- Catégories
-
Ătiquettes
Abel Gance Adaptation Alice Diop AndrĂ© Bazin annĂ©es 1930 annĂ©es 1990 annĂ©es 20 anthropologie visuelle archives Art vidĂ©o ArTec autofiction avant-premiĂšre Avi Mograbi big data Censure CGU CinĂ©-danse CinĂ©ma cinĂ©ma amĂ©ricain cinĂ©ma brĂ©silien cinĂ©ma chilien cinĂ©ma de propagande cinema demenziale CinĂ©ma des premiers temps cinĂ©ma documentaire CinĂ©ma et enfance CinĂ©ma expĂ©rimental cinĂ©ma français cinĂ©ma hongrois cinĂ©ma italien cinĂ©ma latino-amĂ©ricain cinĂ©ma libanais cinĂ©ma muet cinĂ©ma muet italien cinĂ©ma numĂ©rique cinĂ©ma palestinien CinĂ©ma Paris 8 CinĂ©ma poĂ©tique cinĂ©ma polonais cinĂ©ma russe Cinquantenaire Paris 8 Claudine Eizykman cluster93 comĂ©die ComĂ©die amĂ©ricaine communautĂ© Cooperativa Cinema independente Roma corps Corps et technologie Critique danse Design desktop films Distraction Donald Trump Ă©conomie du cinĂ©ma Ătudes de genre Film musical Gender Studies genre Geste gif Gilles Deleuze Godard Haroun Farocki Histoire histoire culturelle du cinĂ©ma histoire de la critique histoire et historicitĂ© Hollywood Film Musical hybridation Jazz politics jouet optique L'Aveu filmĂ© Lav Diaz Les Amants rĂ©guliers Mais 68 Mass culture master mĂ©lodrame MĂ©moire du cinĂ©ma mĂ©tiers du cinĂ©ma Novellisation Pasolini patrimoine cinĂ©matographique performance Philippe Garrel Politiques de la distraction public rĂ©alisation recherche-crĂ©ation RĂ©cit Rencontres Edesta rĂ©seaux sociaux rhĂ©torique Ridley Scott Rohmer scĂ©nariste Sciences sociales sĂ©ance Sergei Loznitsa sĂ©ries Siegfried Kracauer susan sontag Technology and the body The Production Code Administration théùtre théùtres de la mĂ©moire Truffaut vidĂ©o visual studies Walter Benjamin Werner Herzog

Ămergence de lâart vidĂ©o en Europe : historiographie, thĂ©orie, sources et archives (1960-1980).
Suite au colloque organisé en mai 2016, le programme « Ămergence de l’art vidĂ©o en Europe : historiographie, thĂ©orie, sources et archives (1960 -1980) » du Labex Arts – H2H
organise son premier sĂ©minaire – atelier de recherche.
Ces séminaires seront semestriels durant la durée du projet.
Cette rencontre entre spĂ©cialistes europĂ©ens de lâart vidĂ©o sera lâoccasion de poursuivre les échanges initiĂ©s lors du prĂ©cĂ©dent colloque. Elle permettra de partager  des  connaissances, mais surtout de  mettre  en  place  le  rĂ©seau dâhistoriens  de  lâart, dâartistes,  de  tĂ©moins,  de  responsables  de  fonds dâarchives,  prĂ©alable  nĂ©cessaire  à   lâĂ©tablissement dâune  cartographie des Ă©vĂ©nements et des acteurs de cet art sur la pĂ©riode des annĂ©es 1960 – 1980.
