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Rencontre avec Benedikt Reichenbach
Ă lâoccasion de la réédition en anglais de lâouvrage de Michele Mancini et Giuseppe Perrella Pier Paolo Pasolini, corpi e luoghi (premiĂšre Ă©dition : Theorema, 1981) quâil a dirigĂ©e.
Discussions autour du livre avec Cécile Sorin (Paris 8), Anne-Violaine Houcke (Paris Nanterre), Giovanni Careri (Ehess), et Hervé Joubert-Laurencin (Paris Nanterre-Ehess).
Corpi e luoghi est un livre exceptionnel connu de ceux qui Ă©tudient lâĆuvre de Pasolini pour la richesse de son iconographie, puisque sa premiĂšre Ă©dition dit contenir 1802 photogrammes sĂ©lectionnĂ©s dans lâintĂ©gralitĂ© de ses films, rĂ©pertoriĂ©s et classĂ©s dans des chapitres briĂšvement prĂ©sentĂ©s et justifiĂ©s par les deux auteurs, critiques de cinĂ©ma.
Michele Mancini et Giuseppe Perella, qui avaient Ă©galement organisĂ© divers expositions de ces images rendant compte de lâĆuvre de Pasolini quelques annĂ©es aprĂšs sa mort, entendaient faire Ćuvre de critique de cinĂ©ma Ă travers lâiconographie et lâĂ©dition, et tenir un discours sur lâĆuvre filmique qui serait Ă la hauteur du sĂ©rieux anthropologique dont avait fait preuve Pasolini dans le choix des Corps et des Lieux.

Séminaire inter-universitaire sur la critique
« Enjeux analytiques de la représentation des luttes populaires au sein des Cahiers du Cinéma dans les années soixante-dix » par Frédéric Chandelier (Université de Nanterre)
Cette intervention revient sur les arguments critiques dĂ©veloppĂ©s dans les Cahiers du CinĂ©ma au cours des annĂ©es soixante-dix Ă propos de la reprĂ©sentation des luttes.  La conception de lâHistoire et de la mĂ©moire des minoritĂ©s par lâidĂ©ologie bourgeoise implique alors une redĂ©finition de lâanalyse filmique axĂ©e sur la rĂ©cupĂ©ration des rĂ©voltes par lâĂtat. En 1974 Michel Foucault est invitĂ© Ă commenter les mutations esthĂ©tiques impliquant lâidentification du spectateur. Retour sur les implications critiques de lâanalyse filmique Ă©laborĂ©e par Serge Daney et la rĂ©daction de la revue afin dâintervenir sur lâĂ©thique des fictions et des documentaires traitant de lâhistoire des masses populaires.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Séance autour de Textes critiques de Jacques Rivette, avec Véronique Rivette, Michel Armas, Luc Chessel, Jacques Bontemps et Jean Narboni
Cette sĂ©ance exceptionnelle du sĂ©minaire IDEC (Institut DâEtudes Critiques) sera consacrĂ©e Ă lâĂ©dition tant attendue des Textes critiques de Jacques Rivette, publiĂ©e chez Post-Ă©ditions le 21 novembre.
Nous aurons le grand plaisir dâaccueillir VĂ©ronique Rivette accompagnĂ©e des editors Miguel Armas et Luc Chessel, ainsi que Jacques Bontemps et Jean Narboni, anciens des Cahiers du cinĂ©ma « époque Rivette » (1964-1969). Ils apporteront leur tĂ©moignage aprĂšs la prĂ©sentation et ouvriront le dĂ©bat Ă propos du critique de cinĂ©ma qui fut dâabord considĂ©rĂ© en son temps (les annĂ©es 1950) et par ses pairs (Ă commencer par Jean-Luc Godard) comme la principale autoritĂ© au sein du groupe des Cahiers du cinĂ©ma.
La proximitĂ© du cinĂ©aste de Paris nous appartient avec la jeune gĂ©nĂ©ration du milieu des annĂ©es 1960 et sa grande curiositĂ© intellectuelle vont ensuite profondĂ©ment renouveler le geste critique au sein dâune revue qui a changĂ© de direction (Rivette a remplacĂ© Rohmer ), de format (nous sommes passĂ©s fin 1964 de la  revue « jaune » aux Cahiers « Filipacchi ») et certains de ses intĂ©rĂȘts (les « nouveaux cinĂ©mas ») tout en conservant sa ligne et son aura.
