Soirée de projection – Carte Blanche à Emmanuel LeFrant
Colloque organisé en partenariat avec le Collège des Bernardins, le RIRRA21 (Université Paul Valery Montpellier 3) et l’ESTCA (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis).
À l’occasion du centenaire d’André Bazin, conçu en regard de la programmation de films de la Cinémathèque Française, en accordant une large place à la parole critique, aux jeunes chercheurs comme à la recherche internationale, ce colloque rend hommage aussi bien au rayonnement de la pensée bazinienne qu’à la puissance de sa cinéphilie.
Programme de la matinée :
9h45 : conférence de Marco Grosoli (Habib University, Karachi) : Les mythes avec ou sans l’enfance. Bazin passeur entre photogénie et critique de l’idéologie
11h15 : table ronde : Les Bazin, aujourd’hui, animée par Marc Cerisuelo (Université Paris Est)
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Nous avons le plaisir de vous annoncer une rencontre autour de l’ouvrage collectif dirigé par Christa Blümlinger et Mathias Lavin, Geste filmé, Gestes filmiques, paru en août 2018, aux éditions Mimésis.
En présence des deux directeurs de la publication et de plusieurs contributeurs, le débat sera animé par Dork Zabunyan et Damien Marguet, le mardi 18 décembre, à l’INHA, salle Walter Benjamin, de 16h à 18h.
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« Approches du mouvement dans les films de Marie Menken : entre caméra somatique et cinéma poétique », par Bárbara Janicas (doctorante ESTCA, Paris 8) et Stéphanie Herfeld (chercheuse, Paris-Ouest-Nanterre).
Dans les films que Marie Menken réalisa caméra à bout de bras, en investissant son regard et son corps dans une exploration jouissive du monde, nous avons affaire à des images abstraites qui, par leur caractère de mobilité et spontanéité, créent des véritables poèmes visuels et rythmiques suscitant des expériences du mouvement proches de la danse. En privilégiant la dimension somatique et matérielle du travail de Menken, cette séance propose d’aborder ses films comme le domaine d’expérimentation d’un autre cinéma poétique au sein de l’avant-garde américaine, anticipant également certaines pratiques de la ciné-danse qui émergea en tant que genre filmique entre les années 1940 et 1970.
Intervention de Bárbara Janicas : Cette communication propose d’aborder le cinéma de Marie Menken, souvent rapproché de la peinture et parfois aussi de la danse, comme le domaine d’affirmation d’un autre cinéma poétique « matérialiste » au sein de l’avant-garde américaine des années 1940-1970. En privilégiant la dimension expérientielle et matérielle de son travail avec le support filmique, nous allons montrer que la poésie des films de Menken tient moins au modèle lyrique célébré à l’époque par Maya Deren, qu’à l’idée du « ciné-poème » véhiculée par les avant-gardes des années 1920. En nous appuyant sur les témoignages de Stan Brakhage et Jonas Mekas, qui furent les premiers à louer la capacité de Menken à traduire la réalité filmée en « poésie d’images vibrantes de mouvement », nous allons essayer de montrer comment sa pratique filmique expérimentale invite à l’expérience somatique d’une forme d’expression poétique des objets, de la lumière, et du corps-mobile invisible derrière l’appareil.
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« La lettre à Serge Daney » de Gilles Deleuze : les trois âges de l’imageavec Dork Zabunyan (Université Paris 8) / Discussion avec Ophir Lévy (Université Paris 8) |
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Il s’agira de rebondir sur la périodisation esquissée par Deleuze dans sa « lettre à Serge Daney », qui distingue trois âges de l’image. Les deux premiers sont traités en profondeur dans L’Image- mouvement et L’Image-temps, mais le troisième – où le cinéma affronte toujours davantage d’autres types d’images animées, dont celles de la télévision – est surtout investie dans la « lettre », et un peu, mais à peine, à la toute fin de L’Image-temps. Cela nous permettrait de rejouer certaines réflexions sur l’impureté du cinéma, et de les investir à partir du cinéma italien (Fellini, Moretti, mais aussi Lina Wertmüller), pour ensuite étudier comment ce nouveau « régime d’historicité » qui apparaît là-bas dans ces années-là permet d’entrer, ou du moins de penser ce troisième âge dont parle Deleuze.
La Librairie du Cinéma du Panthéon et la collection Le Parti pris du cinéma (Éditions L’Harmattan) ont le plaisir de vous inviter à une soirée de présentation et de signature de l’ouvrage de Suzanne Liandrat-Guigues PARIS 1900 de Nicole Vedrès (1947) Kaléidoscope des jours.
Cette soirée sera l’occasion d’un échange entre Suzanne Liandrat-Guigues et Bernard Eisenschitz autour de Nicole Vedrès, chroniqueuse, essayiste et réalisatrice.
Elle aura lieu le jeudi 24 janvier 2019 à partir de 18h30 à La Librairie du Cinéma du Panthéon, 15 rue Victor Cousin 75005 Paris.
Conçue comme un dialogue entre chercheurs et professionnels du cinéma, cette journée d’études entend questionner les politiques du cinéma menées par les collectivités territoriales. Tout en considérant le panorama d’ensemble, il s’agira d’essayer de cerner les spécificités, et différences, à la lumière d’études de cas territoriales. Depuis le début des années 2000, les collectivités territoriales ont développé, et renforcé, leurs politiques du cinéma (et plus largement de l’audiovisuel). Ce phénomène, qui repose sur un certain nombre d’objectifs communs, se caractérise aussi par une diversité de choix, de moyens et de mises en application.
Par ailleurs, à une heure de grands redécoupages administratifs et dans un contexte budgétaire contraint, le devenir de ces politiques locales du cinéma mérite d’être interrogé. Comment, dans ce contexte, les projets de cinéma doivent-ils se réinventer ?
Emmanuelle André (Université Paris 7, Cerilac) et Christa Blümlinger (Université Paris 8, ESTCA) annoncent pour mercredi 30 janvier à 10h30 une conférence et un débat avec Jihoon Kim, Professeur associé à l’Université Chung-ang (Corée du Sud), autour de son livre Between Film, Video, and the Digital: Hybrid Moving Images in the Post-media Age.
La conférence sera en anglais, le débat en français et en anglais.
L’ouvrage collectif Jean-Claude Biette, appunti et contrappunti (dir. P. Eugène, H. Joubert-Laurencin, P. Fauvel, Éd. De L’incidence, 2018), qui sera présenté à cette séance, s’attache à la figure d’un cinéaste et écrivain de cinéma discret et peu connu, aux apports esthétiques et théoriques pourtant inestimables.
Ami de Serge Daney et membre fondateur de la revue Trafic (dont il a trouvé le titre), traducteur et assistant de Pasolini, proche de la maison de production Diagonale fondée par Paul Vecchiali, Jean-Claude Biette fut aussi l’un des plus attentifs à donner à l’histoire du cinéma une existence de plain-pied, inventant pour ce faire un mode de lecture et d’écriture des films singulier, labyrinthique et joueur, faisant la part belle aux mécanismes de l’inconscient, à la fascination et aux désirs cinéphiliques éprouvés en premier lieu devant le cinéma classique.
Cette séance sera l’occasion pour Pierre Eugène et Marcos Uzal, contributeurs de l’ouvrage, d’aborder les œuvres de Jean-Claude Biette et la pérennité stimulante de leurs apports aujourd’hui.
« Les archives du cinéma d’Abel Gance »
La restauration de films monumentaux : Étude des restaurations de La Roue d’Abel Gance, par Rémi Llorens (Master 2 valorisation des patrimoines cinématographiques, Université Saint-Denis-Vincennes – Paris 8)
Abel Gance, cinéaste prolifique et novateur, réalise dans les années 1920 des œuvres aussi grandioses que complexes telles que La Roue ou Napoléon. Ces deux œuvres ont connu de nombreuses versions et restaurations : pour La Roue pas moins de quatre restaurations et reconstructions ont été effectuées jusqu’à nos jours. Cette étude se penche sur les pratiques des restaurateurs de films à versions multiples au travers du cas d’un film monument en cours de restauration par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé sous la direction de François Ede et en collaboration avec la Cinémathèque suisse et la Cinémathèque française.
