme du séminaire

Communism revisited. Artistic revival of the left?
avec Birgit Beumers (Aberystwyth University)
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Pour la prochaine séance du séminaire « Régimes d’historicité dans le cinéma de 1960 à nos jours, crises de temps, traces, (re)construction » organisé par Olga Kobryn, Macha Ovtchinnikova et Eugénie Zvonkine, nous aurons le plaisir de recevoir Birgit Beumers, l’éminente historienne de cinéma soviétique et postsoviétique. Son intervention, intitulée « Communism revisited ». Artistic revival of the left? portera sur le retour aux idées socialistes et communistes dans les arts cinématographiques et les arts performatifs contemporains.