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Esthétique et politique du passage de la période de la Stagnation à la Perestroïka en URSS : compte à reboursavec Olga Kobryn (Paris 3, Université de Lorraine Metz), Eugenie Zvonkine (Paris 8) / discussion avec Birgit Beumers (Aberystwyth University) |
SĂ©ance dans le cadre du sĂ©minaire de recherche en histoire et esthĂ©tique du cinĂ©ma « RĂ©gimes dâhistoricitĂ© dans le cinĂ©ma des annĂ©es 1960 Ă nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Assa (1987) est un film rĂ©alisĂ© par SergueĂŻ Soloviov peu de temps avant la chute du mur de Berlin (1989) et la dislocation de lâURSS (1991), en pleine pĂ©riode politique de la PerestroĂŻka et au tout dĂ©but de la glastnost. Devenu culte, ce vĂ©ritable manifeste politique et esthĂ©tique rĂ©unit pour la premiĂšre fois sur grand Ă©cran et rend « visibles » lâensemble des artistes de la culture « underground », principalement issus du milieu bohĂ©mien saint- pĂ©tersbourgeois et moscovite (milieu Rock, conceptualisme de Moscou, mouvement AptArt – « apartment art », cinĂ©ma expĂ©rimental). Si le film se construit sur des Ă©lĂ©ments documentaires et historiques, un grand nombre dâanachronismes (Ă©vocation de lâhistoire de la Russie du dĂ©but du XIXĂšme siĂšcle, rĂ©fĂ©rences au cinĂ©ma expĂ©rimental des annĂ©es 1950 â 1960, prĂ©sence des Ă©lĂ©ments historiquement postĂ©rieurs Ă lâaction du film qui se dĂ©roule en 1980) complexifient le rapport Ă lâHistoire et soulĂšvent la question de la stratification et de la « crise de temps » dĂ©finie comme tension et distance entre le champ dâexpĂ©rience et lâhorizon dâattente (Hartog). Loin de reprĂ©senter un simple symptĂŽme de lâ« Ă©poque des changements », Assa participe Ă la réécriture du rĂ©gime historique dominant et Ă la construction dâun nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.
Leto de Kirill Serebrennikov, qui sort le 5 dĂ©cembre en France, dialogue Ă son tour avec Assa et dâautres films des annĂ©es 1980 dans un rapport intertextuel serrĂ© et inventif et sâĂ©loigne du biopic, proposant Ă son tour un nouveau rĂ©gime dâhistoricitĂ©.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
« Approches du mouvement dans les films de Marie Menken : entre caméra somatique et cinéma poétique », par Bårbara Janicas (doctorante ESTCA, Paris 8) et Stéphanie Herfeld (chercheuse, Paris-Ouest-Nanterre).
Dans les films que Marie Menken rĂ©alisa camĂ©ra Ă bout de bras, en investissant son regard et son corps dans une exploration jouissive du monde, nous avons affaire Ă des images abstraites qui, par leur caractĂšre de mobilitĂ© et spontanĂ©itĂ©, crĂ©ent des vĂ©ritables poĂšmes visuels et rythmiques suscitant des expĂ©riences du mouvement proches de la danse. En privilĂ©giant la dimension somatique et matĂ©rielle du travail de Menken, cette sĂ©ance propose dâaborder ses films comme le domaine dâexpĂ©rimentation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine, anticipant Ă©galement certaines pratiques de la cinĂ©-danse qui Ă©mergea en tant que genre filmique entre les annĂ©es 1940 et 1970.
Intervention de BĂĄrbara Janicas : Cette communication propose dâaborder le cinĂ©ma de Marie Menken, souvent rapprochĂ© de la peinture et parfois aussi de la danse, comme le domaine dâaffirmation dâun autre cinĂ©ma poĂ©tique « matĂ©rialiste » au sein de lâavant-garde amĂ©ricaine des annĂ©es 1940-1970. En privilĂ©giant la dimension expĂ©rientielle et matĂ©rielle de son travail avec le support filmique, nous allons montrer que la poĂ©sie des films de Menken tient moins au modĂšle lyrique cĂ©lĂ©brĂ© Ă lâĂ©poque par Maya Deren, quâĂ lâidĂ©e du « cinĂ©-poĂšme » vĂ©hiculĂ©e par les avant-gardes des annĂ©es 1920. En nous appuyant sur les tĂ©moignages de Stan Brakhage et Jonas Mekas, qui furent les premiers Ă louer la capacitĂ© de Menken Ă traduire la rĂ©alitĂ© filmĂ©e en « poĂ©sie dâimages vibrantes de mouvement », nous allons essayer de montrer comment sa pratique filmique expĂ©rimentale invite Ă lâexpĂ©rience somatique dâune forme dâexpression poĂ©tique des objets, de la lumiĂšre, et du corps-mobile invisible derriĂšre lâappareil.