Porteurs du programme Ămergence
François Bovier (Ăcole cantonale dâart de Lausanne / MaĂźtre dâenseignement et de recherche, UniversitĂ© de Lausanne)
Alain Carou (Conservateur, BNF)
Larisa Dryansky (MaĂźtre de confĂ©rences, UniversitĂ© Paris – Sorbonne)
Grégoire Quenault (Maßtre de conférences, Université Paris 8)
Assistés de :
SĂ©golĂšne Liautaud (IngĂ©nieure dâĂ©tudes, Labex Arts – H2H)
Collaborateurs invités
Slavko Kacunko (Professeur, Université de Copenhague)
Miklos Peternak (Directeur du C3 de Budapest)
Tomasz Zaluski (Professeur assistant, UniversitĂ© de ĆĂłdĆș)
â Voir le programme des deux journĂ©es
â En savoir plus sur le projet Ămergence
© Rebecca Horn, Sean Kelly Gallery
![]() |
Esthétique et politique du passage de la période de la Stagnation à la Perestroïka en URSS : compte à reboursavec Olga Kobryn (Paris 3, Université de Lorraine Metz), Eugenie Zvonkine (Paris 8) / discussion avec Birgit Beumers (Aberystwyth University) |
SĂ©ance dans le cadre du sĂ©minaire de recherche en histoire et esthĂ©tique du cinĂ©ma « RĂ©gimes dâhistoricitĂ© dans le cinĂ©ma des annĂ©es 1960 Ă nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Assa (1987) est un film rĂ©alisĂ© par SergueĂŻ Soloviov peu de temps avant la chute du mur de Berlin (1989) et la dislocation de lâURSS (1991), en pleine pĂ©riode politique de la PerestroĂŻka et au tout dĂ©but de la glastnost. Devenu culte, ce vĂ©ritable manifeste politique et esthĂ©tique rĂ©unit pour la premiĂšre fois sur grand Ă©cran et rend « visibles » lâensemble des artistes de la culture « underground », principalement issus du milieu bohĂ©mien saint- pĂ©tersbourgeois et moscovite (milieu Rock, conceptualisme de Moscou, mouvement AptArt – « apartment art », cinĂ©ma expĂ©rimental). Si le film se construit sur des Ă©lĂ©ments documentaires et historiques, un grand nombre dâanachronismes (Ă©vocation de lâhistoire de la Russie du dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle, rĂ©fĂ©rences au cinĂ©ma expĂ©rimental des annĂ©es 1950 â 1960, prĂ©sence des Ă©lĂ©ments historiquement postĂ©rieurs Ă lâaction du film qui se dĂ©roule en 1980) complexifient le rapport Ă lâHistoire et soulĂšvent la question de la stratification et de la « crise de temps » dĂ©finie comme tension et distance entre le champ dâexpĂ©rience et lâhorizon dâattente (Hartog). Loin de reprĂ©senter un simple symptĂŽme de lâ« Ă©poque des changements », Assa participe Ă la réécriture du rĂ©gime historique dominant et Ă la construction dâun nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.
Leto de Kirill Serebrennikov, qui sort le 5 dĂ©cembre en France, dialogue Ă son tour avec Assa et dâautres films des annĂ©es 1980 dans un rapport intertextuel serrĂ© et inventif et sâĂ©loigne du biopic, proposant Ă son tour un nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Approches du mouvement dans les films de Marie Menken : entre caméra somatique et cinéma poétique », par Bårbara Janicas (doctorante ESTCA, Paris 8) et Stéphanie Herfeld (chercheuse, Paris-Ouest-Nanterre).
Dans les films que Marie Menken rĂ©alisa camĂ©ra Ă bout de bras, en investissant son regard et son corps dans une exploration jouissive du monde, nous avons affaire Ă des images abstraites qui, par leur caractĂšre de mobilitĂ© et spontanĂ©itĂ©, crĂ©ent des vĂ©ritables poĂšmes visuels et rythmiques suscitant des expĂ©riences du mouvement proches de la danse. En privilĂ©giant la dimension somatique et matĂ©rielle du travail de Menken, cette sĂ©ance propose dâaborder ses films comme le domaine dâexpĂ©rimentation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine, anticipant Ă©galement certaines pratiques de la cinĂ©-danse qui Ă©mergea en tant que genre filmique entre les annĂ©es 1940 et 1970.