Inventer l’œuvre par l’archive : le cas d’Abel Gance, par Elodie Tamayo (doctorante en cinéma, IRCAV, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3)
L’œuvre manifeste du cinéaste Abel Gance est redoublée d’une formidable part latente, constituée par ses projets inachevés et non-réalisés, scellés dans ses archives. Celles-ci constituent un ouvroir et un miroir de l’œuvre, une extension où Gance se met en scène en tant qu’auteur. La poétique de Gance est-elle à inventer (au sens herméneutique et archéologique du terme) par l’archive?
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Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
La filmographie d’Avi Mograbi se forge à partir d’une douloureuse actualité israélienne lacérée de traces, de stigmates du passé sanglant. A chaque film, le cinéaste plonge dans le présent impétueux de son pays qu’il traite comme une urgence. Loin d’être un espace d’explosion désintéressée, les films de Mograbi sont un lieu de réflexion permanente autant sur la société israélienne que sur le cinéma. Je m’intéresserai particulière à son film de 2001, Août, avant l’explosion dans lequel le cinéaste s’adresse au spectateur en lui confiant son projet : filmer tous les jours du mois d’août le quotidien de ses compatriotes israéliens. Il s’agira d’analyser comment ces images du présent en crise dévoilent les différentes strates du dispositif cinématographique, en exhibent les coutures afin de le transformer en lieu de résistance politique.
Tamara Erde est diplômée de Bezalel Academy à Jerusalem, et du Fresnoy, la réalisatrice et artiste franco-israélienne Tamara Erde explore différents médiums: réalisatrice de documentaires et de fictions, elle crée également des performances de danse et des installations vidéo. Ses œuvres sont présentées dans les plus grands festivals internationaux. Ses films documentaires This is my land et le récent Looking for Zion interrogent le conflit israélo-paléstinien à travers le prisme de l’enseignement de l’histoire dans les écoles israéliennes et palestinienne ou de sa propre histoire familiale.
Comment le cinéma peut-il être aussi agile dans le récit alors que « le monde lui colle aux pieds », se demande Albert Laffay? Pour le grand angliciste, ancien élève d’Alain et premier critique cinématographique des Temps Modernes, le cinéma fait mieux que rivaliser avec l’idéalité du langage dans l’ordre de la fiction, il ne doit son aisance apparente qu’à des données non-imagières : la pluralité des photogrammes qui engendre le mouvement, celle des plans organisée par le montage, la faculté de bouleverser l’ordre et la continuité, la possibilité de produire la simultanéité, ce qui le rapproche de ce fait de la musique en rompant avec le caractère séquentiel de la lecture. A ces données immanentes, Laffay ajoute une idée : celle d’un « grand imagier », « structure sans images » située au coeur du film ; non anthropomorphique, irréductible à l’auteur, au narrateur et à toute personnalisation, ce « montreur d’images », « maître de cérémonie » ou encore « commentateur anonyme », cette main qui tourne les pages d’un livre d’images fait que le film nous parle en se montrant tout au long de son défilement. Précurseur de la narratologie filmique, Laffay anticipe également sur des conquêtes plus contemporaines : son insistance sur le fait que le cinéma nous montre des images rencontre l’intuition d’un Serge Daney qui tient que le cinéma n’est pas une technique d’exposition des images mais « un acte de montrer ».
Telle est la position du problème. Mais cela ne vaudrait pas une heure de peine si une telle acuité n’était soutenue par un style étincelant, clair et subtil, une langue « disante » dont on ne trouve que très rarement l’équivalent dans la critique cinématographique (on songe à André Bazin et à Claude Ollier) et plus surement dans la « critique des maîtres » en littérature (on pense à Julien Gracq). La tension de la langue a conduit à une forme de rimbaldisme : Laffay n’écrivit que quatre ans sur le cinéma, à la haute époque de l’après-guerre, puis retourna à sa khâgne du lycée Louis-le-Grand et à Keats dont il fut le traducteur. Nous nous interrogerons sur ce météore à partir de ses textes rassemblés chez Masson en 1964 sous le titre de Logique du cinéma (le livre attend depuis un demi-siècle une nouvelle édition…).
Marc Cerisuelo est professeur à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
Ce mercredi 20 février à 18h30 en salle A1 181 (bâtiment A), Paris 8 accueille le ciné-club du Festival Ciné-Palestine. À l’occasion de la projection de son film La mémoire fertile, Michel Khleifi nous fera l’honneur de sa présence. La séance sera présentée et animée par Raba Hammo.
« L’écriture en atelier au cœur des enjeux artistiques et économiques de la production de séries américaines », par Sophie Goudjil (ESTCA, Paris 8).
Dans cette communication, nous proposons d’étudier l’influence de l’organisation de la writing room des séries télévisées états-unienne sur leur forme esthétique. L’exposé sera suivi d’une discussion avec Joël Augros (PR, Université Bordeaux-Montaigne).
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Nous vous donnons rendez-vous le jeudi 14 mars à 18h pour rendre hommage ou découvrir l’œuvre de Claire Mercier, scénariste, réalisatrice et enseignante-chercheuse au Département Cinéma, récemment disparue.
Marion Charroppin (doctorante ESTCA, Paris 8) : La boucle animée, du jouet optique au Gif
Le projet de cette thèse est de relier l’analyse esthétique des boucles continues issues des jouets optiques à celle d’images animées ultérieures telles que le Gif. Apparu en 1983, le Gif ou « graphic interchange format » désignait à l’origine un format d’image numérique fixe destinée à internet. À partir de 1996 où apparaît un Gif représentant un bébé qui danse, ce format correspond à une image animée selon une brève séquence qui se répète à l’infini. À l’ère de la communication numérique, les Gif sont surtout présents sur les réseaux sociaux et les smartphones, s’intégrant aux discussions comme un nouvel élément de ponctuation. Dans le cas d’une boucle continue, la première et la dernière phase de l’action se confondent, effaçant le début et la fin. Dans ce cas, le Gif est une forme d’image animée de tendance anarrative, qui remet en question la classique conception linéaire du temps de l’image animée cinématographique. Il nous semble intéressant de questionner la place que peut avoir cet objet anarratif dans une conversation virtuelle sur les réseaux sociaux.
Il semblerait que le Gif animé en boucle continue soit une entité graphique qui exprime de l’affect plutôt qu’il ne raconte une histoire. Les représentations culturelles qu’il réemploie sont choisies pour leur pouvoir expressif. Le Gif peut être composée de plusieurs petites actions mais son ensemble est conçu pour provoquer une émotion simple : rire, peur, dégoût, excitation sexuelle. On rencontre ce schéma anarratif avant l’ère du cinéma narratif classique, à travers certains jouets optiques du XIXe siècle (phénakistiscope, zootrope,praxinoscope) qui présentent des animations en boucle continue composant le même genre d’« unité expressive » que le Gif.
Au cours de ce travail, nous questionnerons les modalités d’expression de la boucle animée,son évolution dans le temps, ainsi que la réception de ces images, en comparant les boucles animées du « précinéma » et celles du postcinéma d’un point de vue scénaristique, stylistique et de leur technique d’animation. Nous nous demanderons comment, du XIXe siècle à nos jours, la consommation spécifique des images animées en boucle a impacté le ressenti des formes, des couleurs et du mouvement chez le spectateur. L’expression cyclique d’un motif entraînant une consommation des images de l’ordre de « l’attraction», nous verrons en quoi les boucles continues des Gif participent à faire de l’ère numérique une ère attractionnelle en rupture avec le schéma narratif de l’ère cinématographique.
Stefano Darchino (doctorant ESTCA, Paris 8) : Pour l’histoire de la création d’un genre cinématographique
En s’appuyant sur les concepts de Tzvetan Todorov, de Jean-Louis Leutrat et de Janet Staiger (entre autres), une approche historique et « matérialiste » à l’égard des genres cinématographiques sera proposée : ils n’existent qu’à partir du moment où ils sont nommés. Dans ce processus de création, un rôle fondamental est souvent joué par les critiques de cinéma, dont les textes publiés participent à la diffusion du genre : par exemple, on sait que le « film noir » a été forgé par la critique cinématographique française. L’étude de cas qui sera employée correspond au genre italien du « cinema demenziale » (cinéma démentiel), né au début des années quatre-vingt à partir de la réception critique de quelques films comiques américains venant de sortir en salles : 1941 (de Steven Spielberg, 1979), Y a-t-il un pilote dans l’avion ? (Airplane!, de Jim Abrahams, David Zucker & Jerry Zucker, 1980) et The Blues Brothers (de John Landis, 1980).
