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Rencontre avec Benedikt Reichenbach
Ă lâoccasion de la réédition en anglais de lâouvrage de Michele Mancini et Giuseppe Perrella Pier Paolo Pasolini, corpi e luoghi (premiĂšre Ă©dition : Theorema, 1981) quâil a dirigĂ©e.
Discussions autour du livre avec Cécile Sorin (Paris 8), Anne-Violaine Houcke (Paris Nanterre), Giovanni Careri (Ehess), et Hervé Joubert-Laurencin (Paris Nanterre-Ehess).
Corpi e luoghi est un livre exceptionnel connu de ceux qui Ă©tudient lâĆuvre de Pasolini pour la richesse de son iconographie, puisque sa premiĂšre Ă©dition dit contenir 1802 photogrammes sĂ©lectionnĂ©s dans lâintĂ©gralitĂ© de ses films, rĂ©pertoriĂ©s et classĂ©s dans des chapitres briĂšvement prĂ©sentĂ©s et justifiĂ©s par les deux auteurs, critiques de cinĂ©ma.
Michele Mancini et Giuseppe Perella, qui avaient Ă©galement organisĂ© divers expositions de ces images rendant compte de lâĆuvre de Pasolini quelques annĂ©es aprĂšs sa mort, entendaient faire Ćuvre de critique de cinĂ©ma Ă travers lâiconographie et lâĂ©dition, et tenir un discours sur lâĆuvre filmique qui serait Ă la hauteur du sĂ©rieux anthropologique dont avait fait preuve Pasolini dans le choix des Corps et des Lieux.

Marc Cerisuelo : Chiasme chez Godard
Séminaire interuniversitaire sur la critique
« Il ne faut pas vivre pour manger mais manger pour vivre ». Quâil le respecte ou non, chacun connaĂźt lâadage et mĂȘme la figure de style qui renverse (ou remet Ă lâendroit) les liens de causalitĂ© dans un Ă©noncĂ© : il sâagit du chiasme, ou rĂ©version, ou encore antimĂ©taboleâŠJean-Luc Godard en usa et (peut-ĂȘtre) en abusa dans le dialogue de ses films, dans ses cartons ou incrustations, voire dans lâagencement de ses plans ; mais surtout et avant tout dans ses textes critiques. Figure de la rĂ©invention et de la contradiction, du retournement et de la « remise en place », le chiasme se rĂ©vĂšle un instrument opĂ©ratoire, un outil de la pensĂ©e en acte, une arme de la critique â la fondation du godardisme.
Je voudrais donner Ă lire certaines de ces saillies dâauteur, intĂ©ressantes pour et par elles-mĂȘmes, mais aussi en les contextualisant. En « interne », comme on peut sây attendre, câest-Ă -dire en rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©poque, aux revues (les Cahiers du cinĂ©ma et Arts) et au sein mĂȘme du discours critique, « mondain » ou « professionnel » ; mais aussi, et dâailleurs en premier lieu, Ă lâintĂ©rieur de lâhistoire de la figure, en rhĂ©torique comme en philosophie â car la chiasme vient de loin et frappe toujours juste. Il appelle dâailleurs Ă la modestie : ce ne sera pas une confĂ©rence juste, mais juste une confĂ©rence.
Marc Cerisuelo est professeur Ă lâuniversitĂ© Paris-Est Marne-la-VallĂ©e.

Séminaire interuniversitaire sur la critique

Séminaire Inter-universitaire sur la critique
Eric Rohmerâs Film Theory (1948-1953)
Conférence de Marco Grosoli (Habib Université)
Eric Rohmerâs Film Theory (1948-1953) : from âĂ©cole SchĂ©rerâ to âPolitique des auteursâ, qui vient dâĂȘtre publiĂ© par Amsterdam University Press, est le premier de deux livres consacrĂ©s Ă une relecture radicale de la politique des auteurs, sâappuyant sur des centaines de textes (gĂ©nĂ©ralement pas trĂšs lus) Ă©crits par les « jeunes turcs » principalement sur les Cahiers et sur Arts. Il se concentre notamment sur sa toute premiĂšre phase, quand le groupe se forma autour dâEric Rohmer, dont la conception du cinĂ©ma venait justement de se cristalliser (selon lâavis de Rohmer lui-mĂȘme) vers 1950 tout en exerçant une influence capitale sur les autres jeunes critiques.