Intervention de BĂĄrbara Janicas : Cette communication propose dâaborder le cinĂ©ma de Marie Menken, souvent rapprochĂ© de la peinture et parfois aussi de la danse, comme le domaine dâaffirmation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique « matĂ©rialiste » au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine des annĂ©es 1940-1970. En privilĂ©giant la dimension expĂ©rientielle et matĂ©rielle de son travail avec le support filmique, nous allons montrer que la poĂ©sie des films de Menken tient moins au modĂšle lyrique cĂ©lĂ©brĂ© Ă lâĂ©poque par Maya Deren, quâĂ lâidĂ©e du « cinĂ©-poĂšme » vĂ©hiculĂ©e par les avant-gardes des annĂ©es 1920. En nous appuyant sur les tĂ©moignages de Stan Brakhage et Jonas Mekas, qui furent les premiers Ă louer la capacitĂ© de Menken Ă traduire la rĂ©alitĂ© filmĂ©e en « poĂ©sie dâimages vibrantes de mouvement », nous allons essayer de montrer comment sa pratique filmique expĂ©rimentale invite Ă lâexpĂ©rience somatique dâune forme dâexpression poĂ©tique des objets, de la lumiĂšre, et du corps-mobile invisible derriĂšre lâappareil.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
Marion Charroppin (doctorante ESTCA, Paris 8) : La boucle animée, du jouet optique au Gif
Le projet de cette thĂšse est de relier lâanalyse esthĂ©tique des boucles continues issues des jouets optiques Ă celle dâimages animĂ©es ultĂ©rieures telles que le Gif. Apparu en 1983, le Gif ou « graphic interchange format » dĂ©signait Ă lâorigine un format dâimage numĂ©rique fixe destinĂ©e Ă internet. Ă partir de 1996 oĂč apparaĂźt un Gif reprĂ©sentant un bĂ©bĂ© qui danse, ce format correspond Ă une image animĂ©e selon une brĂšve sĂ©quence qui se rĂ©pĂšte Ă lâinfini. Ă lâĂšre de la communication numĂ©rique, les Gif sont surtout prĂ©sents sur les rĂ©seaux sociaux et les smartphones, sâintĂ©grant aux discussions comme un nouvel Ă©lĂ©ment de ponctuation. Dans le cas dâune boucle continue, la premiĂšre et la derniĂšre phase de lâaction se confondent, effaçant le dĂ©but et la fin. Dans ce cas, le Gif est une forme dâimage animĂ©e de tendance anarrative, qui remet en question la classique conception linĂ©aire du temps de lâimage animĂ©e cinĂ©matographique. Il nous semble intĂ©ressant de questionner la place que peut avoir cet objet anarratif dans une conversation virtuelle sur les rĂ©seaux sociaux.
Il semblerait que le Gif animĂ© en boucle continue soit une entitĂ© graphique qui exprime de lâaffect plutĂŽt quâil ne raconte une histoire. Les reprĂ©sentations culturelles quâil rĂ©emploie sont choisies pour leur pouvoir expressif. Le Gif peut ĂȘtre composĂ©e de plusieurs petites actions mais son ensemble est conçu pour provoquer une Ă©motion simple : rire, peur, dĂ©goĂ»t, excitation sexuelle. On rencontre ce schĂ©ma anarratif avant lâĂšre du cinĂ©ma narratif classique, Ă travers certains jouets optiques du XIXe siĂšcle (phĂ©nakistiscope, zootrope,praxinoscope) qui prĂ©sentent des animations en boucle continue composant le mĂȘme genre dâ« unitĂ© expressive » que le Gif.
Au cours de ce travail, nous questionnerons les modalitĂ©s dâexpression de la boucle animĂ©e,son Ă©volution dans le temps, ainsi que la rĂ©ception de ces images, en comparant les boucles animĂ©es du « prĂ©cinĂ©ma » et celles du postcinĂ©ma dâun point de vue scĂ©naristique, stylistique et de leur technique dâanimation. Nous nous demanderons comment, du XIXe siĂšcle Ă nos jours, la consommation spĂ©cifique des images animĂ©es en boucle a impactĂ© le ressenti des formes, des couleurs et du mouvement chez le spectateur. Lâexpression cyclique dâun motif entraĂźnant une consommation des images de lâordre de « lâattraction», nous verrons en quoi les boucles continues des Gif participent Ă faire de lâĂšre numĂ©rique une Ăšre attractionnelle en rupture avec le schĂ©ma narratif de lâĂšre cinĂ©matographique.
