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10e Rencontres Recherche et Création
La fabrique des sociétés 
les 10, 11 et 12 juillet 2023 Ă  Avignon organisĂ©es par le Festival d’Avignon et l’ANR

Mardi 11 juillet – 9h30 > 12h30

Les métamorphoses du commun

En prĂ©sence de Julie Deliquet, metteuse en scĂšne, directrice du ThĂ©Ăątre GĂ©rard Philipe de Saint-Denis (prĂ©sente Welfare, d’aprĂšs le film de Frederick Wiseman, au Festival d‘Avignon 2023).

« Héros populaires, paysages antiques : une histoire inédite du cinéma muet italien »  
CĂ©line Gailleurd, maĂźtresse de confĂ©rences, UniversitĂ© Paris 8, membre du laboratoire de recherche EsthĂ©tique, sciences et technologies du cinĂ©ma et de l’audiovisuel (responsable du projet de recherche-crĂ©ation « Le cinĂ©ma italien muet Ă  la croisĂ©e des arts europĂ©ens (1896-1930) » (Labex Arts-H2H, EUR ArTeC financĂ©s dans le cadre de France 2030).
Des premiers documentaires aux films de fiction historique, en passant par les cĂ©lĂšbres mĂ©lodrames, dĂšs sa naissance, le cinĂ©ma italien a reprĂ©sentĂ© la pauvretĂ© : images d’ouvriers travaillant Ă  la chaĂźne ou d’enfants Ɠuvrant dans les usines des dĂ©buts de l’industrialisation, hĂ©ros ou hĂ©roĂŻnes victimes d’un destin tragique
Sur plus de 10 000 films produits entre 1896 et 1930 en Italie, seul 15 % subsistent encore. Durant ses premiĂšres annĂ©es, le cinĂ©ma italien n’est que documentaire. Cultivant un goĂ»t pour la carte postale et le tableau animĂ©, ces vues cherchent Ă  faire dĂ©couvrir aux Italiens et au monde entier les splendeurs d’un pays dont seuls les privilĂ©giĂ©s peuvent s’offrir le Grand Tour. Pourtant, entre deux vues de paysages, apparaĂźt un peuple qui vit encore selon des traditions immĂ©moriales, loin de toute modernitĂ© et dans des conditions particuliĂšrement dures.
À partir de 1905 dĂ©butent les films de fiction. La splendeur des grands films historiques et des mĂ©lodrames, qui mettent en scĂšne les fastes de l’Empire romain ou les rituels mondains de la grande bourgeoise et de l’aristocratie, est trĂšs souvent contrebalancĂ©e par le spectre de la dĂ©chĂ©ance qui attend hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes au moindre faux pas. Ce sont souvent les femmes qui sombrent dans la pauvretĂ© ou la prostitution.
Peu Ă  peu, nous assistons Ă  l’éclosion de films dont les hĂ©ros sont des figures du peuple. Les films italiens se chargent alors d’une vĂ©ritable adhĂ©rence au rĂ©el. Ainsi en est-il des drames napolitains de la cinĂ©aste et productrice Elvira Notari, tournĂ©s au cƓur des rues animĂ©es de Naples, prenant les passants comme tĂ©moins des rĂȘves irrĂ©sistibles d’ascension sociale des protagonistes.
Le fascisme, Ă  son avĂšnement en 1922, prendra les questions sociales par un tout autre versant, faisant de la disparition de la pauvretĂ© l’un des thĂšmes de sa propagande.
Le regard portĂ© sur les gens du peuple et la pauvretĂ© dans les films muets, raconte Ă  la fois les racines d’un cinĂ©ma italien qui nourrira le nĂ©orĂ©alisme et les films tendres ou amers qui marqueront les annĂ©es 1960, et plus largement, l’histoire sociale.
Mercredi 12 juillet – 18h00
Projection du film Italia, Le Feu, La Cendre, suivie d’un dĂ©bat avec la participation de :
    Patrick Boucheron, professeur au CollÚge de France
    CĂ©line Gailleurd, maĂźtresse de confĂ©rences Ă  l’UniversitĂ© Paris 8
    Olivier Bohler, réalisateur et producteur
Animé par Catherine Courtet, responsable scientifique, Agence nationale de la recherche.
Au cinĂ©ma Utopia-Manutention, dans le cadre du Festival d’Avignon et du programme « Les territoires cinĂ©matographiques ».
Un film réalisé par Céline Gailleurd et Olivier Bohler avec la voix de Fanny Ardant.
Paysages somptueux qui dĂ©voilent la pĂ©ninsule du nord au sud, premiĂšres fictions adaptant les Ɠuvres de Shakespeare, l’Enfer de Dante et des opĂ©ras lyriques, grands pĂ©plums sur les fastes de l’Empire romain, mĂ©lodrames mondains qui lancĂšrent la naissance des premiĂšres stars italiennes

A partir d’images d’archives oubliĂ©es depuis leur sortie en salle au dĂ©but du XXe siĂšcle, ce documentaire retrace la naissance du septiĂšme art dans une Italie Ă  peine unifiĂ©e, de ses premiĂšres images jusqu’au parlant.
Il raconte Ă  la fois les racines du cinĂ©ma italien, qui nourrira le nĂ©orĂ©alisme et les films tendres ou amers qui marqueront les annĂ©es 1960, et plus largement l’histoire sociale.
Conçu sous la forme d’un essai lyrique et onirique, ce documentaire a obtenu le PRIX FLAT PARIOLI au Torino Film Festival : « Prix du Meilleur film parmi les Ɠuvres de fiction et les documentaires ».
Ce film, distribuĂ© par Carlotta Films, a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien du Labex Arts-H2H et de l’Ecole universitaire de recherche ArTeC, soutenus au titre de France 2030, de l’UniversitĂ© Paris LumiĂšres, de l’UniversitĂ© Paris 8 (ESTCA) de la RĂ©gion Sud Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur en partenariat avec le CNC, du Centre national du cinĂ©ma et de l’image animĂ©e, de la RĂ©gion Emilia-Romagna – Film Commission, deImage/mouvement du CNAP Centre National des arts Plastiques, de l’AcadĂ©mie de France Ă  Rome – Villa MĂ©dicis, de Creative Europe – MEDIA Programme of the European Union.
ESTCA