Lâautre scĂšne (6â, 16mm, 1969-1972), Claudine Eizykman, Dominique Avron, Guy Fihman et Jean-François Lyotard
« Câest une tentative qui vise Ă manifester (et non Ă signifier) avec les images et la matiĂšre sonore comment fonctionne une publicitĂ© : ici la lame Gillette. Lâautre scĂšne devait inclure dâautres sĂ©quences portant sur dâautres champs que la publicitĂ©. Le titre, empruntĂ© Ă Freud indique lâimportance accordĂ©e aux opĂ©rations du travail du rĂȘve par rapport au travail du film. » Claudine Eizykman, programme CNAC- Centre Georges Pompidou, dĂ©cembre 1980.
Maine Montparnasse (12â, 16mm, 1972), Claudine Eizykman
« Câest une portion de Maine Montparnasse, un immeuble et son prolongement sur la gare qui a Ă©tĂ© filmĂ© dâun 5Ăšme Ă©tage perpendiculaire Ă cet espace, selon les lignes de force dĂ©ployĂ©es ou opposĂ©es : mouvements rectilignes ou ondulĂ©s, mouvements larges ou focalisants, mouvements lents ou rapides, mouvements aller-retour. Le plan ainsi obtenu a Ă©tĂ© travaillĂ© selon les composantes spatiales fondamentales qui sont aussi les composantes du ruban : haut/bas, droit/gauche, avant/arriĂšre, et l’accumulation finale de ces composantes. » Claudine Eizykman
Lapse (75â, 16mm, 1976-1981), Claudine Eizykman
« Lapse : peut-ĂȘtre son plus beau film. Car ici, la trame (y compris au sens narratif – mais câest une trame en morceaux, un eidos de trame) est simple : quelques plans, gĂ©nĂ©ralement liĂ©s, fondus lâun Ă lâautre par la surimpression ou lâincrustation du plan prĂ©cĂ©dent, rĂ©trĂ©ci, dans le plan suivant. Quelquâun tĂ©lĂ©phone dâune cabine publique, dans la rue. Un personnage courant (le mĂȘme), (pour)suivi par deux autres. Une jeune femme sâĂ©croulant lentement, abandonnant en tombant sa robe, gisant alors nue sur le sol… Et avec ce matĂ©riau, infiniment repris (dans des ordres divers, semble-t-il) comme une sĂ©quence de film structurel (mais qui nâen nâest plus un, car lâessentiel est ailleurs que dans la structure), la cinĂ©aste fait des merveilles. Elle joue des couleurs, certes – en positif ou en nĂ©gatif – de façon convaincante (on a longtemps dans lâĆil, dans le plaisir de lâĆil, certains bleus nuit du dĂ©but et le sanglant mauve d’une Ă©charpe en nĂ©gatif ou la pĂąleur forte, nimbĂ©e de jaune ou de vert, du corps de la « tuĂ©e »). Mais surtout – qui donne son ciment, sa pulsation au film -, elle recouvre (de plus en plus, semble-t-il, Ă mesure quâon approche de la fin) son image dâune cristallisation de points et ce pailletage, ce poudroiement cotonneux, ce flocage de Nekes dans Amalgam), donne, en mĂȘme temps quâune concrĂ©tude supplĂ©mentaire Ă lâimage, des arrangements colorĂ©s plus miroitants. » Dominique Noguez, 30 ans de cinĂ©ma expĂ©rimental en France 1950-1980, 1982.
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