Stefano Darchino (doctorant ESTCA, Paris 8) : Pour lâhistoire de la crĂ©ation dâun genre cinĂ©matographique
En sâappuyant sur les concepts de Tzvetan Todorov, de Jean-Louis Leutrat et de Janet Staiger (entre autres), une approche historique et « matĂ©rialiste » Ă lâĂ©gard des genres cinĂ©matographiques sera proposĂ©e : ils nâexistent quâĂ partir du moment oĂč ils sont nommĂ©s. Dans ce processus de crĂ©ation, un rĂŽle fondamental est souvent jouĂ© par les critiques de cinĂ©ma, dont les textes publiĂ©s participent Ă la diffusion du genre : par exemple, on sait que le « film noir » a Ă©tĂ© forgĂ© par la critique cinĂ©matographique française. LâĂ©tude de cas qui sera employĂ©e correspond au genre italien du « cinema demenziale » (cinĂ©ma dĂ©mentiel), nĂ© au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt Ă partir de la rĂ©ception critique de quelques films comiques amĂ©ricains venant de sortir en salles : 1941 (de Steven Spielberg, 1979), Y a-t-il un pilote dans lâavion ? (Airplane!, de Jim Abrahams, David Zucker & Jerry Zucker, 1980) et The Blues Brothers (de John Landis, 1980).
â Consulter le programme du sĂ©minaire

Le changement de régime a-t-il eu lieu ? Expériences du temps depuis le cinéma hongrois (1985-1994)
avec Mario Adobati (UniversitĂ© Paris 3 â Sorbonne Nouvelle)
SĂ©ance dans le cadre du sĂ©minaire de recherche en histoire et esthĂ©tique du cinĂ©ma « RĂ©gimes dâhistoricitĂ© dans le cinĂ©ma des annĂ©es 1960 Ă nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Comment reconstituer un rĂ©gime d’historicitĂ© Ă partir du cinĂ©ma ? Cette Ă©tude de cas proposera une rĂ©ponse partielle Ă cette question, Ă l’aide d’un groupe d’Ćuvres hongroises produites autour du changement de rĂ©gime (principalement les films de Tarr BĂ©la, FehĂ©r György, Janisch Attila, SzĂĄsz JĂĄnos et SzabĂł IldikĂł). L’accent sera mis sur la façon dont l’analyse de la poĂ©tique des films peut soutenir l’exploration des relations affectives au temps entretenues par la sociĂ©tĂ© artistique d’alors. Ces relations se dĂ©clineront autour de thĂ©matiques temporelles comme la nostalgie, le dĂ©senchantement, l’attente, le pessimisme, la passivitĂ© ou encore la rĂ©signation, tĂ©moins de la complexitĂ© des va-et-vient entre passĂ©, prĂ©sent et futur au sein d’une expĂ©rience complexe de crise du temps.
Mario Adobati (UniversitĂ© Paris 3 â Sorbonne Nouvelle) sera en discussion avec Sylvie Rollet (Professeure des universitĂ©s ĂmĂ©rite en Ătudes cinĂ©matographiques, UniversitĂ© de Poitiers, membre de lâIRCAV) et avec Damien Marguet (UniversitĂ© Paris 8) â sous rĂ©serve.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
Elcio Basilio (Université Anhembi Morumbi, São Paulo) : « Des spectres chez Garrel »
Les derniers films de Philippe Garrel sont marquĂ©s par une mĂ©lancolie angoissante, souvent matĂ©rialisĂ©e en spectres, parfois dans les rĂȘves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. Ă partir d’extraits de Les amants rĂ©guliers (2005) et La frontiĂšre de lâaube (2008), on discutera lâinfluence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport Ă lâamour et au suicide. On verra aussi comment lâonirisme dans Le rĂ©vĂ©lateur (1968) est repris et intĂ©grĂ© dans un contexte narratif.