â Consulter le programme du sĂ©minaire

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Lâouvrage collectif Jean-Claude Biette, appunti et contrappunti  (dir. P. EugĂšne, H. Joubert-Laurencin, P. Fauvel, Ăd. De Lâincidence, 2018), qui sera prĂ©sentĂ© Ă cette sĂ©ance, sâattache Ă la figure dâun cinĂ©aste et Ă©crivain de cinĂ©ma discret et peu connu, aux apports esthĂ©tiques et thĂ©oriques pourtant inestimables.
Ami de Serge Daney et membre fondateur de la revue Trafic (dont il a trouvĂ© le titre), traducteur et assistant de Pasolini, proche de la maison de production Diagonale fondĂ©e par Paul Vecchiali, Jean-Claude Biette fut aussi lâun des plus attentifs à  donner Ă lâhistoire du cinĂ©ma une existence de plain-pied, inventant pour ce faire un mode de lecture et dâĂ©criture des films singulier, labyrinthique et joueur, faisant la part belle aux mĂ©canismes de lâinconscient, Ă la fascination et aux dĂ©sirs cinĂ©philiques Ă©prouvĂ©s en premier lieu devant le cinĂ©ma classique.
Cette sĂ©ance sera lâoccasion pour Pierre EugĂšne et Marcos Uzal, contributeurs de l’ouvrage, dâaborder les Ćuvres de Jean-Claude Biette et la pĂ©rennitĂ© stimulante de leurs apports aujourdâhui.

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Comment le cinĂ©ma peut-il ĂȘtre aussi agile dans le rĂ©cit alors que « le monde lui colle aux pieds », se demande Albert Laffay? Pour le grand angliciste, ancien Ă©lĂšve d’Alain et premier critique cinĂ©matographique des Temps Modernes, le cinĂ©ma fait mieux que rivaliser avec l’idĂ©alitĂ© du langage dans l’ordre de la fiction, il ne doit son aisance apparente qu’Ă des donnĂ©es non-imagiĂšres : la pluralitĂ© des photogrammes qui engendre le mouvement, celle des plans organisĂ©e par le montage, la facultĂ© de bouleverser l’ordre et la continuitĂ©, la possibilitĂ© de produire la simultanĂ©itĂ©, ce qui le rapproche de ce fait de la musique en rompant avec le caractĂšre sĂ©quentiel de la lecture. A ces donnĂ©es immanentes, Laffay ajoute une idĂ©e : celle d’un « grand imagier », « structure sans images » situĂ©e au coeur du film ; non anthropomorphique, irrĂ©ductible Ă l’auteur, au narrateur et Ă toute personnalisation, ce « montreur d’images », « maĂźtre de cĂ©rĂ©monie » ou encore « commentateur anonyme », cette main qui tourne les pages d’un livre d’images fait que le film nous parle en se montrant tout au long de son dĂ©filement. PrĂ©curseur de la narratologie filmique, Laffay anticipe Ă©galement sur des conquĂȘtes plus contemporaines : son insistance sur le fait que le cinĂ©ma nous montre des images rencontre l’intuition d’un Serge Daney qui tient que le cinĂ©ma n’est pas une technique d’exposition des images mais « un acte de montrer ».
Telle est la position du problĂšme. Mais cela ne vaudrait pas une heure de peine si une telle acuitĂ© nâĂ©tait soutenue par un style Ă©tincelant, clair et subtil, une langue « disante » dont on ne trouve que trĂšs rarement lâĂ©quivalent dans la critique cinĂ©matographique (on songe Ă AndrĂ© Bazin et Ă Claude Ollier) et plus surement dans la « critique  des maĂźtres » en littĂ©rature (on pense Ă Julien Gracq). La tension de la langue a conduit Ă une forme de rimbaldisme : Laffay nâĂ©crivit que quatre ans sur le cinĂ©ma, Ă la haute Ă©poque de lâaprĂšs-guerre, puis retourna à sa khĂągne du lycĂ©e Louis-le-Grand et Ă Keats dont il fut le traducteur. Nous nous interrogerons sur ce mĂ©tĂ©ore Ă partir de ses textes rassemblĂ©s chez Masson en 1964 sous le titre de Logique du cinĂ©ma (le livre attend depuis un demi-siĂšcle une nouvelle Ă©ditionâŠ).