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Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Comment reconstituer un régime d’historicité à partir du cinéma ? Cette étude de cas proposera une réponse partielle à cette question, à l’aide d’un groupe d’œuvres hongroises produites autour du changement de régime (principalement les films de Tarr Béla, Fehér György, Janisch Attila, Szász János et Szabó Ildikó). L’accent sera mis sur la façon dont l’analyse de la poétique des films peut soutenir l’exploration des relations affectives au temps entretenues par la société artistique d’alors. Ces relations se déclineront autour de thématiques temporelles comme la nostalgie, le désenchantement, l’attente, le pessimisme, la passivité ou encore la résignation, témoins de la complexité des va-et-vient entre passé, présent et futur au sein d’une expérience complexe de crise du temps.
Mario Adobati (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle) sera en discussion avec Sylvie Rollet (Professeure des universités Émérite en Études cinématographiques, Université de Poitiers, membre de l’IRCAV) et avec Damien Marguet (Université Paris 8) – sous réserve.
La rencontre avec Mariano Llinás (Balnearios, Historias Extraordinarias, La Flor), sera construite autour de la projection d’extraits de films et de questions que nous n’avons (encore) jamais osé lui poser. Nous nous intéresserons notamment à la singularité de ses films dans le contexte du cinéma contemporain en lien avec la production El Pampero Cine, aux jeux de références artistiques et littéraires rioplatenses et européennes dans son œuvre, à sa collaboration au cinéma argentin en tant que scénariste (avec Hugo Santiago et Santiago Mitre notamment) ainsi qu’à la fabrication au long cours de La Flor, son dernier long métrage d’une durée de 14 heures et tourné pendant dix ans, sorti en salles en France le 6 mars* (présenté notamment au Festival de Locarno, au TIFF et grand victorieux du BAFICI en 2018).
La séance du séminaire sera suivie de la projection du premier long métrage de Mariano Llinás, Balnearios (2002) au cinéma Les 3 Luxembourg à 20h30, dans le cadre de ¡Cine argentino! Rencontres de cinéma argentin à Paris et d’un partenariat avec le Festival Cinélatino Rencontres de Toulouse. Le film sera suivi d’un échange avec Mariano Llinás et Fernando Ganzo, co-rédacteur en chef de So Film et auteur du texte « El Pampero à l’heure de La flor » dans le numéro 109 de la revue Trafic.
Vous retrouverez toutes les informations de la séance ici : https://www.facebook.com/events/2600436256664065/
Séance réalisée dans le cadre du séminaire doctoral interdisciplinaire et interuniversitaire “Penser la création contemporaine dans le Cône Sud”, organisé par Ignacio Albornoz (Université Paris 8, EDESTA, ESTCA), Claire Allouche (Université Paris 8, EDESTA, ESTCA), Leslie Cassagne (Université Paris 8, EDESTA, Scènes du monde), Célia Jésupret (Université Lyon 2, ED3LA, Passages), Baptiste Mongis (IHEAL).
La publication récente des Écrits complets d’André Bazin aux éditions Macula (2681 textes rendus publics, pour la plupart une seule fois dans un journal ou une revue, entre décembre 1942 et décembre 1958, suivis de 19 Varia isolés et d’une centaine de pages de variantes ou d’inédits contenus dans les 11 volumes posthumes de l’auteur publiés entre 1958 et aujourd’hui) remet en circulation la pensée de Bazin sur le cinéma. Comme ses idées étaient déjà largement diffusées dans le monde à partir d’une petite sélection connue de bons textes élus par lui ou par ses éditeurs posthumes (un sur dix environ au total), qu’est-ce que cela change – ou plutôt qu’est-ce que « ça » change, si l’on considère que des textes choisis sont le résultat d’un « surmoi » ?
En relisant de près quelques textes oubliés ou retrouvés, pour passer du détail à l’œuvre entière et retour (« Et Clic ! Zirkel im verstehen », comme dit Madame Maggi dans Salò ou les 120 Journées de Sodome, et aussi Pier Paolo Pasolini plus calmement, qui lisait Leo Spitzer en théoricien de la relation critique), je ne chercherai pas à quadriller la bonne ou la mauvaise parole de Bazin ou sur Bazin (à bas le moralisme !), mais seulement d’imaginer les prémices une histoire rapprochée de sa critique ou : « Que signifie se rapprocher d’une œuvre ? ».
Hervé Joubert-Laurencin est professeur à l’Université Paris-Nanterre.
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Ni cinéaste, ni écrivain, le scénariste de cinéma travaille dans l’ombre, la plupart du temps en collaboration avec les metteurs en scène. Il est le premier témoin de la naissance des films, et les accompagne parfois jusqu’au montage final.
Sur la base d’un questionnaire auxquels ont répondu plus d’une soixantaine de professionnels, les scénaristes de cinéma associés décrivent une profession peu connue, mais passionnante. Ils évoquent les difficultés du métier, mais aussi les spécificités de leurs savoir-faire, loin des modèles télévisuels et des formatages en tout genre.
Divisé en six chapitres, le livre aborde de nombreuses questions, qui vont du statut social de l’auteur à l’invisibilité publique du scénariste de cinéma. Peut-on vivre du métier de scénariste ? Comment trouve-t-on du travail ? Les scénaristes sont-ils bien lus ? Comment travaille-t-on avec un cinéaste ? Que faut-il penser des résidences ? Et tout simplement : À quoi sert un scénariste ?
Chaque chapitre a été pris en charge par un ou plusieurs scénaristes de cinéma. Les styles diffèrent, mais témoignent tous du plaisir d’écrire et de transmettre la passion du métier. L’intégration de nombreux témoignages contribue à faire de ce texte un véritable autoportrait de groupe.
Le livre s’adresse à tous ceux que le cinéma intéresse : professionnels, enseignants, étudiants, mais également cinéphiles. Pédagogique, documenté, incarné, traversé par un évident plaisir d’écrire, il se lit aisément et met en lumière un métier du cinéma mal connu, même de la profession.
La signature-rencontre aura lieu à la libraire du MK2 Quai de Loire, le vendredi 29 mars à 19h.
A l’ère de la super-reproductibilité technique, certaines œuvres ont le pouvoir de traverser les océans : combien de films, textes, et morceaux de musique passent-ils ainsi de regards en oreilles, transitant par des réseaux officiels ou pirates ? Mais qu’en est-il pour la danse ? Alors même que la création en danse contemporaine est particulièrement foisonnante en Argentine, ce sont très peu de pièces qui arrivent finalement jusqu’en Europe. Par ailleurs, limiter ce champ d’expérimentation aux objets produits semble bien réducteur au regard de la multiplicité de pratiques dansées que l’on peut rencontrer sur ces terres…
Nous vous invitons donc à une plongée dans le monde de la danse indépendante de la capitale argentine : qui sont les danseurs et les chorégraphes qui animent ce microcosme dynamique, pour quelles œuvres et quelles pratiques, à travers quels corps et quels imaginaires, dans quel type de travail, quelles conditions de production ? Pour traverser ces questions, nous dialoguerons avec Caterina Mora, chorégraphe, performeuse et chercheuse argentine vivant actuellement Belgique. Nous aborderons les paradoxes et les espoirs et de la danse indépendante portègne, puis elle nous invitera à entrer dans son actuel processus de recherche-création, autour de l’imaginaire de la communauté latine en Europe. Elle nous présentera « 18 minutes of a poor cheap bastard lecture performance”, proposée il y a peu au Kanal Pompidou à Bruxelles.
Elcio Basilio (Université Anhembi Morumbi, São Paulo) : « Des spectres chez Garrel »
Les derniers films de Philippe Garrel sont marqués par une mélancolie angoissante, souvent matérialisée en spectres, parfois dans les rêves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. À partir d’extraits de Les amants réguliers (2005) et La frontière de l’aube (2008), on discutera l’influence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport à l’amour et au suicide. On verra aussi comment l’onirisme dans Le révélateur (1968) est repris et intégré dans un contexte narratif.