Cette confĂ©rence prĂ©sentera le livre en abordant un de ses aspects en particulier, Ă savoir le rejet, de la part de Rohmer, de lâexistentialisme sartrien qui lâavait marquĂ© au dĂ©but, pour adopter une perspective (surtout) kantienne. Câest autour de ce rejet que se formera lâ« Ă©cole SchĂ©rer » (comme la baptisa Pierre Kast), dont les premiers pas seront dĂ©crits pendant la confĂ©rence tout en traçant le contour de ce « big bang » Ă lâorigine de lâ« Ă©cole SchĂ©rer » (et ensuite de la politique des auteurs elle-mĂȘme) quâon peut aussi appeler, de façon quelque peu Ă©nigmatique mais au demeurant trĂšs convenable, « lâachĂšvement de la camĂ©ra-stylo ».

Séminaire inter-universitaire sur la critique
« Enjeux analytiques de la représentation des luttes populaires au sein des Cahiers du Cinéma dans les années soixante-dix » par Frédéric Chandelier (Université de Nanterre)
Cette intervention revient sur les arguments critiques dĂ©veloppĂ©s dans les Cahiers du CinĂ©ma au cours des annĂ©es soixante-dix Ă propos de la reprĂ©sentation des luttes.  La conception de lâHistoire et de la mĂ©moire des minoritĂ©s par lâidĂ©ologie bourgeoise implique alors une redĂ©finition de lâanalyse filmique axĂ©e sur la rĂ©cupĂ©ration des rĂ©voltes par lâĂtat. En 1974 Michel Foucault est invitĂ© Ă commenter les mutations esthĂ©tiques impliquant lâidentification du spectateur. Retour sur les implications critiques de lâanalyse filmique Ă©laborĂ©e par Serge Daney et la rĂ©daction de la revue afin dâintervenir sur lâĂ©thique des fictions et des documentaires traitant de lâhistoire des masses populaires.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Séance autour de Textes critiques de Jacques Rivette, avec Véronique Rivette, Michel Armas, Luc Chessel, Jacques Bontemps et Jean Narboni
Cette sĂ©ance exceptionnelle du sĂ©minaire IDEC (Institut DâEtudes Critiques) sera consacrĂ©e Ă lâĂ©dition tant attendue des Textes critiques de Jacques Rivette, publiĂ©e chez Post-Ă©ditions le 21 novembre.
Nous aurons le grand plaisir dâaccueillir VĂ©ronique Rivette accompagnĂ©e des editors Miguel Armas et Luc Chessel, ainsi que Jacques Bontemps et Jean Narboni, anciens des Cahiers du cinĂ©ma « époque Rivette » (1964-1969). Ils apporteront leur tĂ©moignage aprĂšs la prĂ©sentation et ouvriront le dĂ©bat Ă propos du critique de cinĂ©ma qui fut dâabord considĂ©rĂ© en son temps (les annĂ©es 1950) et par ses pairs (Ă commencer par Jean-Luc Godard) comme la principale autoritĂ© au sein du groupe des Cahiers du cinĂ©ma.
La proximitĂ© du cinĂ©aste de Paris nous appartient avec la jeune gĂ©nĂ©ration du milieu des annĂ©es 1960 et sa grande curiositĂ© intellectuelle vont ensuite profondĂ©ment renouveler le geste critique au sein dâune revue qui a changĂ© de direction (Rivette a remplacĂ© Rohmer ), de format (nous sommes passĂ©s fin 1964 de la  revue « jaune » aux Cahiers « Filipacchi ») et certains de ses intĂ©rĂȘts (les « nouveaux cinĂ©mas ») tout en conservant sa ligne et son aura.
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Esthétique et politique du passage de la période de la Stagnation à la Perestroïka en URSS : compte à reboursavec Olga Kobryn (Paris 3, Université de Lorraine Metz), Eugenie Zvonkine (Paris 8) / discussion avec Birgit Beumers (Aberystwyth University) |
SĂ©ance dans le cadre du sĂ©minaire de recherche en histoire et esthĂ©tique du cinĂ©ma « RĂ©gimes dâhistoricitĂ© dans le cinĂ©ma des annĂ©es 1960 Ă nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Assa (1987) est un film rĂ©alisĂ© par SergueĂŻ Soloviov peu de temps avant la chute du mur de Berlin (1989) et la dislocation de lâURSS (1991), en pleine pĂ©riode politique de la PerestroĂŻka et au tout dĂ©but de la glastnost. Devenu culte, ce vĂ©ritable manifeste politique et esthĂ©tique rĂ©unit pour la premiĂšre fois sur grand Ă©cran et rend « visibles » lâensemble des artistes de la culture « underground », principalement issus du milieu bohĂ©mien saint- pĂ©tersbourgeois et moscovite (milieu Rock, conceptualisme de Moscou, mouvement AptArt – « apartment art », cinĂ©ma expĂ©rimental). Si le film se construit sur des Ă©lĂ©ments documentaires et historiques, un grand nombre dâanachronismes (Ă©vocation de lâhistoire de la Russie du dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle, rĂ©fĂ©rences au cinĂ©ma expĂ©rimental des annĂ©es 1950 â 1960, prĂ©sence des Ă©lĂ©ments historiquement postĂ©rieurs Ă lâaction du film qui se dĂ©roule en 1980) complexifient le rapport Ă lâHistoire et soulĂšvent la question de la stratification et de la « crise de temps » dĂ©finie comme tension et distance entre le champ dâexpĂ©rience et lâhorizon dâattente (Hartog). Loin de reprĂ©senter un simple symptĂŽme de lâ« Ă©poque des changements », Assa participe Ă la réécriture du rĂ©gime historique dominant et Ă la construction dâun nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.
