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Les états du cinéma, Séminaire doctoral
Dirigé par Dominique Willoughby
Cinéma religieux des premiers temps
« Un cinéma qui fascine, le rôle du corps et des sens dans le dispositif de réception du cinéma religieux des premiers temps » par Ferdinando Gizzi (Università di Firenze) et Céline Pluquet (ESTCA, Paris 8)
Mêlés à la dimension extraordinaire et nouvelle du spectacle cinématographique, les “scènes religieuses” du cinéma des premiers temps peuvent prendre une dimension miraculeuse provoquant surprise et étonnement du public. Inversement, cette réappropriation de l’iconographie religieuse par le cinématographe exploite la notion de plan comme tableau vivant dont l’alternance entre fixité et mouvement parviendrait à mettre le spectateur dans un état de contemplation.
Une première intervention analysera les inspirations iconographiques du Christ marchant sur les eaux réalisé par Méliès en 1899 (repris par Pathé comme tableau de sa Passion en 1902 et 1907). Elle permettra de replacer ce film dans l’évolution du traitement artistique du thème (c’est-à-dire, du traitement que ce même thème reçoit dans les arts figuratifs officiels, comme la peinture, la sculpture, etc.) entre la seconde moitié et la fin du XIXe siècle. Ce sera également l’occasion de retrouver les racines de sa conception en trompe-l’oeil, haptique et frontale, s’adressant directement au spectateur en essayant littéralement d’en incorporer l’acte de vision, dans les mouvements les plus populaires de la culture visuelle de fin de siècle.
Ensuite, une étude d’une partition composée par Charles Quef en 1907 spécialement pour accompagner le film La Vie de Jésus en 40 tableaux produit par Pathé la même année permettra de voir en quoi la dimension sonore de la projection participerait à la fois à l’expérience miraculeuse du spectacle cinématographique en réutilisant les codes esthétiques de l’accompagnement musical religieux mais aussi servirait d’outil permettant “un retour à la raison” du spectateur une fois le miracle passé.
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« La lettre à Serge Daney » de Gilles Deleuze : les trois âges de l’imageavec Dork Zabunyan (Université Paris 8) / Discussion avec Ophir Lévy (Université Paris 8) |
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Il s’agira de rebondir sur la périodisation esquissée par Deleuze dans sa « lettre à Serge Daney », qui distingue trois âges de l’image. Les deux premiers sont traités en profondeur dans L’Image- mouvement et L’Image-temps, mais le troisième – où le cinéma affronte toujours davantage d’autres types d’images animées, dont celles de la télévision – est surtout investie dans la « lettre », et un peu, mais à peine, à la toute fin de L’Image-temps. Cela nous permettrait de rejouer certaines réflexions sur l’impureté du cinéma, et de les investir à partir du cinéma italien (Fellini, Moretti, mais aussi Lina Wertmüller), pour ensuite étudier comment ce nouveau « régime d’historicité » qui apparaît là-bas dans ces années-là permet d’entrer, ou du moins de penser ce troisième âge dont parle Deleuze.

LES ÉTATS DU CINÉMA, SÉMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
Elcio Basilio (Université Anhembi Morumbi, São Paulo) : « Des spectres chez Garrel »
Les derniers films de Philippe Garrel sont marqués par une mélancolie angoissante, souvent matérialisée en spectres, parfois dans les rêves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. À partir d’extraits de Les amants réguliers (2005) et La frontière de l’aube (2008), on discutera l’influence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport à l’amour et au suicide. On verra aussi comment l’onirisme dans Le révélateur (1968) est repris et intégré dans un contexte narratif.
Valerie Jottreau (ESTCA, Université Paris 8) : « La mesure du silence dans le premier cinéma de Philippe Garrel (1966-1979) »
En 1967, dans un texte majeur « L’esthétique du silence », Susan Sontag (1933-2004) perçoit dans le silence étendu au sein des pratiques artistiques « modernes », une forme paradoxale de requalification et de sacralisation de l’art, où celui-ci s’affirme contre l’histoire. C’est dans ce contexte de mobilisation de l’autorité du silence et de sa reconnaissance comme forme limite, que Philippe Garrel crée « son premier cinéma » dès 1966. Nous nous proposons de suivre « La mesure du silence » qui nous conduit des films de crise des années soixante à l’expérience sensorielle, extatique et attentionnée des années soixante-dix, jusqu’au blanc silence du souvenir défaillant mais dont l’efficace irriguera toutes les variations à venir.
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SÉMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Tales of Sound and Fury signifying… Something, or the Elephant of Melodrama
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LES ÉTATS DU CINÉMA, SÉMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Les films du retour : une poétique documentaire dans le Chili de l’autoritarisme [1983 – 1989] » par Ignacio Albornoz (doctorant Université Paris 8, ESTCA)
Les traumatismes liés aux spoliations et crimes de la dictature (1973 – 1989) se manifestent dans le cinéma documentaire chilien selon au moins trois modalités. La première d’entre elles concerne, à grands traits, les films réalisés entre 1983, année de la restructuration des forces partisanes et des premières lueurs d’une mobilisation antidictatoriale organisée (Dabène, 180), et 1989, année du retour à la démocratie.
Frôlant parfois les codes du reportage télévisé et du cinéma direct, les films de cette catégorie cherchent à « montrer des réalités ayant été cachées pendant des années », selon les mots d’Andrés Racz, réalisateur de Douce Patrie (1983). Que ce soit en montrant les affrontements des manifestants avec les forces de l’ordre ou tout simplement en enregistrant les témoignages des principaux leaders des mouvements partisans, dans ces films il s’agit, par conséquent, d’enregistrer in situ, sur le vif, les actions et les paroles des protagonistes d’une résistance qui émerge et commence à prendre forme sur la scène publique.
Ces objets filmiques imposent enfin la question de leur interprétation. Comment approcher en effet ces films hybrides, quelque peu bétonnés et fonctionnels dans leur forme ? Quelle séquence, scène ou plan faut-il en isoler pour la description ? La présente communication cherchera à donner réponse à ces questionnements, prenant appui sur des éléments para-filmiques (titres, entretiens), filmiques et contextuels (circuits de diffusion).
« Des spectres chez Garrel » par Elcio Basilio (doctorant Université Anhembi Morumbi, Sao Paulo)
Les derniers films de Philippe Garrel sont marqués par une mélancolie angoissante, souvent matérialisée en spectres, parfois dans les rêves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. À partir d’extraits de Les amants réguliers (2005) et La frontière de l’aube (2008), on discutera l’influence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport à l’amour et au suicide. On verra aussi comment l’onirisme dans Le révélateur (1968) est repris et intégré dans un contexte narratif.
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