Valerie Jottreau (ESTCA, Université Paris 8) : « La mesure du silence dans le premier cinéma de Philippe Garrel (1966-1979) »
En 1967, dans un texte majeur « L’esthétique du silence », Susan Sontag (1933-2004) perçoit dans le silence étendu au sein des pratiques artistiques « modernes », une forme paradoxale de requalification et de sacralisation de l’art, où celui-ci s’affirme contre l’histoire. C’est dans ce contexte de mobilisation de l’autorité du silence et de sa reconnaissance comme forme limite, que Philippe Garrel crée « son premier cinéma » dès 1966. Nous nous proposons de suivre « La mesure du silence » qui nous conduit des films de crise des années soixante à l’expérience sensorielle, extatique et attentionnée des années soixante-dix, jusqu’au blanc silence du souvenir défaillant mais dont l’efficace irriguera toutes les variations à venir.
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Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Interroger l’expérimentation esthétique dans le cinéma polonais, notamment dans la période du milieu des années 1950 au début des années 1980, cela revient à repenser trois gestes historiographiques distincts : interroger ce que nous appelons « cinéma expérimental » ; mettre en crise le récit officiel de l’histoire du cinéma polonais ; repenser les relations entre le cinéma et l’Histoire. Pour ce faire, nous allons traverser plusieurs ensembles de films en nous intéressant aux implications ou aux retombées politiques des inventions formelles : le documentaire de création, le cinéma d’animation et le cinéma d’artiste, et les passerelles ou les points de contact qui les relient. Ce panorama de la production « expérimentale » polonaise nous permettra de comprendre comment, loin de se désintéresser de la question historique, le travail de ces cinéastes fort hétérogènes entraîne une reconfiguration critique de la théorie de l’Histoire tout comme de ses enjeux subjectifs.
En présence du réalisateur et de l’équipe de BAC Films.
Suivi d’un débat animé par Céline Gailleurd et Nicolas Droin.
Synopsis : « Du Paris de l’après-Charlie à l’élection présidentielle de 2017, une traversée nocturne aux côtés d’une jeunesse qui ne dort pas : leurs rêves, leurs cauchemars, l’ivresse, la douceur, l’ennui, les larmes, la teuf, le taf, les terrasses, les vitrines, les pavés, les parents, le désir, l’avenir, l’amnésie, 2015, 2016, 2017 : L’Époque. »
Séance ouverte à tous. Attention, au-delà de 18h30 il ne sera plus possible de rentrer dans la salle pour ne pas perturber la rencontre.
Auteur et metteur en scène de plus d’une dizaine de pièces, représentant de la deuxième génération de théâtre indépendant en Uruguay, Sergio Blanco nous parlera de son travail théâtral, principalement centré sur le mythe et l’autofiction – « un moyen de rendre l’Uruguay un peu plus narcissique » – développé dans des pièces comme Tebas Land, La Ira de Narciso ou El Bramido de Düsseldorf dont nous visionnerons des images.
Installé à Paris depuis de nombreuses années, Sergio Blanco nous parlera aussi de la façon dont il travaille entre deux continents (l’Amérique du Sud et l’Europe) et de la façon dont le théâtre uruguayen cherche à s’intégrer dans des circuits internationaux par le biais de certaines plateformes telles que COMPLOT, un collectif de metteurs en scène dont il fait partie avec Gabriel Calderón, Martin Inthamoussú et Mariana Percovich.
La rencontre aura lieu en français.
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Avec Michelangelo Antonioni, Zoe Beloff, Andrea Cera, The Fantom Man, Harun Farocki, Chloé Galibert-Laîné, Watch Dogs 2, Joanna Grudzinska, Elem Klimov, Kevin B. Lee, Max Neuhaus, Peter Snowdon.
Notion souvent dévalorisée, la distraction renvoie autant à certaines modalités de l’attention (flottante, périphérique, mobile, changeante…) qu’aux productions esthétiques associées à la culture de masse. En relation avec les séminaires de recherche qui ont présidé à son élaboration, cette exposition souhaite mettre en perspective la double acception recouverte par cette notion pour proposer aux visiteurs une expérience d’attention distraite à partir des œuvres et documents qu’elle réunit.
L’exposition aura lieu du 3 mai au 24 mai 2019.
En collaboration avec Université de Paris 8, EnsAD, Ecole Universitaire de Recherche ArTeC, ESTCA
Dans le cadre du projet « Politiques de la distraction ».
« Desktop films: le remploi de la vidéo amateur à l’ère post-Internet » par Gala Hernández López (doctorante ESTCA)
Les desktop films sont des films construits à partir du recyclage de vidéos amateurs trouvées sur l’hyperarchive de la vidéosphère: Internet, les réseaux sociaux et les app mobiles. À partir d’un montage dialectique dotant les vidéos d’un hors-champ, les desktop films réalisent une re-signification des images-source, une réflexion sur les rapports entre macrohistoire (mémoire collective) et microhistoire (mémoire individuelle), une archéologie de l’impensé de notre temps et tentent un diagnostic des symptômes épidémiques de notre époque. Ils nous interrogent aussi sur notre relation à la production d’images.
« Figures – thèmes – dispositifs » par Chaghig Arzoumanian (doctorante ESTCA)
Lors de ma présentation du 7 mai, je vous ferai part du travail que j’ai développé durant ma résidence à la Fondation Camargo avec les chercheurs Anais Farine et Assaf Dahdah. http://camargofoundation.org/fr/programmes/programmes-en-partenariat/labexmed/2019/beyrouth-en-images/
Le projet Beirut Stills, est un travail de collecte de films libanais réalisés depuis les années 1970, il a pour premier objectif l’élaboration d’un film constitué de montage d’extraits issus de la cinématographie libanaise. En laissant la parole aux images et à la bande sonore ce projet ira d’abord dans le sens d’un travail de remontage de séquences présentant larécurrence de certains paysages, motifs et ambiances beyrouthins.
Ce travail de montage de récurrences, de motifs qui reviennent de manière systématique (tels que les panoramiques, l’entrée dans Beyrouth, les check-points, les manifestations ou encore la vie nocturne par exemple) nous donne la possibilité d’une nouvelle perspective porté sur ces films et d’une nouvelle analyse du choix des réalisateurs: les lieux qu’ils investissent, les sujets qu’ils traitent; qu’est ce qui les unis, ce qui les traverse etc. Nous cherchons à travers ce projet à articuler les questions relatives à la ville dans le cinéma à celles du cinéma dans la ville, de lier les questions des représentations symboliques et à celles des pratiques de l’espace dans Beyrouth. Durant la présentation, je projetterai également un premier remontage du film d’une durée de 25min.
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Nous aurons l’immense plaisir d’accueillir l’artiste tous terrains Till Roeskens, en dialogue avec Camille Bui, enseignante-chercheuse, spécialiste des problématiques spatiales dans le cinéma documentaire. Cette rencontre sera l’occasion de la projection de Grand Ensemble (2017), « plan de situation » réalisé par Till Roeskens entre Clichy-sous-Bois et le Haut-Clichy, œuvre qui partage les récits fabulés d’habitants d’un quartier et, au-delà de la temporalité de la performance, une mémoire imaginative des lieux, sous la forme d’un « film trace ». Cette séance sera également l’occasion de revenir plus globalement sur la démarche de Till Roeskens et sur ses projets de création multiplement situés (le programme vous sera distribué au début la séance).
GRAND ENSEMBLE, 2017, 1h25, couleur, numérique.
« Film-trace d’une après-midi de conte documentaire sur une place publique au fond des banlieues, en lisière des forêts, entre Clichy-sous-Bois et Montfermeil, à peu près au milieu du monde : ça aurait pu s’appeler Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps, si le titre n’était pas déjà pris. Assez courte unité qui embrasse ici une soixantaine d’années, ayant vu la naissance, le déclin, l’abandon, puis la démolition-reconstruction quasi complète d’un Grand Ensemble parmi les plus stigmatisés du pays. Racontée à l’aide d’une grande maquette bricolée, cette chronique-épopée emprunte les chemins et les mots d’Ali, Odette, Pierre, Boubaker, Mousba, Malika, Nabil, Olivier, Mohamed, Georges, Lamya, Gounedi et Dounia, dont les lignes de vies venues de loin se sont croisées ici. » Tels sont les mots de Till Roeskens pour parler du projet de Grand Ensemble. Griot urbain, conteur cinématique, l’artiste fait ici littéralement corps avec les récits d’habitants, plaçant l’oralité comme dynamique nécessaire pour faire émerger des images nouvelles d’un même lieu, à la lisère de la mémoire et de l’imaginaire.