Leto de Kirill Serebrennikov, qui sort le 5 dĂ©cembre en France, dialogue Ă son tour avec Assa et dâautres films des annĂ©es 1980 dans un rapport intertextuel serrĂ© et inventif et sâĂ©loigne du biopic, proposant Ă son tour un nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Approches du mouvement dans les films de Marie Menken : entre caméra somatique et cinéma poétique », par Bårbara Janicas (doctorante ESTCA, Paris 8) et Stéphanie Herfeld (chercheuse, Paris-Ouest-Nanterre).
Dans les films que Marie Menken rĂ©alisa camĂ©ra Ă bout de bras, en investissant son regard et son corps dans une exploration jouissive du monde, nous avons affaire Ă des images abstraites qui, par leur caractĂšre de mobilitĂ© et spontanĂ©itĂ©, crĂ©ent des vĂ©ritables poĂšmes visuels et rythmiques suscitant des expĂ©riences du mouvement proches de la danse. En privilĂ©giant la dimension somatique et matĂ©rielle du travail de Menken, cette sĂ©ance propose dâaborder ses films comme le domaine dâexpĂ©rimentation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine, anticipant Ă©galement certaines pratiques de la cinĂ©-danse qui Ă©mergea en tant que genre filmique entre les annĂ©es 1940 et 1970.
Intervention de BĂĄrbara Janicas : Cette communication propose dâaborder le cinĂ©ma de Marie Menken, souvent rapprochĂ© de la peinture et parfois aussi de la danse, comme le domaine dâaffirmation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique « matĂ©rialiste » au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine des annĂ©es 1940-1970. En privilĂ©giant la dimension expĂ©rientielle et matĂ©rielle de son travail avec le support filmique, nous allons montrer que la poĂ©sie des films de Menken tient moins au modĂšle lyrique cĂ©lĂ©brĂ© Ă lâĂ©poque par Maya Deren, quâĂ lâidĂ©e du « cinĂ©-poĂšme » vĂ©hiculĂ©e par les avant-gardes des annĂ©es 1920. En nous appuyant sur les tĂ©moignages de Stan Brakhage et Jonas Mekas, qui furent les premiers Ă louer la capacitĂ© de Menken Ă traduire la rĂ©alitĂ© filmĂ©e en « poĂ©sie dâimages vibrantes de mouvement », nous allons essayer de montrer comment sa pratique filmique expĂ©rimentale invite Ă lâexpĂ©rience somatique dâune forme dâexpression poĂ©tique des objets, de la lumiĂšre, et du corps-mobile invisible derriĂšre lâappareil.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Lâouvrage collectif Jean-Claude Biette, appunti et contrappunti  (dir. P. EugĂšne, H. Joubert-Laurencin, P. Fauvel, Ăd. De Lâincidence, 2018), qui sera prĂ©sentĂ© Ă cette sĂ©ance, sâattache Ă la figure dâun cinĂ©aste et Ă©crivain de cinĂ©ma discret et peu connu, aux apports esthĂ©tiques et thĂ©oriques pourtant inestimables.
Ami de Serge Daney et membre fondateur de la revue Trafic (dont il a trouvĂ© le titre), traducteur et assistant de Pasolini, proche de la maison de production Diagonale fondĂ©e par Paul Vecchiali, Jean-Claude Biette fut aussi lâun des plus attentifs à  donner Ă lâhistoire du cinĂ©ma une existence de plain-pied, inventant pour ce faire un mode de lecture et dâĂ©criture des films singulier, labyrinthique et joueur, faisant la part belle aux mĂ©canismes de lâinconscient, Ă la fascination et aux dĂ©sirs cinĂ©philiques Ă©prouvĂ©s en premier lieu devant le cinĂ©ma classique.