Valerie Jottreau (ESTCA, Université Paris 8) : « La mesure du silence dans le premier cinéma de Philippe Garrel (1966-1979) »
En 1967, dans un texte majeur « LâesthĂ©tique du silence », Susan Sontag (1933-2004) perçoit dans le silence Ă©tendu au sein des pratiques artistiques « modernes », une forme paradoxale de requalification et de sacralisation de lâart, oĂč celui-ci sâaffirme contre lâhistoire. Câest dans ce contexte de mobilisation de lâautoritĂ© du silence et de sa reconnaissance comme forme limite, que Philippe Garrel crĂ©e « son premier cinĂ©ma » dĂšs 1966. Nous nous proposons de suivre « La mesure du silence » qui nous conduit des films de crise des annĂ©es soixante Ă lâexpĂ©rience sensorielle, extatique et attentionnĂ©e des annĂ©es soixante-dix, jusquâau blanc silence du souvenir dĂ©faillant mais dont lâefficace irriguera toutes les variations Ă venir.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Les films du retour : une poĂ©tique documentaire dans le Chili de l’autoritarisme [1983 – 1989] » par Ignacio Albornoz  (doctorant UniversitĂ© Paris 8, ESTCA)
Les traumatismes liĂ©s aux spoliations et crimes de la dictature (1973 â 1989) se manifestent dans le cinĂ©ma documentaire chilien selon au moins trois modalitĂ©s. La premiĂšre dâentre elles concerne, Ă grands traits, les films rĂ©alisĂ©s entre 1983, annĂ©e de la restructuration des forces partisanes et des premiĂšres lueurs dâune mobilisation antidictatoriale organisĂ©e (DabĂšne, 180), et 1989, annĂ©e du retour Ă la dĂ©mocratie.
FrĂŽlant parfois les codes du reportage tĂ©lĂ©visĂ© et du cinĂ©ma direct, les films de cette catĂ©gorie cherchent à « montrer des rĂ©alitĂ©s ayant Ă©tĂ© cachĂ©es pendant des annĂ©es », selon les mots dâAndrĂ©s Racz, rĂ©alisateur de Douce Patrie (1983). Que ce soit en montrant les affrontements des manifestants avec les forces de lâordre ou tout simplement en enregistrant les tĂ©moignages des principaux leaders des mouvements partisans, dans ces films il sâagit, par consĂ©quent, dâenregistrer in situ, sur le vif, les actions et les paroles des protagonistes dâune rĂ©sistance qui Ă©merge et commence Ă prendre forme sur la scĂšne publique.
Ces objets filmiques imposent enfin la question de leur interprétation. Comment approcher en effet ces films hybrides, quelque peu bétonnés et fonctionnels dans leur forme ? Quelle séquence, scÚne ou plan faut-il en isoler pour la description ? La présente communication cherchera à donner réponse à ces questionnements, prenant appui sur des éléments para-filmiques (titres, entretiens), filmiques et contextuels (circuits de diffusion).
« Des spectres chez Garrel » par Elcio Basilio (doctorant Université Anhembi Morumbi, Sao Paulo)
Les derniers films de Philippe Garrel sont marquĂ©s par une mĂ©lancolie angoissante, souvent matĂ©rialisĂ©e en spectres, parfois dans les rĂȘves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. Ă partir d’extraits de Les amants rĂ©guliers (2005) et La frontiĂšre de lâaube (2008), on discutera lâinfluence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport Ă lâamour et au suicide. On verra aussi comment lâonirisme dans Le rĂ©vĂ©lateur (1968) est repris et intĂ©grĂ© dans un contexte narratif.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

Ămergence de lâart vidĂ©o en Europe : historiographie, thĂ©orie, sources et archives (1960-1980)
Ă ce jour, une histoire de lâart vidĂ©o Ă lâĂ©chelle de lâEurope reste Ă faire. Câest la mission Ă laquelle le prĂ©sent programme de recherche entend rĂ©pondre. Un rĂ©seau international, regroupant Ă la fois des historiens de lâart et de lâimage en mouvement, des artistes, des protagonistes de cette aventure, des dĂ©positaires de fonds dâarchives, des conserva- teurs et de jeunes chercheurs, sâest constituĂ©. Il a pour objectif de collecter des donnĂ©es sur les artistes, les Ćuvres et les Ă©vĂ©nements qui ont permis lâavĂšnement de cette pratique, ou qui ont comptĂ© dans son dĂ©veloppement sur le territoire europĂ©en, et de mettre au jour les conditions nationales spĂ©cifiques de production et de diffusion per- mettant dâexpliquer la variĂ©tĂ© des productions comme la disparitĂ© des pĂ©riodes dâĂ©mergences (1960-1980).