Projection d’extraits d’autres travaux de Till Roeskens choisis par Camille Bui
Till Roeskens est né en Allemagne et vit aujourd’hui à Marseille. S’il serait restrictif de lui attribuer un champ d’action artistique en particulier, l’ensemble de son travail peut néanmoins se retrouver sous la dénomination de « cartographies sensibles ». Depuis le début des années 2000, son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leurs chemins. Il traverse des territoires par la marche et le regard, s’en imprègne. Ce qu’il ramène ensuite de ses explorations, sous différentes formes (livre, film, conférence, conte), est une invitation au regard, un questionnement, une tentative pour s’orienter dans l’infinie complexité du monde. (https://www.ateliersmedicis.fr/le-reseau/acteur/till-roeskens-7495)
Camille Bui est maîtresse de conférence en études cinématographiques à l’université Paris 1 Panthéon – Sorbonne. Elle contribue régulièrement aux Cahiers du Cinéma. Elle est l’auteure de l’ouvrage Cinépratiques de la ville: documentaire et urbanité après Chronique d’un été, paru en 2018 aux Presses Universitaires de Provence et où il est notamment question de Un Archipel (2012) de Marie Bouts et Till Roeskens. Ses recherches portent notamment sur le cinéma documentaire, l’articulation entre le social et l’esthétique, les liens entre théorie et pratique. Elle s’est également formée en photographie.
Journée organisée par les laboratoires de recherche HiCSA et ESTCA des universités Paris 1 et Paris 8 avec le soutien de l’École française d’Athènes.
Selanik, Salonique, Thessalonique est, au tournant des XIXe et XXe siècles, un lieu de vie et de côtoiement de Grecs orthodoxes, Turcs musulmans, Dönme, Serbes, Bulgares, Arméniens grégoriens, Albanais, Tsiganes et, surtout de Juifs sépharades particulièrement nombreux – une mosaïque de communautés dont témoignent, en langue française, les travaux de Meropi Anastassiadou. Or la ville semble entretenir un rapport fusionnel aux images reproductibles fixes et animées. Cette relation que nous postulons intime et particulièrement marquante, nous paraît prégnante durant une longue période de bouleversements politiques, culturels et sociaux couvrant a minima la fin de l’Empire ottoman, l’avènement de l’État grec moderne jusqu’à l’annexion nazie même si l’après-Seconde guerre mondiale (de la guerre civile à la metapoliteusis) mériterait d’être envisagée. Elle doit être rattachée d’office à l’allure cosmopolite de la ville, au devenir de son peuplement multiethnique et à son hellénisation progressive après 1912 puis 1917, mais également aux circulations balkaniques dont Thessalonique constitue encore un pivot au XXe siècle. Ce sont ces points de cristallisation entre une histoire urbaine houleuse et des trajectoires iconiques plurielles que nous souhaitons entreprendre d’interroger dans une approche intermédiale et transpériodique en envisageant différents supports de production, diffusion, réception. Quelles identités visuelles véhicule cette ville transnationale en mutation radicale ? En mobilisant les outils épistémologiques des visual studies, ce champ peu arpenté dans les historiographies grecque, anglosaxonne comme francophone sera à l’ordre du jour lors d’une première journée prospective qui se veut le ballon d’essai d’un projet d’envergure internationale.
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« Les films du retour : une poétique documentaire dans le Chili de l’autoritarisme [1983 – 1989] » par Ignacio Albornoz (doctorant Université Paris 8, ESTCA)
Les traumatismes liés aux spoliations et crimes de la dictature (1973 – 1989) se manifestent dans le cinéma documentaire chilien selon au moins trois modalités. La première d’entre elles concerne, à grands traits, les films réalisés entre 1983, année de la restructuration des forces partisanes et des premières lueurs d’une mobilisation antidictatoriale organisée (Dabène, 180), et 1989, année du retour à la démocratie.
Frôlant parfois les codes du reportage télévisé et du cinéma direct, les films de cette catégorie cherchent à « montrer des réalités ayant été cachées pendant des années », selon les mots d’Andrés Racz, réalisateur de Douce Patrie (1983). Que ce soit en montrant les affrontements des manifestants avec les forces de l’ordre ou tout simplement en enregistrant les témoignages des principaux leaders des mouvements partisans, dans ces films il s’agit, par conséquent, d’enregistrer in situ, sur le vif, les actions et les paroles des protagonistes d’une résistance qui émerge et commence à prendre forme sur la scène publique.
Ces objets filmiques imposent enfin la question de leur interprétation. Comment approcher en effet ces films hybrides, quelque peu bétonnés et fonctionnels dans leur forme ? Quelle séquence, scène ou plan faut-il en isoler pour la description ? La présente communication cherchera à donner réponse à ces questionnements, prenant appui sur des éléments para-filmiques (titres, entretiens), filmiques et contextuels (circuits de diffusion).
« Des spectres chez Garrel » par Elcio Basilio (doctorant Université Anhembi Morumbi, Sao Paulo)
Les derniers films de Philippe Garrel sont marqués par une mélancolie angoissante, souvent matérialisée en spectres, parfois dans les rêves, parfois en apparations fantasmagoriques en plein jour. À partir d’extraits de Les amants réguliers (2005) et La frontière de l’aube (2008), on discutera l’influence de ces visions chez les personnages garreliens en rapport à l’amour et au suicide. On verra aussi comment l’onirisme dans Le révélateur (1968) est repris et intégré dans un contexte narratif.
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L’exposition Arts Lieux (http://cluster93.fr/artslieux
Vous pourrez la voir dès cet après-midi et jusqu’à mardi prochain à la salle de la Légion d’Honneur de Saint-Denis dans le cadre d’un évènement plus large autour du Cinquantenaire de l’Université Paris 8 (https://www.facebook.com/pg/
Elle se poursuivra à la Villa Belleville à partir du jeudi 23 mai jusqu’au dimanche 26 mai : https://www.facebook.com/
Vous êtes cordialement invité au vernissage prévu le 23 au soir.
Puis le jeudi 30 mai dans le cadre du Festival Soleil Nord Est au Shakirail avec une performance prévue de nos collègues de musique (basée sur les sons collectés ou produits dans les lieux culturels de notre étude) : https://www.facebook.com/
Une itinérance est également prévue à l’automne : en septembre à la FMSH, puis en octobre au 59 Rivoli à l’occasion des 20 ans de ce lieu.
David Faroult (ENS Louis-Lumière) présentera son ouvrage Godard, inventions d’un cinéma politique (prix de la critique).
David Faroult, maître de conférences en cinéma à l’École Nationale Supérieure Louis-Lumière, est co-auteur des livres Mai 68 ou le cinéma en suspens et Jean-Luc Godard : Documents.
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Pour cette séance nous avons invité collaborateurs artistiques, Eleni Gioti, cinéaste, et Jazra Khaleed, poète et éditeur, qui travaillent tous les deux autour des histoires turbulentes de la Grèce du XXe et du XXIe siècles. Nous parlerons notamment de leur série de films courts qui traitent de la violence à l’encontre des migrants et des réfugiés lors de ces dernières années.
Programme
FUCK ALL LINES (pièce documentaire sonore) – Jazra Khaleed et Jason Bakey, 13 min, 2015.
La nuit du 24 septembre 2015, des centaines de migrants (principalement de la Syrie, de l’Iraq, et de l’Afghanistan) attendent au port de Mytilène (sur l’île de Lesbos) le navire qui les emmènera à Athènes.
THE AEGEAN OR THE ANUS OF DEATH – Eleni Gioti, 7 min, 2014.
L’assaut poétique de Jazra Khaleed cible cinq endroits à Athènes où des agressions racistes ont été signalées au cours des trois dernières années. The Aegean or the Anus of Death est un film poème piquant la propagation actuelle du fascisme dans le pays.
GONE IS SYRIA, GONE – Jazra Khaleed, 8 min, 2016.
« Un jour, la Syrie décide de partir. Elle rassemble ses mots et ses affaires personnelles, son espace aérien et ses forces terrestres, elle prend sa position géopolitique et elle part. »
+ films en cours surprise !
Eleni Gioti est née en 1982 à Thessalonique. Elle travaille en tant que chercheuse pour des films expérimentaux et documentaires. Elle est également chargée de communication au centre de distribution de cinéma expérimental Light Cone.
Jazra Khaleed, né en 1979, est un poète d’origine tchétchène qui vit dans le quartier d’Exarchia à Athènes. Sa poésie, incisive et sans concession, a fait l’objet de nombreuses traductions et distinctions. Depuis 2008 il co-édite la revue Teflon, dédiée à la poésie contemporaine.