Cette sĂ©ance sera lâoccasion pour Pierre EugĂšne et Marcos Uzal, contributeurs de l’ouvrage, dâaborder les Ćuvres de Jean-Claude Biette et la pĂ©rennitĂ© stimulante de leurs apports aujourdâhui.

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Comment le cinĂ©ma peut-il ĂȘtre aussi agile dans le rĂ©cit alors que « le monde lui colle aux pieds », se demande Albert Laffay? Pour le grand angliciste, ancien Ă©lĂšve d’Alain et premier critique cinĂ©matographique des Temps Modernes, le cinĂ©ma fait mieux que rivaliser avec l’idĂ©alitĂ© du langage dans l’ordre de la fiction, il ne doit son aisance apparente qu’Ă des donnĂ©es non-imagiĂšres : la pluralitĂ© des photogrammes qui engendre le mouvement, celle des plans organisĂ©e par le montage, la facultĂ© de bouleverser l’ordre et la continuitĂ©, la possibilitĂ© de produire la simultanĂ©itĂ©, ce qui le rapproche de ce fait de la musique en rompant avec le caractĂšre sĂ©quentiel de la lecture. A ces donnĂ©es immanentes, Laffay ajoute une idĂ©e : celle d’un « grand imagier », « structure sans images » situĂ©e au coeur du film ; non anthropomorphique, irrĂ©ductible Ă l’auteur, au narrateur et Ă toute personnalisation, ce « montreur d’images », « maĂźtre de cĂ©rĂ©monie » ou encore « commentateur anonyme », cette main qui tourne les pages d’un livre d’images fait que le film nous parle en se montrant tout au long de son dĂ©filement. PrĂ©curseur de la narratologie filmique, Laffay anticipe Ă©galement sur des conquĂȘtes plus contemporaines : son insistance sur le fait que le cinĂ©ma nous montre des images rencontre l’intuition d’un Serge Daney qui tient que le cinĂ©ma n’est pas une technique d’exposition des images mais « un acte de montrer ».
Telle est la position du problĂšme. Mais cela ne vaudrait pas une heure de peine si une telle acuitĂ© nâĂ©tait soutenue par un style Ă©tincelant, clair et subtil, une langue « disante » dont on ne trouve que trĂšs rarement lâĂ©quivalent dans la critique cinĂ©matographique (on songe Ă AndrĂ© Bazin et Ă Claude Ollier) et plus surement dans la « critique  des maĂźtres » en littĂ©rature (on pense Ă Julien Gracq). La tension de la langue a conduit Ă une forme de rimbaldisme : Laffay nâĂ©crivit que quatre ans sur le cinĂ©ma, Ă la haute Ă©poque de lâaprĂšs-guerre, puis retourna à sa khĂągne du lycĂ©e Louis-le-Grand et Ă Keats dont il fut le traducteur. Nous nous interrogerons sur ce mĂ©tĂ©ore Ă partir de ses textes rassemblĂ©s chez Masson en 1964 sous le titre de Logique du cinĂ©ma (le livre attend depuis un demi-siĂšcle une nouvelle Ă©ditionâŠ).
Marc Cerisuelo est professeur Ă lâUniversitĂ© Paris-Est Marne-la-VallĂ©e.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
Marion Charroppin (doctorante ESTCA, Paris 8) : La boucle animée, du jouet optique au Gif
Le projet de cette thĂšse est de relier lâanalyse esthĂ©tique des boucles continues issues des jouets optiques Ă celle dâimages animĂ©es ultĂ©rieures telles que le Gif. Apparu en 1983, le Gif ou « graphic interchange format » dĂ©signait Ă lâorigine un format dâimage numĂ©rique fixe destinĂ©e Ă internet. Ă partir de 1996 oĂč apparaĂźt un Gif reprĂ©sentant un bĂ©bĂ© qui danse, ce format correspond Ă une image animĂ©e selon une brĂšve sĂ©quence qui se rĂ©pĂšte Ă lâinfini. Ă lâĂšre de la communication numĂ©rique, les Gif sont surtout prĂ©sents sur les rĂ©seaux sociaux et les smartphones, sâintĂ©grant aux discussions comme un nouvel Ă©lĂ©ment de ponctuation. Dans le cas dâune boucle continue, la premiĂšre et la derniĂšre phase de lâaction se confondent, effaçant le dĂ©but et la fin. Dans ce cas, le Gif est une forme dâimage animĂ©e de tendance anarrative, qui remet en question la classique conception linĂ©aire du temps de lâimage animĂ©e cinĂ©matographique. Il nous semble intĂ©r