Ce cinquiĂšme sĂ©minaire de recherche « Ămergence de lâart vidĂ©o en Europe : historiographie, thĂ©orie, sources et archives (1960-1980) » du LabEx Arts- H2H rĂ©unit les chercheurs du projet et des spĂ©cialistes internationaux, en vue dâĂ©tudier les premiers temps de lâart vidĂ©o en GrĂšce, en NorvĂšge, en Bulgarie, en Belgique et en SuĂšde.
â Voir le programme ou Voir la page du projet

SĂ©minaire doctoral pluridisciplinaire âCrĂ©ation contemporaine dans le CĂŽne Sudâ
Rencontre avec les cinéastes Marco Dutra et Caetano Gotardo
Les cinĂ©astes brĂ©siliens Marco Dutra (Trabalhar cansa (2011) et Les Bonnes ManiĂšres (2017), co-rĂ©alisĂ©s avec Juliana Rojas) et Caetano Gotardo (Celui que nous laisserons (2013), Seus Ossos e Seus Olhos (2019)) sont de passage Ă Paris pour finaliser la postproduction de leur premier long mĂ©trage commun, Todos os Mortos. Cette fiction explore le BrĂ©sil dâaprĂšs lâabolition de lâesclavage (1888) Ă travers les destinĂ©es de quatre femmes.
La rencontre avec les deux cinĂ©astes sera lâoccasion dâinterroger ensemble « o que se move », « ce qui se dĂ©place » (pour reprendre le titre original du premier long mĂ©trage de Caetano Gotardo) depuis leur entrĂ©e dans la rĂ©alisation cinĂ©matographique au dĂ©but des annĂ©es 2010, moment oĂč ils sâattachaient Ă filmer une version subjective du prĂ©sent national, jusquâĂ leur dernier film, qui agite les spectres coloniaux du BrĂ©sil. Ă cet Ă©gard, la sĂ©ance sâarticulera autour de la projection dâextraits sous-titrĂ©s de leurs prĂ©cĂ©dents films ainsi que dâune brĂšve carte blanche que nous leur avons accordĂ©e, afin dâaborder des problĂ©matiques de la production cinĂ©matographique indĂ©pendante au BrĂ©sil aujourdâhui, Ă©tablissant un raccord avec notre premiĂšre sĂ©ance de lâan dernier. Ils Ă©taient il y a peu les invitĂ©s de lâĂ©mission radiophonique Contre-bandes animĂ© par Bernard Payen, que vous pouvez Ă©couter ici.
LâentrĂ©e est libre. NâhĂ©sitez pas Ă en parler autour de vous et Ă venir nombreux pour participer Ă la discussion. Les rĂ©alisateurs seront traduits du portugais vers le français par les soins dâEstela Basso. Nous la remercions, ainsi que Marco Dutra et Caetano Gotardo pour avoir acceptĂ© lâinvitation.
Au grand prazer de vous retrouver pour cette sĂ©ance inaugurale de 2019 â 2020,
LâĂ©quipe de CrĂ©ation contemporaine dans le CĂŽne Sud, Ignacio Albornoz (UniversitĂ© Paris 8, EDESTA, ESTCA), Claire Allouche (UniversitĂ© Paris 8, EDESTA, ESTCA), Leslie Cassagne (UniversitĂ© Paris 8, EDESTA, ScĂšnes du monde), CĂ©lia JĂ©supret (UniversitĂ© Lyon 2, ED3LA, Passages), Baptiste Mongis (IHEAL).