La séance arpentera en première ligne des problématiques de création collective dans le cinéma documentaire contemporain ainsi que la nécessité d’un dialogue actif entre cinématographies nationales et pensée continentale en Amérique latine aujourd’hui, dans un élan possible de réappropriation généalogique du Nuevo Cine Latinoamericano des années 60. Nous ponctuerons la discussion par des projections d’extraits de films choisis par Juan Francisco González dont nous vous détaillons le programme ci-dessous.
Juan Francisco González a étudié le cinéma documentaire à l’EICTV de San Antonio de los Baños à Cuba, puis a formé DOCLA (Red de Documentalistas Latinoamericanos) avec d’autres réalisateurs, où il développe des projets visant à créer un réseau actif de cinéma documentaire latino-américain (Chili, Pérou, Colombie, Brésil notamment), en se focalisant notamment sur les problématiques de films autochtones et de formes alternatives de production pour une émancipation esthétique. Par ailleurs, en parallèle de l’enseignement du cinéma documentaire au Chili, il a activement collaboré au collectif de réalisateurs chiliens MAFI (Mapa Fílmico de un País), qui visait en premier lieu à créer une cartographie filmique de pans de réalité du Chili envisagé dans la totalité de sa géographie, films diffusés sur la page internet MAFI.tv. Avec MAFI, il a également co-réalisé deux longs métrages, intitulés PROPAGANDA (2014) et DIOS (2019). En 2018, il termine un court métrage documentaire Salir de la Ciudad, portrait de l’artiste musicien chilien Matías Cena. Il participe à plusieurs résidences d’art collaboratif (programme Red Cultura) où il a développé des projets de documentaire avec différentes communautés à travers le Chili, en recherche de nouvelles formes de récits collaboratifs. En 2015, il intègre une résidence artistique dans la commune de Petorca où il réalise avec les habitants un court métrage documentaire intitulé La Virgen de las Aguas et en 2018 dans le village de San Dionisio (commune de Colbún) un long métrage intitulé Reinvención Agraria.
Elle sera menée en français et espagnol, avec traduction réalisée par nos soins.
Retrouvez toutes les informations ici : https://www.facebook.com/events/696874074064640/
Séance dans le cadre du séminaire de recherche en histoire et esthétique du cinéma « Régimes d’historicité dans le cinéma des années 1960 à nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Pour la prochaine séance du séminaire « Régimes d’historicité dans le cinéma de 1960 à nos jours, crises de temps, traces, (re)construction » organisé par Olga Kobryn, Macha Ovtchinnikova et Eugénie Zvonkine, nous aurons le plaisir de recevoir Birgit Beumers, l’éminente historienne de cinéma soviétique et postsoviétique. Son intervention, intitulée « Communism revisited ». Artistic revival of the left? portera sur le retour aux idées socialistes et communistes dans les arts cinématographiques et les arts performatifs contemporains.
Manifestation produite avec le soutien de l’équipe Esthétique, Sciences et Technologies du Cinéma et de l’Audiovisuel (ESTCA), de l’équipe Scènes du monde, création, savoirs critiques et de la Direction des Services de la recherche de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis.
Manifestation produite avec le soutien de l’équipe Esthétique, Sciences et Technologies du Cinéma et de l’Audiovisuel (ESTCA), de l’équipe Scènes du monde, création, savoirs critiques et de la Direction des Services de la recherche de l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis.
Le public de cinéma peut être compris comme un groupe en permanente restructuration et réinvention, variant selon les identités culturelles, ethniques, nationales, religieuses des spectateurs qui le composent. Or ce collectif mouvant au fil des séances mérite d’être confronté plus frontalement qu’il ne l’a été jusqu’à présent aux trajectoires des communautés le fréquentant. Ce projet de recherche souhaite ainsi interroger les interactions intra- et intercommunautaires suscitées par l’implantation des projections cinématographiques en dehors des pôles dominants de la production de films à l’échelle mondiale depuis les débuts du xxe siècle, en excluant donc l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord de l’étude.
En quoi le spectacle cinématographique fait-il communauté ? Doit-il être considéré comme une instance de division ou un moteur consensuel au sein de celles-ci ? Comment se forgent les publics en situation minoritaire ? Il s’agira de questionner côte à côte, parfois d’un seul tenant, deux types de processus : les phénomènes d’homogénéisation culturelle et ceux de coexistence, forcée ou consentie, entre des groupes multiples au sein d’un même territoire en explorant le large éventail de pratiques collectives politiques et sociales émergeant au sein et en marge des espaces de projection animée.
Comité d’organisation
Morgan Corriou (CEMTI Paris 8)
Caroline Damiens (HAR Paris Nanterre)
Mélisande Leventopoulos (ESTCA Paris 8)
Avec la participation de
Sofia Eremina (L3 cinéma Paris 8)
Emma Roy (M1 cinéma Paris Nanterre)
Camille Silvestre de Sacy (M1 cinéma Paris Nanterre)
Atelier organisé par les laboratoires CEMTI et ESTCA de l’université Paris 8 et HAR de l’université Paris Nanterre avec le soutien de l’UFR Phillia
Cette journée d’étude pluridisciplinaire entend réunir les jeunes chercheurs ayant pour objet le cinéma italien autour d’un dénominateur commun : le corps dans le cinéma italien. Ce thème peut être décliné de multiples façons et couvrir différentes périodes du cinéma italien, il est ouvert aux sciences humaines, aux approches dites culturelles comme aux questions de représentation ou de réception. Certaines de ces problématiques abordent de façon frontale des caractéristiques techniques ou culturelles typiques du cinéma italien.
→ Pour plus d’informations et pour consulter le programme de la journée
À ce jour, une histoire de l’art vidéo à l’échelle de l’Europe reste à faire. C’est la mission à laquelle le présent programme de recherche entend répondre. Un réseau international, regroupant à la fois des historiens de l’art et de l’image en mouvement, des artistes, des protagonistes de cette aventure, des dépositaires de fonds d’archives, des conserva- teurs et de jeunes chercheurs, s’est constitué. Il a pour objectif de collecter des données sur les artistes, les œuvres et les événements qui ont permis l’avènement de cette pratique, ou qui ont compté dans son développement sur le territoire européen, et de mettre au jour les conditions nationales spécifiques de production et de diffusion per- mettant d’expliquer la variété des productions comme la disparité des périodes d’émergences (1960-1980).
Ce cinquième séminaire de recherche « Émergence de l’art vidéo en Europe : historiographie, théorie, sources et archives (1960-1980) » du LabEx Arts- H2H réunit les chercheurs du projet et des spécialistes internationaux, en vue d’étudier les premiers temps de l’art vidéo en Grèce, en Norvège, en Bulgarie, en Belgique et en Suède.
[1] « L’acinéma » [Revue d’esthétique, 1973], in Des dispositifs pulsionnels, Jean-François Lyotard, Paris, éd. Galilée, 1994, p. 60.
Comité d’organisation : Grégoire Quenault, Jennifer Verraes, Dominique Willoughby
En réponse à la massification de la production de textes et d’images liée à l’essor des plateformes de réseaux sociaux en ligne, de plus en plus d’artistes empruntent, citent et réinventent dans leurs œuvres des Contenus Générés par les Utilisateurs (CGU). L’essor de ces pratiques d’appropriation et de détournement semble signaler la généralisation de l’attitude incarnée par l’artiste Douglas Huebler, qui déclarait dès 1969 : « Le monde est rempli d’objets, plus ou moins intéressants ; je n’ai pas envie d’en ajouter davantage ». Aujourd’hui, les artistes s’appro- prient des textes et des images issus d’Internet. Considérées dans leur ensemble, ces œuvres nous questionnent sur le devenir des CGU, au statut encore largement indéterminé, à la fois documents et créations à part entière. Elles nous invitent également à interroger les dispositifs d’éditorialisation des réseaux sociaux eux-mêmes, dont les artistes reproduisent, moquent ou subvertissent les mécanismes.