Marc Cerisuelo est professeur Ă lâUniversitĂ© Paris-Est Marne-la-VallĂ©e.

LES ĂTATS DU CINĂMA, SĂMINAIRE DOCTORAL
Dirigé par Dominique Willoughby
Marion Charroppin (doctorante ESTCA, Paris 8) : La boucle animée, du jouet optique au Gif
Le projet de cette thĂšse est de relier lâanalyse esthĂ©tique des boucles continues issues des jouets optiques Ă celle dâimages animĂ©es ultĂ©rieures telles que le Gif. Apparu en 1983, le Gif ou « graphic interchange format » dĂ©signait Ă lâorigine un format dâimage numĂ©rique fixe destinĂ©e Ă internet. Ă partir de 1996 oĂč apparaĂźt un Gif reprĂ©sentant un bĂ©bĂ© qui danse, ce format correspond Ă une image animĂ©e selon une brĂšve sĂ©quence qui se rĂ©pĂšte Ă lâinfini. Ă lâĂšre de la communication numĂ©rique, les Gif sont surtout prĂ©sents sur les rĂ©seaux sociaux et les smartphones, sâintĂ©grant aux discussions comme un nouvel Ă©lĂ©ment de ponctuation. Dans le cas dâune boucle continue, la premiĂšre et la derniĂšre phase de lâaction se confondent, effaçant le dĂ©but et la fin. Dans ce cas, le Gif est une forme dâimage animĂ©e de tendance anarrative, qui remet en question la classique conception linĂ©aire du temps de lâimage animĂ©e cinĂ©matographique. Il nous semble intĂ©ressant de questionner la place que peut avoir cet objet anarratif dans une conversation virtuelle sur les rĂ©seaux sociaux.
Il semblerait que le Gif animĂ© en boucle continue soit une entitĂ© graphique qui exprime de lâaffect plutĂŽt quâil ne raconte une histoire. Les reprĂ©sentations culturelles quâil rĂ©emploie sont choisies pour leur pouvoir expressif. Le Gif peut ĂȘtre composĂ©e de plusieurs petites actions mais son ensemble est conçu pour provoquer une Ă©motion simple : rire, peur, dĂ©goĂ»t, excitation sexuelle. On rencontre ce schĂ©ma anarratif avant lâĂšre du cinĂ©ma narratif classique, Ă travers certains jouets optiques du XIXe siĂšcle (phĂ©nakistiscope, zootrope,praxinoscope) qui prĂ©sentent des animations en boucle continue composant le mĂȘme genre dâ« unitĂ© expressive » que le Gif.
Au cours de ce travail, nous questionnerons les modalitĂ©s dâexpression de la boucle animĂ©e,son Ă©volution dans le temps, ainsi que la rĂ©ception de ces images, en comparant les boucles animĂ©es du « prĂ©cinĂ©ma » et celles du postcinĂ©ma dâun point de vue scĂ©naristique, stylistique et de leur technique dâanimation. Nous nous demanderons comment, du XIXe siĂšcle Ă nos jours, la consommation spĂ©cifique des images animĂ©es en boucle a impactĂ© le ressenti des formes, des couleurs et du mouvement chez le spectateur. Lâexpression cyclique dâun motif entraĂźnant une consommation des images de lâordre de « lâattraction», nous verrons en quoi les boucles continues des Gif participent Ă faire de lâĂšre numĂ©rique une Ăšre attractionnelle en rupture avec le schĂ©ma narratif de lâĂšre cinĂ©matographique.
Stefano Darchino (doctorant ESTCA, Paris 8) : Pour lâhistoire de la crĂ©ation dâun genre cinĂ©matographique
En sâappuyant sur les concepts de Tzvetan Todorov, de Jean-Louis Leutrat et de Janet Staiger (entre autres), une approche historique et « matĂ©rialiste » Ă lâĂ©gard des genres cinĂ©matographiques sera proposĂ©e : ils nâexistent quâĂ partir du moment oĂč ils sont nommĂ©s. Dans ce processus de crĂ©ation, un rĂŽle fondamental est souvent jouĂ© par les critiques de cinĂ©ma, dont les textes publiĂ©s participent Ă la diffusion du genre : par exemple, on sait que le « film noir » a Ă©tĂ© forgĂ© par la critique cinĂ©matographique française. LâĂ©tude de cas qui sera employĂ©e correspond au genre italien du « cinema demenziale » (cinĂ©ma dĂ©mentiel), nĂ© au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt Ă partir de la rĂ©ception critique de quelques films comiques amĂ©ricains venant de sortir en salles : 1941 (de Steven Spielberg, 1979), Y a-t-il un pilote dans lâavion ? (Airplane!, de Jim Abrahams, David Zucker & Jerry Zucker, 1980) et The Blues Brothers (de John Landis, 1980).
