2 rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Séminaire inter-universitaire sur la critique
Compte-rendu du colloque « Nancynéma. Jean-Luc Nancy et l’évidence du film«
Marie Martin (Université de Poitiers) rendra compte du colloque qui s’est tenu les 31 mai/1er et 2 juin. Séance modérée par Antoine de Baecque.
Dans le dernier texte qu’il a livré à la revue Trafic, à l’occasion d’un centième numéro intitulé « L’écrit, l’écran », Jean-Luc Nancy récuse avoir quoi que ce soit à dire de général sur le cinéma qui, toujours en mouvement, échappe, même à « coller aux images ». Pourquoi donc affirmer, au contraire, qu’il est urgent de mettre en perspective les contributions capitales que le philosophe a bel et bien apportées à l’appréhension théorique et sensible du film, depuis son évidence, dans un essai capital sur Abbas Kiarostami, jusqu’à son écoute, en passant par la mobilisation du regard et la cinéfilie qu’il entraîne ? C’est que se décèle, dans la prétérition même, dans sa lecture des « image-ceci » et « image-cela » de Gilles Deleuze, dans la confidence du « plaisir immense, aussi sensuel qu’intellectuel » qu’il y a à analyser des plans et à se laisser déborder malgré tout par l’excès des percepts, affects et concepts qui y défilent, le véritable nœud qui attache Jean-Luc Nancy aux films et le spectateur à ses textes : une homothétie entre la pratique philosophique telle qu’il l’a mise en œuvre et le cinéma (un certain cinéma) – écriture du sensible, pensée en images, fulgurances poétiques trouant l’obscurité du sens.