Le terme de « recyclage » semble en effet identifier les CGU à des détritus numériques, que la créativité de l’artiste élèverait au rang d’art en leur ajoutant du crédit symbolique et culturel. À l’inverse, la notion humaniste d’« écologie » invite à envisager le réemploi comme un changement d’environnement, dotant l’objet approprié de fonctionnalités et de significations nouvelles alors qu’il était condamné à l’oubli par l’hyperproduction numérique contemporaine. Penser ces pratiques artistiques à l’aune d’une écologie des médias permet d’en considérer les productions comme des objets privilégiés pour l’étude de l’écosystème médiatique, social et politique des réseaux sociaux. C’est à l’aune de ces questions que les artistes, universitaires et professionnels de la journée essaieront de réfléchir, dans un esprit interdisci- plinaire mêlant la pratique artistique et la réflexion théorique sans oublier le travail des acteurs culturels permettant la valorisation et la diffusion de ces œuvres.
INSCRIPTION OBLIGATOIRE PAR MAIL
Dans le cadre de Vigipirate Alerte Attentat, l’accès à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs est restreint sur inscription obligatoire par retour mail (ecologiedescgu@protonmail.com) d’ici au 24 juin. Une pièce d’identité devra être présentée à l’entrée de l’ENSAD. Merci de votre compréhension.
Cette rencontre se tiendra le vendredi 28 juin à partir de 17h30 dans la salle de projection A1 181 de l’université, en présence de Cécile Vargaftig, Maya Haffar, et Pierre Chosson, scénaristes et contributeurs de l’ouvrage.
La discussion sera animée par Marie Pruvost-Delaspre et Olivier Bohler.
La rencontre sera suivie d’un pot amical.
Les cinéastes brésiliens Marco Dutra (Trabalhar cansa (2011) et Les Bonnes Manières (2017), co-réalisés avec Juliana Rojas) et Caetano Gotardo (Celui que nous laisserons (2013), Seus Ossos e Seus Olhos (2019)) sont de passage à Paris pour finaliser la postproduction de leur premier long métrage commun, Todos os Mortos. Cette fiction explore le Brésil d’après l’abolition de l’esclavage (1888) à travers les destinées de quatre femmes.
La rencontre avec les deux cinéastes sera l’occasion d’interroger ensemble « o que se move », « ce qui se déplace » (pour reprendre le titre original du premier long métrage de Caetano Gotardo) depuis leur entrée dans la réalisation cinématographique au début des années 2010, moment où ils s’attachaient à filmer une version subjective du présent national, jusqu’à leur dernier film, qui agite les spectres coloniaux du Brésil. À cet égard, la séance s’articulera autour de la projection d’extraits sous-titrés de leurs précédents films ainsi que d’une brève carte blanche que nous leur avons accordée, afin d’aborder des problématiques de la production cinématographique indépendante au Brésil aujourd’hui, établissant un raccord avec notre première séance de l’an dernier. Ils étaient il y a peu les invités de l’émission radiophonique Contre-bandes animé par Bernard Payen, que vous pouvez écouter ici.
L’entrée est libre. N’hésitez pas à en parler autour de vous et à venir nombreux pour participer à la discussion. Les réalisateurs seront traduits du portugais vers le français par les soins d’Estela Basso. Nous la remercions, ainsi que Marco Dutra et Caetano Gotardo pour avoir accepté l’invitation.
Au grand prazer de vous retrouver pour cette séance inaugurale de 2019 – 2020,
L’équipe de Création contemporaine dans le Cône Sud, Ignacio Albornoz (Université Paris 8, EDESTA, ESTCA), Claire Allouche (Université Paris 8, EDESTA, ESTCA), Leslie Cassagne (Université Paris 8, EDESTA, Scènes du monde), Célia Jésupret (Université Lyon 2, ED3LA, Passages), Baptiste Mongis (IHEAL).
Cette journée d’études (à entrée libre et gratuite) entend réunir toute personne intéressée par la comédie cinématographique des Etats-Unis ; surtout – mais non uniquement – les doctorant•e•s et les jeunes docteur•e•s provenant des multiples champs de la recherche en sciences humaines et sociales.
La journée veut permettre de discuter ensemble d’un sujet qui n’a pas encore gagné sa légitimité critique et universitaire : la comédie américaine des années 1980.
La journée d’études doctorale « Y a-t-il un sens dans ce film ? : La comédie américaine des années 1980 (1975-1991) », financée par le laboratoire ESTCA de l’Université Paris 8 et par le laboratoire LISAA de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, sera une opportunité pour analyser ensemble – à partir d’études de cas – un sujet, dont l’engouement scientifique n’a presque pas dépassé la sphère anglo-saxonne et qui est trop rarement abordé par la recherche française.
Cliquer pour télécharger le programme version pdf
Et aussi 20h [entrée payante] : Projection exceptionnelle de Breakfast Club (1985) de John Hughes
Au cinéma Grand Action, 5 rue des Ecoles – 75005 Paris (M° « Jussieu »)
Soirée de projection – Carte Blanche à Emmanuel LeFrant
Colloque organisé en partenariat avec le Collège des Bernardins, le RIRRA21 (Université Paul Valery Montpellier 3) et l’ESTCA (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis).
TECHNIQUE ET NATURE Que reste-t-il de la nature dans sa reprise technique par les opérations fondamentales du cinéma : prises de vue, montage et projection ? Cette réflexion du lien technique-nature envisagée à l’aune des arts filmiques invite à embrasser des pratiques reposant sur les techniques les plus diverses.
Christophe Gauthier, professeur d’Histoire du livre et des médias contemporains, co-organise avec Marie Frappat (Université Paris-Diderot), Natacha Laurent (Université Toulouse Jean-Jaurès), Ophir Levy (Université Paris 8) et Dimitri Vezyroglou (Université Paris 1) le colloque intitulé « Histoires du patrimoine cinématographique : une autre histoire du cinéma », qui vient conclure le projet « Patrimoine et patrimonialisation du cinéma », entrepris en 2016.
INTERFACES RELATIONNELLES ET DISPOSITIFS GÉNÉRATIFS
Les machines sont devenues des interfaces incontournables des processus de création et de l’accès aux formes résultant de ces processus. Les œuvres produites dans les arts visuels contemporains peuvent désormais intégrer une part de générativité qui repose entièrement, dans sa mise en œuvre pour le spectateur, sur une interface machinique.
Colloque organisé en partenariat avec le Collège des Bernardins, le RIRRA21 (Université Paul Valery Montpellier 3) et l’ESTCA (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis).
L’œuvre cinématographique de Lav Diaz est chevillée au corps du peuple philippin, pétrie des vicissitudes politiques qui secouent le pays, traversée par les conséquences des cataclysmes climatiques qui dévastent l’archipel. Ses plans aux durées peu communes s’arriment aux destinées des opposants, des marginaux et des laissés pour compte. Accompagner les résistances, construire une mémoire collective, partager le temps de l’attente ou encore dessiner des tombeaux cinématographiques pour les disparus et les torturés: les fresques tragiques de Lav Diaz s’érigent contre le silence, l’amnésie et le refoulement. Sous-tendus par une violence étatique extrême (loi martiale, exécutions extrajudiciaires, escadrons de la mort), ses films mettent en lumière, sans détour, les tyrannies et les férocités de l’Histoire.
L’esthétique endurante de ce cinéaste arpenteur transpose les lieux du ban, les forêts reculées, les marges des villes et les terres abîmées en autant d’espaces vécus ou subis, de paysages quotidiens où l’homme habite, s’abrite, s’exile et parfois se sauve. Avec une rage humaniste, Lav Diaz fait face au désastre politique, écologique et éthique, se risquant à raconter ce que l’Homme fait à l’Homme.
Organisation
Corinne Maury, University of Toulouse Jean Jaurès Marcos Uzal
Olivier Zuchuat, HEAD – Genève & University of Paris 8
Avec le soutien de
EDESTA & ESTCA–University of Paris 8 PLH/ELH–University of Toulouse Jean Jaurès
Art and Design Research Institute (IRAD), HEAD – Genève Swiss National Science Foundation (FNS)
→ Consulter le programme du colloque
OUTILS CONVIVIAUX ET MACHINES DOMESTIQUES Les industries techniques contribuent à formater ou standardiser non seulement les pratiques créatives mais aussi la manière que nous pouvons avoir de les fréquenter. De nombreuses initiatives artistiques cherchent à se décrocher de la productivité à laquelle les outils contemporains semblent nous assigner.
Colloque organisé en partenariat avec le Collège des Bernardins, le RIRRA21 (Université Paul Valery Montpellier 3) et l’ESTCA (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis).