â Consulter le programme du sĂ©minaire

Le changement de régime a-t-il eu lieu ? Expériences du temps depuis le cinéma hongrois (1985-1994)
avec Mario Adobati (UniversitĂ© Paris 3 â Sorbonne Nouvelle)
SĂ©ance dans le cadre du sĂ©minaire de recherche en histoire et esthĂ©tique du cinĂ©ma « RĂ©gimes dâhistoricitĂ© dans le cinĂ©ma des annĂ©es 1960 Ă nos jours : crises de temps, traces, (re)construction ».
Comment reconstituer un rĂ©gime d’historicitĂ© Ă partir du cinĂ©ma ? Cette Ă©tude de cas proposera une rĂ©ponse partielle Ă cette question, Ă l’aide d’un groupe d’Ćuvres hongroises produites autour du changement de rĂ©gime (principalement les films de Tarr BĂ©la, FehĂ©r György, Janisch Attila, SzĂĄsz JĂĄnos et SzabĂł IldikĂł). L’accent sera mis sur la façon dont l’analyse de la poĂ©tique des films peut soutenir l’exploration des relations affectives au temps entretenues par la sociĂ©tĂ© artistique d’alors. Ces relations se dĂ©clineront autour de thĂ©matiques temporelles comme la nostalgie, le dĂ©senchantement, l’attente, le pessimisme, la passivitĂ© ou encore la rĂ©signation, tĂ©moins de la complexitĂ© des va-et-vient entre passĂ©, prĂ©sent et futur au sein d’une expĂ©rience complexe de crise du temps.
Mario Adobati (UniversitĂ© Paris 3 â Sorbonne Nouvelle) sera en discussion avec Sylvie Rollet (Professeure des universitĂ©s ĂmĂ©rite en Ătudes cinĂ©matographiques, UniversitĂ© de Poitiers, membre de lâIRCAV) et avec Damien Marguet (UniversitĂ© Paris 8) â sous rĂ©serve.

SĂMINAIRE INTER-UNIVERSITAIRE SUR LA CRITIQUE
Bazin au complet : quâest-ce que ça change ? Une Ă©tude de textes
La publication rĂ©cente des Ăcrits complets dâAndrĂ© Bazin aux Ă©ditions Macula (2681 textes rendus publics, pour la plupart une seule fois dans un journal ou une revue, entre dĂ©cembre 1942 et dĂ©cembre 1958, suivis de 19 Varia isolĂ©s et dâune centaine de pages de variantes ou dâinĂ©dits contenus dans les 11 volumes posthumes de lâauteur publiĂ©s entre 1958 et aujourdâhui)  remet en circulation la pensĂ©e de Bazin sur le cinĂ©ma. Comme ses idĂ©es Ă©taient dĂ©jĂ largement diffusĂ©es dans le monde Ă partir dâune petite sĂ©lection connue de bons textes Ă©lus par lui ou par ses Ă©diteurs posthumes (un sur dix environ au total), quâest-ce que cela change  â ou plutĂŽt quâest-ce que « ça » change, si lâon considĂšre que des textes choisis sont le rĂ©sultat dâun « surmoi » ?
En relisant de prĂšs quelques textes oubliĂ©s ou retrouvĂ©s, pour passer du dĂ©tail Ă lâĆuvre entiĂšre et retour (« Et Clic ! Zirkel im verstehen », comme dit Madame Maggi dans SalĂČ ou les 120 JournĂ©es de Sodome, et aussi Pier Paolo Pasolini plus calmement, qui lisait Leo Spitzer en thĂ©oricien de la relation critique), je ne chercherai  pas Ă quadriller la bonne ou la mauvaise parole de Bazin ou sur Bazin (Ă bas le moralisme !), mais seulement  dâimaginer les prĂ©mices une histoire rapprochĂ©e de sa critique ou : « Que signifie se rapprocher dâune Ćuvre ? ».
HervĂ© Joubert-Laurencin est professeur Ă lâUniversitĂ© Paris-Nanterre.
â Consulter le programme du sĂ©minaire