Inscription OBLIGATOIRE à cette adresse : https://www.collegedesbernardins.fr/content/outils-conviviaux-et-machines-domestiques
Bernard Bastide vient présenter son livre
« François Truffaut, Chroniques d’Arts-Spectacles 1954-1958 » (Gallimard, 2019)
En janvier 1954, le jeune Truffaut publie dans les « Cahiers du cinéma » son texte fameux « Une certaine tendance du cinéma français », un violent pamphlet contre « la tradition de qualité française ». Cet article au fort retentissement lui ouvre les portes d’Arts-Spectacles, hebdomadaire culturel dans lequel il va publier plus de 500 articles en 5 ans. Il apprend le métier, forge un style, et inaugure une critique directe et sans concession, inédite dans la presse de l’époque : « Pour la première fois, comprend-il, au lieu de dire : « C’est bon ! C’est mauvais ! » j’ai commencé à essayer d’imaginer comment ça aurait pu être bon ou pourquoi c’était mauvais. »
Truffaut cultive et décline dans cette tribune influente ses goûts et ses dégoûts. Quand il réunira ses textes critiques, une quinzaine d’années plus tard dans « Les Films de ma vie », il « oubliera » la plupart de ses critiques d’Arts, que l’on peut donc redécouvrir aujourd’hui dans cette anthologie.
→ Consulter le programme du séminaire
L’œuvre engagée et aujourd’hui mondialement reconnue du cinéaste ukrainien Sergei Loznitsa s’offre comme un véritable sismographe de l’Histoire soviétique, russe et ukrainienne, avec des films aussi incontournables que Paysage (2003), qui propose un portrait de la Russie des années 2000, ou Maïdan (2014), qui relate la révolution récente en Ukraine avec un point de vue intransigeant. Cinéaste prolixe – il réalise vingt-cinq films en vingt-trois ans – Sergei Loznitsa expérimente aussi bien le documentaire que la fiction en passant par les films de montage. De film en film, il interroge à chaque fois l’Histoire et sa réactualisation contemporaine (comme dans Austerlitz, 2016, ou Procès, 2018), et saisit une humanité écrasée par le poids du passé soviétique et meurtrie par les transformations sociales et politiques. À l’heure des images mobiles et omniprésentes, il repose à travers sa démarche la question du geste cinématographique comme geste politique, qu’il s’agisse de fiction (Donbass, 2018) ou de documentaire (Jour de victoire, 2018). À travers son œuvre s’affirme une esthétique contemporaine, celle de la durée, de la déconstruction narrative et des espaces fragmentés.
Comité d’organisation de la journée d’étude : Céline Gailleurd, Damien Marguet, Eugénie Zvonkine
En partenariat avec le Cycle Sergei Loznitsa « Regarder, c’est comprendre » à l’EHESS
À rebours de toute téléologie, l’archéologie des médias a attiré notre attention sur la survivance et le retour des formes et des techniques. L’histoire du cinéma obéit-elle à un principe de renversement temporel ? Est-elle une anagramme ?
En s’appuyant sur des travaux de recherche personnels autour d’une histoire virtuelle des relations de l’art et du cinéma et d’une étude sur Raymond Roussel et le cinéma, cette séance du séminaire s’attachera à instruire plus particulièrement la notion de remédiation rétrograde. Proposée par Jay David Bolter et Richard Grusin dans leur ouvrage Remediation. Understanding New Media, reprise et développée par Pavle Levi dans Cinema by Other Means, la remédiation rétrograde désigne le fait pour un médium ancien de traduire ou d’imiter les possibilités offertes par un médium plus récent.
Marguerite Vappereau donnera la réplique à Erik Bullot.
Séance dans le cadre du séminaire inter-universitaire Théâtres de la mémoire.
Lieu pluridisciplinaire, à la croisée des arts numériques, des sciences, et des technologies, le Centre des arts d’Enghien-les-Bains accueille la première édition des Rencontres ArTeC.
Les rencontres ArTeC proposent deux journées de conférences, d’expositions et de performances artis- tiques, l’occasion de découvrir des projets dans le domaine des arts, technologies, numérique, création et médiations humaines. Ce rendez-vous réunit des étudiant·es, enseignant·es, chercheur·es, artistes et curieux·ses. tou·t·es invité·e·s à imaginer de nouvelles collabora-tions au-delà des disciplines.
L’ESTCA y sera présente avec deux projets : Dream Films – The Amateur Coney Island Psychoanalitic Society (Dork Zabunyan) et Temps profonds du cinéma expérimental (Grégoire Quenault et Dominique Willoughby).
En raison de ses paradoxes et de ses contradictions, l’œuvre de Werner Herzog est une œuvre qui pense. Elle nous entraine dans ses apories irrésolues, non pas pour que nous les levions ou que nous les dépassions en identifiant la logique interne et propre de ses films, mais, au contraire, pour nous encourager à les travailler dans des systèmes de pensée qu’ils ne contiennent pas a priori. Il s’agit de croiser cette œuvre avec de multiples approches issues de champs disciplinaires différents (philosophie, anthropologie, sociologie, littérature, psychologie, études cinématographiques, etc.). Car c’est à la condition de renoncer à penser strictement à l’intérieur de l’œuvre, c’est-à-dire à la condition de l’exposer au contact de différentes disciplines, qu’on sera en mesure de penser avec elle. Les séquences de travail proposées dans ce colloque constituent un premier pas sur cette voie.
En raison de ses paradoxes et de ses contradictions, l’œuvre de Werner Herzog est une œuvre qui pense. Elle nous entraine dans ses apories irrésolues, non pas pour que nous les levions ou que nous les dépassions en identifiant la logique interne et propre de ses films, mais, au contraire, pour nous encourager à les travailler dans des systèmes de pensée qu’ils ne contiennent pas a priori. Il s’agit de croiser cette œuvre avec de multiples approches issues de champs disciplinaires différents (philosophie, anthropologie, sociologie, littérature, psychologie, études cinématographiques, etc.). Car c’est à la condition de renoncer à penser strictement à l’intérieur de l’œuvre, c’est-à-dire à la condition de l’exposer au contact de différentes disciplines, qu’on sera en mesure de penser avec elle. Les séquences de travail proposées dans ce colloque constituent un premier pas sur cette voie.
Rencontre avec Dominique Willoughby autour de la sortie du DVD, Intégrale des films argentiques (1969-1981) de Claudine Eizykman (Cinédoc) et du livre Le film-après-coup (Presses Universitaires de Vincennes), premier recueil de textes inédits ou introuvables de Claudine Eizykman, constituant une refondation radicale de la théorie du cinéma, élaborée et approfondie de 1970 à 2018.
Coordonné par Emmanuel Dreux, Nicolas Droin, Jennifer Verraes
« Ce colloque a pour objet de revenir sur les trois premiers films du cinéaste Ridley Scott. Dans le commentaire qu’il fait des Duellistes (1977), Ridley Scott rappelle qu’il s’agissait pour lui – à quarante ans – de passer de la forme courte (short form) à un film de pleine longueur (feature film), qui puisse être l’attraction principale du programme. Il dit son ambition de quitter le film alimentaire pour « aller en profondeur raconter une histoire ».
A travers ce colloque nous nous proposons de revenir sur un corpus précis :
Les Duellistes (1977)
Scénario : Gérald Vaughan-Hughes d’après The Duel de Joseph Conrad.
Alien (1979)
Scénario : Dan O’Bannon et Walter Hill (non crédité),
d’après une histoire de Dan O’Bannon et Ronald Shusett.
Blade Runner (1982)
Scénario : David Webb Peoples et Hampton Fancher,
d’après le roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep ?
Chacun des films pourra faire l’objet d’une analyse fouillée ; mais il s’agira aussi de les considérer à la façon d’une triade au moyen de laquelle le réalisateur Ridley Scott se forme, se dessine. »
Un événement co-organisé par ArTeC, la Direction du patrimoine du CNC, l’Université Paris Lumières (UPL) et l’ESTCA (Université Paris 8), avec la participation de la Cinémathèque française, du Museo Nazionale del Cinema – Torino, du CSC – Cineteca Nazionale (Roma), de la Cineteca di Bologna, et de la Fondazione Cineteca Italiana – Milano
Sous la direction de Céline Gailleurd et Béatrice de Pastre.
Comité d’organisation et scientifique : Béatrice de Pastre, Éric Le Roy, Laurent Bismuth, Céline Gailleurd, Olivier Bohle